Mon père parlait très bien français, c`est peut être pourquoi je me

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Mon père parlait très bien français, c`est peut être pourquoi je me
Mon père parlait très bien français, c'est peut être pourquoi je me suis intéressée très tôt
à cette langue. Son passé aurait-il influencé mon avenir ? Papi me racontait que sa
grande-tante Anaïs (Mamaná) lui avait appris le français tout petit et qu'il était devenu
ainsi le traducteur officiel de sa grand-mère Elmire (Mamimí) et de Mamaná
lorsqu'elles allaient à Río Piedras pour faire des courses ou d'autres commissions. Elle
lui apprit aussi à compter et lire en français, elle lui enseigna des chansons et les Fables
de La Fontaine. Pour le stimuler, Anaïs lui donnait quelques pièces. “Viens Pépé, viens
t'asseoir, si tu restes et si tu apprends ta leçon, je te donne un sou”... C'est ainsi que mon
père se rappelait les propositions de sa grande-tante. C'était une personne très câline et
très bonne avec lui et il en a toujours gardé un souvenir particulièrement tendre.
Ma grand-mère Mamá Cécile a été le centre de cette recherche et grâce à cela je l'ai
mieux connue. Nous sommes trois petites filles à porter son prénom, moi la première
pour être sa filleule et l'aînée des trois. Selon ce qu'on peut lire dans les documents de
baptême en Guadeloupe, les grands-parents étaient souvent les parrains des premiers
petits-enfants. Nous verrons que nous, les descendants, portons beaucoup de leurs
prénoms.
Cela a été une grande joie pour moi, de mieux connaître l'histoire de la famille, l'écrire
et la partager avec vous est ce qui m'a fait le plus grand bonheur. Nous avons partagé ce
travail, mon cousin Luis (Sito) et moi, lors de voyages à Vieques et de visites aux
archives, cela a été une expérience émouvante. Mon père n'aura pas pu lire cela, les
oncles Lulo et Roberto, et lui-même nous ont déjà quittés. Mon oncle Ito et ma tante
Ivette nous accompagnent, je leur dédie ce que l'on pourra lire ici.
Lulú, Pepé, Roberto, Ito, Yvette
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Mamá Cécile
Marie Thérèse Cécile Jaspard Marie Thérèse Cécile Jaspard
Cécile, notre grand-mère, est née le 8 août 1895 dans l'île de
Vieques, Porto Rico. Ses parents, Marie Thérèse Claire Elmire
Boulogne Saint-Villiers Demay de Goustine et le docteur
Charles Parville Henri Jaspar Néron-Longpré, étaient
originaires de l'île de la Guadeloupe, dans les Petites Antilles.
Ils étaient arrivés à Vieques dans la seconde moitié du XIXème
siècle. Ils est probable que leur mariage eut lieu en décembre
1885, on a trouvé le permis de mariage daté du 1er décembre
1885 (ce document était demandé pour le mariage de
personnes étrangères) dans lequel il apparaît qu'aucun des
deux n'avait été marié auparavant. Il avait 31 ans de plus
qu'elle.
Charles Parville Henri Jaspard
Le père de Cécile était né le 3 décembre 1833 aux Abymes, en
Guadeloupe et est mort me 19 juillet 1902 à Vieques. Ses
parents étaient Charles Marie (Rodolphe) Jaspar et Louise
Augustine (Doucille) Nerón Longpré. Charles avait étudié la
médecine en France métropolitaine et exercé comme médecin
dans la Marine française avant d'arriver à Porto Rico. Nous
savons qu'à 21 ans, en 1854, il était étudiant en médecine et
qu'il résidait à Angoulême où vivait ma famille de son beauCharles Parville Henri Jaspard
père Louis Hercule Valleteau de Moulliac. Il termina ses
études en 1861 et plus tard, en 1865, défendit sa thèse de
doctorat à l'Université de Montpellier, France1. Elle traitait de la fièvre jaune au
Mexique pendant sa présence comme médecin de l'armée française. Après sa
soutenance, il vint à Vieques, où vivaient sa mère et sa soeur Charlotte Elmire. Cette
dernière était déjà mariée avec Amedée Bonnet. D'autres familles de leurs
connaissances, et également originaires de Guadeloupe et de ses dépendances y étaient
également installées.
1
Jaspard, Charles Parville Henri. Trois mois de fievre
̀
jaune à Tampico considérations théoriques et
pratiques. Thèse de doctorat--Faculté de medecine
́
de Montpellier, 1865, 1865.
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Marie Thérèse Elmire Boulogne Saint­Villiers
Elmire, la mère de Cécile, que ses petits enfants appelaient
“Mamimí”, était née en 1862 dans l'ile de Marie-Galante
(Guadeloupe), de Guillaume Saint-Claire Boulogne
Saint-Villiers et Marie Athanase Elvire Dumay de Goustine.
Elle, sa sœur et ses deux frères arrivèrent à Vieques après
18762. Ils avaient perdu l'habitation où ils vivaient. Leur père
était mort et la famille était très endettée par un emprunt auprès
du Crédit Foncier Colonial CFC, emprunt qu'ils ne purent
rembourser. Nous savons qu'à partir de 1848, la situation
Marie Thérèse Elmire
commença à devenir très difficile pour les exploitants agricoles
Boulogne Saint-Villiers
du fait, entre autres raisons, des conséquences de l'abolition de
l'esclavage. En 1865 un ouragan et une épidémie de choléra frappèrent la petite île. De
ce fait, un certain nombre de famille de petits exploitants partirent s'installer à Vieques3.
Mamá Cécile se maria le 14 septembre 1912 à Vieques avec le
juge Francisco de Paula Marchán Sicardó. De cette union
naquirent sept enfants et dix petits-enfants. Francisco, que tout le
monde appelait Pancho ou Panchito avec ou sans "Monsieur",
était né à Barceloneta, Porto-Rico, le 17 décembre 1883, dans un
village naissant qui n'avait été auparavant qu'un quartier de
Manati. Ses parents étaient également originaires de la région.
Boda de Cécile y Pancho
***
L'histoire que je vais vous raconter est celle qui nous parle de nos ancêtres. Elle est le
résultat d'une recherche qui aura autant été une rencontre avec le temps et le sentiment
d'appartenir à une famille, une société, un pays, un archipel et surtout à l'Histoire.
Tout en tenant compte des fait historiques, nous essayerons de connaître le parcours de
nos ancêtres, comment ils étaient arrivés d'Europe en Guadeloupe et de Guadeloupe à
2
3
Anaïs, Daniel y Marie-Thérèse
« Quelques blancs ont quitté l'île après l'abolition pour rejoindre la France ou d'autres pays. Les EtatsUnis en ont accueilli quelques uns, mais c'est dans l'île de Vieques, proche de Porto Rico, que s'est
formé un groupe homogène de blancs marie-galantais, reconvertis dans la plantation cannière, là où
subsistait l'esclavage ; on y retrouve les noms de Mouraille, Vergé, Bonnet ... » Marie-Galante Terre
d'histoire sucrière, H et D PARISIS y B GENET, 2005, p 23
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Vieques, ainsi que certaines données sur leurs vies. Grâce aux recherches dans le
Bulletin de Généalogie et Histoire de la Caraïbe et aux membres de la Liste de
Généalogie de Picardie, j'ai commencé à trouver l'information qui complétait ce qui se
racontait dans la famille et bien d'autres faits que je détaille maintenant. La rencontre
via Internet avec notre cousin Paul Saint-Villiers a également eu une grande importance,
ainsi que quelques livres que nous mentionnerons au fur et à mesure que nous
avancerons dans notre histoire et qui bien sûr seront détaillés dans la bibliographie.
L'acte de naissance de mamá Cécile a été très utile puisqu'on mentionne ses quatre
grand-parents et qu'à partir d'eux, nous avons pu connaître ses ancêtres. Les souvenirs
de titi4 Ivette ont été d'une très grande importance dans ce récit.
Internet nous a également permis d'accéder aux origines de Cécile, grâce aux personnes
qui ont écrit pour le Bulletin et ont fait des recherches dans les Archives d'Outre-Mer
(AOM) à Aix-en-Provence, en Guadeloupe, en France métropolitaine, etc... (Jean et
Pierre Bonnet, Edward Jaspar, Sherley Jaspar Edwards, Guillaume de La Roche, Pierre
Baudrier, Bernadette et Philippe Rossignol, Carmen Aboy et bien d'autres). Sans eux, ce
travail n'aurait pas pu se faire.
Ce travail n'avait d'autre objet que de recueillir l'information. C'était comme dans un
puzzle qui prend forme ; j'ai commencé à rédiger une histoire qui à mesure qu'elle
avançait me paraissait de plus en plus intéressante. Je voulais partager ainsi les
émotions que j'ai ressenti quand j'ai fait la connaissance de personnes que jamais je
n'aurais pu connaître d'une autre forme que celle-ci.
Il faut également signaler que les noms et prénoms français sont déjà difficiles à écrire
et prononcer pour ceux qui ne connaissent pas cette langue, mais qu'en plus, ils varient
selon la source où ils ont été trouvés. Ceci peut porter à confusion pour le lecteur. Nous
verrons que nos ancêtres portaient normalement des prénoms composés, comme par
exemple Charles Parville Henri (le père de mamá Cécile). Parfois, on les connaît sous
un autre prénom que le leur, comme c'est le cas pour Louise Augustine (dite) Doucille,
"dite" signifiant appelée ou connue comme. Nous utiliserons le prénom de Doucille
pour désigner la mère de Charles. Nous le ferons également pour son père, Charles
Marie (dit) Rodolphe ou pour les autres personnes qui possédaient un prénom d'usage.
Les noms de famille qui nous concernent sont :
Du côté de Charles Penville Henri,
Jaspar (Ath, Belgique) – Néron-Longpré (Chinon, France) – Cornette – Pasquier –
Lemercier de la Clertière – Chérot – Gilloire – Chabert – de Latour –
Chérot du Pavillon – Tabacq – Hourticq – Sergent – Gélas - Garet - Chaudoire
Du côté d'Elmire (Mamimí),
Boulogne - Boulogne Saint-Villiers – Demay de Goustine - Lamarre – Bontant –
Terrasse - Lauriat – Cognet - Sergeant – Gouverne – Favereau – Botreau –
(Guesnon) Lacavé Faussecave - Joubert Delaloge – Brument - Blanche
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tante
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Les Antilles
Alain Houot http://pagesperso-orange.fr/houot.alain/Geo/France/FR_reg/fdom_1.html
¡Somos islas! Islas verdes
Esmeraldas en el pecho azul del mar
Verdes islas archipiélago de fondas
en el mar que nos arrulla con sus ondas
y nos lame en las raíces del palmar5
extrait de la Canción de las Antillas
Luis Lloréns Torres
Ce sont des points verts sur la mer bleue, petits, mais grands cependant pour avoir
donné rendez-vous en elles à différentes cultures. Les européens n'arrivèrent à ces îles
qu'il y a cinq siècles, ce qui amena à l'extermination des peuples qui s'y étaient installés
de nombreux siècles auparavant6. En plus, une fois ces populations affaiblies ou
disparues, les européens firent venir d'Afrique de la main d'œuvre afin de s'enrichir et de
maintenir un niveau de vie que bien d'eux n'eurent pu avoir, même en rêve, s'ils étaient
restés en Europe.
5
6
Nous sommes des îles ! Îles vertes / Emeraudes sur la poitrine bleue de la mer / Vertes îles archipel de
pensions / sur la mer qui nous roucoulent avec ses ondes / et nous appelle dans les racines du palmier
Arawaks, Caribe
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Nos ancêtres furent propriétaires d'esclaves ; depuis notre point de vue contemporain
cela nous semble terrible, mais jamais nous ne saurons ce qu'eux-mêmes en pensaient
réellement à l'époque. Certains maîtres d'esclaves furent plus sanguinaires que d'autres
mais cela n'enlève en rien que ce fut un système injuste et qu'il fit souffrir des milliers
d'êtres humains que l'on considérait comme du bétail de travail.
Nos grand-parents, arrière-grand-parents et autres arrivèrent dans ces îles. Nous, les
héritiers du système colonial, nous voyons aujourd'hui le résultat de cette histoire. Et je
me demande ce que sentiraient nos ancêtres en voyant ce que souffre aujourd'hui nos
Antilles.
Mon récit se situe principalement dans les lieux clés de notre histoire familiale,
l'archipel de la Guadeloupe et plus précisément les îles de la Grande-Terre et de
Marie-Galante. A partir de la seconde moitié du XIXème siècle, Porto Rico sera notre
destinée. Les parents de mamá Cécile s'installèrent dans l'île de Vieques, ainsi que de
nombreux autres exploitants agricoles français ; ils arrivèrent non seulement avec
quelques biens parmi lesquels leurs esclaves. Rappelons-nous que l'abolition de
l'esclavage eut lieu en France en 1848, et que l'Espagne la décrète en 1873, grâce à
l'avènement de la Première République.
Un peu d'histoire
De retour en Europe pour annoncer la "découverte" d'un nouveau chemin vers les Indes
(Xipango), Christophe Colomb décide un nouveau voyage le plus tôt possible et avec
plus de moyens. Ce seront dix-sept caravelles qui partiront du port de Cadix en 1493.
Elle toucheront terre plus au sud que prévu, au centre de ce que nous appelons
aujourd'hui l'arc des Petites Antilles. Ces îles furent baptisées de noms qui
correspondaient aux croyances et aux sentiments de ceux qui voyageaient dans ces
bateaux. La Deseada (la Désirade), pour le désir de toucher terre après une longue
traversée de l'océan, la Dominica (la Dominique) pour avoir été découverte un
dimanche, Maríagalanta (Marie-Galante) pour qu'elle porte le nom du navire de
Colomb, Las Santas (Les Saintes), un petit archipel qui nous rappelle que les navires
arrivèrent début novembre, la Guadeloupe était formée de deux îles, la Grande et la
Basse-Terre qui sont jointes ; depuis le ciel elles ressemblent au ailes du papillon. Selon
ce qu'écrivit Colomb dans son journal, la Guadeloupe reçu son nom de la promesse faite
par l'Amiral aux moines du Couvent de la Vierge, et, semble-t-il, pour avoir été sauvé
de la tempête sur les côtes du Portugal, au retour de son premier voyage. Le Couvent de
la Vierge de Guadeloupe, en Extrémadure a été un lieu d'extrême importance pour sa
foi.
On nous racontait une anecdote, dans nos écoles, qui disait que Colomb avait recueilli
trois indiennes en Guadeloupe. Elles étaient de l'île de Boriquen et avaient été capturées
par les indiens Caribes qui peuplaient alors ces petites îles. Elles lui montrèrent le
chemin pour arriver à l'île d'où elles avaient été enlevées. C'est ainsi que fut découvert
ce que nous appelons aujourd'hui Porto-Rico. Ce qui est sur, c'est que les Espagnols
voulaient arriver le plus vite possible à l'île de l'Hispagnola, où ils avaient laissé leurs
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compagnons marins installés dans le Fort de la Nativité, et ces indiennes venaient de
cette direction.
Parmi les passagers de cette expédition, il faut que nous mentionnions Diego Álvarez.
Ce médecin était une personne très proche des Rois Catholiques.
La "Lettre du Docteur Chanca au Chapître de Séville sur le second voyage colombin"7
nous apporte des données intéressantes sur le voyage aller, même s'il manque de
données chronologiques précises.8
Il raconte dans son rapport que Colomb envoya une expédition à terre pour explorer l'île
de la Guadeloupe et qu'elle revint avec quelques jeunes captifs et plus de vingt femmes
qui disaient être originaires de l'île de Boriquen. Ces captifs lui expliquèrent que les
indiens de ces îles allaient en expéditions dans les autres îles plus au Nord, qu'ils y
volaient et emportaient des biens et des personnes. Les Espagnols entendirent ces
indiens dire que les ravisseurs mangeaient les enfants des indiennes captives. Le fait que
les Espagnols virent dans les maisons des os et crânes exposés confirma l'idée qu'ils se
faisaient que les indiens étaient cannibales. Cette idée a d'ailleurs été très discutée.
N'oublions pas que les Espagnols cataloguèrent les habitants de ces terres inconnues en
fonction de leurs propres croyances et de leur propre culture. Ils embarquèrent donc ces
indiens captifs qui leur montrèrent comment arriver à Boriquen, île qui se trouvait sur la
route de l'Hispagnolia.
Si cette anecdote réunit l'histoire de la Guadeloupe et de Boriquen, il y en a une autre,
plus récente, qui nous explique pourquoi les familles françaises arrivèrent à Porto Rico.
Les personnes qui émigrèrent à Vieques ne pouvaient pas rester en Guadeloupe ni à
Marie-Galante parce que le monde dans lequel ils vivaient s'était écroulé, le système
esclavagiste avait subi un coup très dur. Lors de l'abolition de l'esclavage, de 1794 à
1802, la situation économique et sociale s'en est trouvée déstabilisée mais cela s'aggrava
encore avec le rétablissement de l'esclavage en 1802. A mesure qu'avançait le XIXème
siècle les conflits passés empirèrent et à cela s'ajoutèrent les tremblements de terre, les
ouragans, l'épidémie de choléra et bien sûr, le problème de la production de la cane à
sucre. De nombreux propriétaires s'étaient endettés pour pouvoir moderniser leurs
raffineries de sucre et y perdirent leurs terres. Vieques était une île qui ressemblait
beaucoup à Marie-Galante et à la Grande-Terre, parce que, entre autres raisons, on y
pouvait cultiver la cane et continuer la vie qu'ils avaient vécue avant.
7
8
"Carta del Doctor Chanca al cabildo de Sevilla sobre el segundo viaje colombino”
Ma. Montserrat León Guerrero CRONISTAS DE LOS VIAJES COLOMBINOS
Revista de Humanidades: Tecnológico de Monterrey, numéro 020 , Instituto Tecnológico y de
Estudios Superiores de Monterrey, Monterrey, Méxique 2006, pp. 112-129
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http://pagesperso-orange.fr/houot.alain/Geo/France/FR_reg/fdom_3.html
La colonisation de la Guadeloupe
Aujourd'hui, les départements français d'outre-mer en Amérique sont au nombre de
trois : la Guadeloupe et ses dépendances (nord de Saint-Martin, Saint Barthélemy, La
Désirade, Marie-Galante, Les Saintes), la Martinique et la Guyane française.
Après que les Européens eussent découvert un continent qu'eux-mêmes ne connaissaient
pas, les conquistadors voyagèrent surtout vers le continent et les Petites Antilles n'eurent
durant un siècle que peu d'intérêt pour eux, en termes de conquête ou de colonisation
officielle. Les grandes îles, comme Cuba, Hispagnola et Porto Rico, servirent de port
pour l'Espagne dans son élan de conquête des nouvelles terres découvertes sur la Terre
Ferme qui furent donc exploitées pour leur or. Le systèmes de l'encomienda et les
maladies dévastèrent ceux qu'on appela alors les Indiens. Bartolomé de las Casas9
décrivit ce qu'ils souffrirent et je pense qu'il est du devoir de chaque américain de
connaître cette phase terrible de notre histoire.
9
Fray Bartolomé de Las Casas Brevísima relación de la destrucción de las Indias
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Ce n'est que bien avant dans le XVIIème siècle que les Français commencèrent à
coloniser les Petites Antilles. Cependant, auparavant, les corsaires et aventuriers
hollandais, anglais et français avaient déjà des relations commerciales avec les Indiens
et les Espagnols des îles. Ils naviguaient dans ces eaux à la recherche des trésors spoliés
aux indigènes et que les bateaux espagnols emportaient en Espagne. Ils échangeaient
aussi des biens et des aliments avec les Indiens caraïbes.
La première île colonisée par les Anglais et les Français fut San Cristóbal (aujourd'hui
Saint Kitts). Au début, les relations avec les Indiens des Petites Antilles n'étaient pas
conflictuelles et le troc prévalait ; les colons avaient besoin de nourriture et les Indiens
s'équipèrent en couteaux, haches et autres ustensiles qui facilitaient la vie quotidienne.
Un des produits les plus valorisés qu'on pouvait obtenir des indiens était le tabac
(pétun). Ce fut le premier produit cultivé par les Européens car il obtint un grand succès
en Europe.
Les français s'établirent officiellement en Guadeloupe et en Martinique en 1635,
protégés par la création de la Compagnie des îles d'Amérique. Un groupe de colons
français, pour la plupart bretons et normands, arriva en 1635, dirigés par Liénar de
l'Olive et son compagnon et associé Jean du Plessis. Le lieu choisi fut le nord-est de la
Basse-Terre qui se révéla très inhospitalier. De plus, ces colons arrivaient directement
de France et n'avaient aucune idée de comment subsister sous ces latitudes. Dans ce
détachement arrivèrent aussi quelques missionnaires dominicains. Les missionnaires
avaient comme objectif d'évangéliser les peuples indigènes et les colons de peupler l'île
et de cultiver la terre.
Cette première colonisation ne prospéra pas, du fait des conflits entre les chefs de
l'expédition, de la faim, des maladies et de l'inexpérience des colons.
La colonisation s'étend dans le sud de la Basse-Terre, plus hospitalier.
Comme nous l'avons vu, la relation avec les Indiens n'avait pas été conflictuelle, au
début, mais l'attitude de Liénart de l'Olive était très négative, puisqu'il prétendait les
vivres et autres biens par la force. L'attitude de Jean du Plessis était complètement
opposée mais celui-ci mourut malheureusement en décembre 1635.
A mesure que les besoins et ambitions de ces Français commencèrent à menacer les
intérêts des Indiens, les relations avec ces derniers se dégradèrent jusqu'au
déclenchement de guerres et à la terrible disparition des indigènes. Il est important de
souligner la violence de la relation des colons avec les indigènes, qu'ils considéraient
comme sauvages et dont la présence les empêchaient bien sûr de prendre pleinement
possession des terres où ils étaient arrivés. Les conflits les plus belliqueux en
Guadeloupe eurent lieu jusqu'en 1640, année de la destitution de de l'Olive, on obtint
alors une trêve relative. Les Indiens les plus radicaux se réfugièrent dans l'île de la
Dominique. Les conflits continuèrent jusqu'après le milieu du siècle.
Les colons cultivaient principalement le tabac et les vivres pour leur propre
consommation. Plus tard vinrent l'indigotier, le coton et le café. Même s'il elle a été
introduite en 1636, la canne à sucre ne sera pas un produit important jusqu'au milieu du
XVIIème siècle. En 1654 arrivèrent du Brésil en Guadeloupe et à la Martinique quelques
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familles hollandaises réfugiées qui introduisirent dans ces îles la trapiche ou moulin
pour moudre la canne. Ainsi commença le production de la canne à sucre qui s'intensifia
à partir de la fin du XVIIe siècle. Ce n'est que lorsque fut aboli le monopole de la traite
négrière, jusque là seulement permise aux Hollandais et aux Portugais, que l'énorme
masse de main d’œuvre nécessaire put être acquise plus facilement.
En 1649 la “Compagnie des îles d'Amérique” tomba en banqueroute et vendit l'île et ses
dépendances (les Saintes et Marie-Galante) à Charles Houël, qui en était alors le
gouverneur et premier officier de justice de Guadeloupe. Cinq ans plus tard, la jeune
Compagnie Française des Indes Occidentales expropria les terres de Charles Houël et
les incorpora à la France. En 1674 la nouvelle Compagnie des Indes Occidentales perdit
ses ressources et la Guadeloupe et ses dépendances furent annexées par Louis XIV, le
Roi Soleil, que la convertit en une colonie française.
L'économie de la Guadeloupe devint chaque fois plus dépendante de la culture de la
canne à sucre. Dans la première moitié du XVIIIème siècle, on comptait déjà aux
alentours de 278 raffineries de sucre avec ses “habitations10” pour la culture de la canne.
La Révolution de 1789 apporta des changements très significatifs dans toutes les îles
françaises mais chacune d'entre elles vécut ces années révolutionnaires de manière
différentes. La Martinique fut occupée par les Anglais de 1794 jusqu'en 1802 et par
conséquent on n'y abolit pas l'esclavage. La Guadeloupe resta française malgré une
brève occupation anglaise de février à mars 1794. Les Anglais avaient pu entrer dans
Marie-Galante en février 1794 mais, le 2 juin, les forces militaires de Victor Hugues,
qui avait déjà libéré la Guadeloupe, expulsèrent les Anglais. Ce fut une période très
difficile en Guadeloupe, puisque s'affrontèrent les intérêts des propriétaires à ceux des
révolutionnaires, qui avaient l'appui des esclaves et des libres. Les premiers luttèrent
avec les Anglais pour maintenir leurs privilèges, les second avec les Français pour les
promesses qu'offrait la Révolution. C'est pour cette raison qu'en Guadeloupe on décréta
l'abolition de l'esclavage. A ce moment-là, on saisit les biens des propriétaires rebelles.
De cette première époque de "terreur" date la première vague de migration de
propriétaires terriens vers les îles anglaises et espagnoles. Le 4 février 1793 eut lieu
l'abolition de l'esclavage en Guadeloupe, mais la liberté ne créa pas une société plus
juste, le pouvoir qui s'installa maintint les hommes dans la servitude et leur condition
précaire ne s'améliora pas, si ce ne fut pour quelques libres. De nombreux esclaves qui
étaient devenus de nouveaux citoyens, durent rester dans les habitations de leurs anciens
maîtres, s'engager dans l'armée ou chercher fortune dans les villes et villages. La société
s'en transforma.
Pour soutenir le régime révolutionnaire, Victor Hugues instaura un système de
servitudes, malgré l'abolition de l'esclavage. Ceci fut une des causes de l'instabilité qui
surgit.
10
« l'habitation » était un complexe agricole qui incluait la maison du propriétaire, les terres et ses
cultures de canne, tabac, coton, indigotier, etc... tout comme la manufacture de certains de ces
produits. En formaient également partie les animaux, les esclaves et leurs cases, dans certaines de
grande importance il y avait aussi une chapelle, un hôpital ou une infirmerie. On vivait dans un monde
clos surtout si on était loin de la ville ou du village.
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En 1802, Napoléon Bonaparte répartit les terres des colonies entre les propriétaires
terriens et rétablit l'esclavage, qui perdura jusqu'en 1848. Durant ces années, l'instabilité
ne fut pas si grande et ceci permit la création d'un grand nombre de sucreries et
habitations sucrières.
La période entre 1817 et 1882 est caractérisée par un grand développement sucrier,
malgré les problèmes surgis entre 1834 et 1850. La plus grande crise sucrière
commença en 1882. A cette date, nos grands-parents avaient déjà quitté les îles
françaises.
Durant la seconde moitié du XIXème siècle, l'économie des îles changea profondément.
Les petits propriétaires durent moderniser leurs installations pour être compétitifs. Ce ne
fut pas facile pour un grand nombre de propriétaires, beaucoup durent emprunter à l'état
à travers la Banque de Guadeloupe, créée en 1853. Cette banque se convertira en Crédit
Foncier Colonial (CFC). Nous en parlerons plus loin, puisque ce fut auprès de cette
compagnie que la famille de Mamimi s'endetta. De toutes façons, de nombreux
propriétaires eurent de grands problèmes économiques et firent faillite à cause de ces
emprunts.
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Marie­Galante
www.gwadaplans.com
On l'appelle la “galette” parce qu'elle a la forme arrondie et aplatie d'une sorte de gâteau
ou tarte qui ressemble aux "arepas". Elle s'appelle aussi “l'île aux cent moulins” parce
qu'à l'apogée de la canne on y a édifié de nombreux moulins à vent. Certains aujourd'hui
perdurent, restaurés, d'autres sont en ruines. L'île a une superficie de 158 km2.
B de Boulogne
Il était évident, dans notre famille que le second
nom de famille de notre grand-mère Cécile était
Saint-Villiers. Cependant, sur une tombe
familiale à Vieques, on peut lire le nom de
“DANIEL B. ST WILLIERS 1855-1939”. D'une
part, il y a une erreur dans l'orthographe du nom
de famille qui aurait dû s'écrire avec un V, mais
d'autre part mon attention a été attirée par le B
qui pouvait correspondre à un prénom composé.
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Après une recherche plus ou moins longue, nous découvrîmes que Daniel était l'oncle
maternel de notre grand-mère et que le B correspondait à Boulogne, c'est à dire que ce
n'était pas le prénom mais le nom de famille qui était composé.
Des Boulogne Saint-Villiers, il reste un espace de huit pierres tombales dans le
cimetière de Capesterre de Marie-Galante11, composées de trois plaques effacées par le
temps, une inscription « Famille Saint Villiers ». Mais le plus intéressant, c'est que nous
savons qu'il reste des vestiges des habitations où vécurent nos grands-parents,
“Balisiers”, “Bézard”, “Étang Noir” et la dernière, “Calebassier”, qui fut l'habitation où
vécurent Elmire (Mamaná), Anaïs (Mamimí) et Daniel avant d'arriver à Vieques.
Les premiers colons qui arrivèrent à Marie-Galante en 1648, une cinquantaine de
Français, s'installèrent aux environs d'un lieu appelé le Vieux-Fort. En 1653, on
construisit un nouveau fortin dans ce que nous connaissons aujourd'hui comme
Grand-Bourg. A cette époque, les colons obtenaient des autorités des terres à cultiver
(concessions), qui passées quelques années, leur appartenaient. La plupart des colons
étaient d'origine modeste, et contre l'engagement de 36 mois de travail dans les colonies,
on leur payait le voyage, la nourriture et la concession gratuite d'un terrain.
La famille Boulogne fut une des premières à s'établir
à Marie-Galante. Selon le recensement de 1665,
Germain Boulogne serait arrivé dans l'île en 1658. Il
s'y installa avec son épouse dans un endroit appelé
“Nouveau Fort”, près de Grand-Bourg. On ne sait pas
exactement où est né Germain. Selon le recensement,
ce serait dans la paroisse de Dandelier de l'évêché de
Paris en 1630 mais cette affirmation est sujette à
caution12. Madeleine Sergeant, son épouse, était née
quant à elle à Rouen en 1635. Nous ne savons pas
pourquoi ils décidèrent d'aller tenter leur chance dans
11
G.H.G. Bulletin 86 : Octobre 1996 Page 1750 Epitaphes rencontrées dans les cimetières de MarieGalante Willy Alante-Lima
12
Il y a trois possibilités : 1/ la paroisse d'Andelys à Rouen, 2/ Andelu dans la commune d'Yvelines qui
ne fut créée qu'après la Révolution et 3/ Andilly dans le Val d'Oise et non à Paris. B y P Rossignol
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les colonies. Ils fuyaient probablement les troubles, les guerres et la faim qui sévissaient
en France ces années-là.
Germain sollicita une autre concession, qu'il obtint dans la région de Capesterre. Ce
lieux porte toujours le nom de Boulogne.
A l'époque, et durant les cent premières années de la colonisation, on produisait surtout
l'indigo, le tabac, le café et les produits agricoles de consommation quotidienne, comme
l'igname, le manioc, les bananes et bananes plantain.
Les colons de Marie-Galante n'avaient pas beaucoup d'argent, leur richesse était relative
et ils jonglaient entre leurs entrées d'argent et leurs dettes. Les inventaires de leurs biens
décrivent plus un honnête bien-être qu'un luxe insolent. Plusieurs membres d'une même
famille mettaient leurs biens en commun pour acheter une propriété et pour pouvoir
mieux l'administrer13.
Pour préserver leurs biens, les propriétaires d'habitations et de terres mariaient leurs
enfants avec des cousins ou d'autres personnes de la famille, ce qui explique le nombre
de dispenses matrimoniales qu'on rencontre dans les actes notariaux. Le mariage était
aussi une manière de progresser socialement et économiquement. Les filles de certains
colons se marièrent soit avec des notables fonctionnaires,soit avec des militaires, ou
avec leurs enfants, ce qui permettait de faire progresser leur position sociale.
*****
Les descendants de Germain et Madeleine
Grâce au recensement de 1680, nous savons que le couple Boulogne (Germain et
Madeleine) avait alors deux enfants et qu'il était propriétaire de sept esclaves, ce qui
veut dire qu'ils disposaient d'une certaine prospérité. Il est difficile de reconstruire la
descendance de ce couple, on n'avait pas encore les registres paroissiaux. Malgré cela,
Bernadette et Philippe Rossignol14 pensent que toutes les personnes qui en portent le
patronyme en sont sûrement les descendants. De nombreuses familles sont issues de
cette branche. Selon les époux Nucho-Troplent, la famille Boulogne a une grande
descendance à Marie-Galante.
Il était commun dans les Antilles Françaises que les patronymes de certaines familles se
séparent en branches différentes. Ils gardaient le patronyme principal et lui ajoutaient un
nouveau nom ou branche, qu'utilisaient leurs descendants. Ce nouveau patronyme
pouvait correspondre à un lieu, un fait ou un terre lié à la personne qui l'adoptait.
Souvent, on n'en connaît pas la signification. C'est ainsi que surgirent les branches de la
famille Boulogne comme Boulogne Boulognet, Boulogne Clérange, Boulogne-Decap,
Boulogne Saint-Villiers etc... Nous ne savons pas à quoi correspond la branche
Saint-Villiers ni ce qu'elle signifie.
13
14
H y D PARISIS Y B GENET p 15
GHC número 207-208 Oct-nov 2007 pp 5341-5360
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Nous verrons que notre branche de Boulogne, par l'un des fils du couple Germain et
Madeleine, s'installera majoritairement dans la région de Capesterre. Peu à peu, ils
acquerront des terres et du prestige, eux qui étaient arrivés en Guadeloupe dans une
situation économique très modeste.
Au XVIIIème siècle, les descendants de la famille Boulogne s'établirent dans la zone
nord-est centre du pays, dans le quartier Mabuya. Ils y vécurent à l'intérieur des terres,
protégés des attaques ennemies. Par ennemis, entendons corsaires, Anglais et
Hollandais.
Nos parents devinrent des notables, comme par exemple deux des enfants du premier
couple Boulogne, Antoine et Madeleine, qui épousèrent les enfants d'un haut
fonctionnaire. Egalement un certain Germain Boulogne, petit-fils de l'immigrant, qui fut
nommé Chevalier de Saint-Louis, capitaine des milices de Capesterre (police urbaine
formée par les habitants).
*****
Nous connaissons quatre enfants des nos arrière-grands-parents Germain et Madeleine :
Madeleine, Jacques, Jean et Antoine. Antoine, le dernier mentionné, était notre ancêtre.
Il se maria en 1679 avec Toinette Gouverne, fille de Vincent Gouverne, juge civil et
criminel, un fonctionnaire prestigieux qui était venu de l'île de la Martinique. Ils eurent
trois fils, Pierre Alexis, Antoine Boulogne Clérange et Mathurin. Notre ancêtre, Antoine
se maria deux fois, une fois en 1729 et une autre fois, probablement en 1745. La
première épouse, Marie Fraverau, décéda le 14 août 1742 à Capesterre, laissant six
enfants, qui porteront le patronyme composé de Boulogne Cléreange15. L'ainé, Antoine
Hubert, fut notre ancêtre. Il se maria en 1755 avec Françoise Botreau, fille de Jean
Botreau et d'Anne Legal. Antoine Hubert décéda à 42 ans, le 17 août 1772 “après avoir
vécu en bon et parfait chrétien” selon l'acte notarial de décès.
Ce couple eut huit enfants. Le quatrième, Jacques-Philippe, sera le premier à porter le
patronyme composé de Boulogne Saint-Villiers. Aucun de ses frères ne le portera. Il
était né le 11 février 1763 à Capesterre et l'élément le plus intéressant de sa vie que nous
connaissions est qu'il mourut guillotiné en août ou septembre 179516. En 1791, deux ans
après la prise de la Bastille, le 14 juillet 1789, il avait acheté une ferme de café dans le
quartier Balisiers dans la région de Capesterre17.
Il avait épousé Marie Jean Sophie Joubert-Delaloge, du quartier ou secteur
“Conception” à Grand-Bourg et fille de Hugues Aimé, capitaine des Dragons des
Milices18 et de Desirée Lacavé-Faussecave. La famille maternelle de son épouse était
une des plus fortunées de l'île et une des premières à y être arrivée. Selon les recherches
qui ont été menées, cette famille descendait de Henry Guesnon, homme pauvre qui
15
16
17
18
Le nom s'écrit de deux manières, Cléreange ó Clérange
Lacour, Histoire de la Guadeloupe, tome II p. 360
Acte notarial de Maître Murat 23 mai 1791
La milice était formée de citoyens prestigieux ainq isue d'un certain pouvoir économique et politique
dans le village ou la ville. Il faisaient de telle sorte que règne l'ordre.
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arriva à Marie-Galante en 1660 et dont les descendants s'enrichirent jusqu'à devenir de
grands et riches propriétaires. Ils avaient changé leur patronyme en Lacavé-Faussecave19
Que Jacques-Philippe aie pu acheter la ferme caféière nous indique qu'il avait une
situation à défendre face aux révolutionnaires républicains qui saisissaient les biens des
propriétaires condamnés pour monarchisme ou menées contre-révolutionnaires.
La Révolution à Marie­Galante
A Marie-Galante, la Révolution divisa les propriétaires entre ceux qui restèrent fidèles
au roi et ceux qui préférèrent accueillir la République. De fait, en 1792, Marie-Galante
décida d'adhérer à la République et de se séparer de la Guadeloupe qui, elle, s'était
déclarée fidèle au roi de France. Durant deux ans, Marie-Galante se considéra
"indépendante" et républicaine et fut administrée par 12 citoyens de 3 villages de l'île20.
Quand les Anglais entrèrent dans l'île en 1794, celle-ci, sans aucune défense, dut se
rendre. On nomma trois notables propriétaires comme commissaires des trois bourgs ou
villages de l'île, Capesterre, Grand-Bourg et Saint-Louis. On convoqua les citoyens sur
la place face à l'église, dans chaque village. A dire vrai, peu de citoyens se présentèrent.
Il semble que soit ils n'étaient pas d'accord avec l'arrivée des Anglais, même si ces
derniers avaient sauvegardé le système esclavagiste, ou soit ils avaient tout simplement
peur de ce qui pouvait arriver.
Quand les forces républicaine françaises de Victor Hugues reprirent l'île en juin 1794,
les commissaires de Capesterre et de Grand-Bourg se suicidèrent. Celui de Saint-Louis
n'y parvint pas et fut fusillé. 32 propriétaires monarchistes qui avaient collaboré avec les
commissaires et les Anglais furent guillotinés. L'un d'eux était Jacques-Philippe
Boulogne Saint-Villiers.
Durant la période de la Révolutionnaire, les cultures les moins rentables, comme celles
du café, du cacao et de l'indigotier, diminuèrent à Marie-Galante, dont l'économie
évolua vers la monoculture de la canne à sucre. C'est pour celle-ci que furent construits
les fameux moulins à vent qui ont donné à l'île le nom d'«île aux Cent Moulins».
Comme nous le verrons plus loin, toutes les habitations de la famille que nous avons pu
identifier grâce au livre de H. et D. Parisis et B. Genet avaient leurs moulins à vent.
19
20
H et D Parisis et B Genet
H et D Parisis et B Genet pp79-82 A cette époque s'ouvrit le commerce marigalantais aux Etats-Unis.
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En 1802, Napoléon 1er rétablit l'esclavage dans les colonies françaises. Ce fut un coup
très dur pour les hommes déjà libres qui a laissé des traces amères jusqu'à aujourd'hui.
La seconde abolition de l'esclavage, en 1848, eut une grande répercussion dans l'île. Les
années suivantes, des incidents très violents opposèrent les anciens esclaves libérés à
leurs anciens maîtres. Un des épisodes les plus sanglants est connu comme « les
événements de la Mare au punch ».
Après l'émancipation des esclaves en 1848, certains propriétaires d'habitations se
comportèrent très mal avec leurs travailleurs. Ils pensaient que d'une manière ou d'une
autre ces derniers travailleraient de la même façon qu'auparavant. Cette attitude ne fit
qu'augmenter le malaise et l'agressivité de part et d'autre. La légende de la ”mare au
punch” telle qu'elle se raconte, est restée dans la mémoire comme un événement
tragique. Les travailleurs de l'habitation “La Pirogue”, près de Grand-Bourg furent
tellement furieux de l'attitude du maître de l'habitation après les élections de 1849 qu'ils
vidèrent tout le rhum qui était dans les tonneaux. On raconte que durant trois jours et
trois nuits, ils burent le rhum versé dans l'étang. A la fin des trois jours eut lieu le
massacre, saouls et furieux, quelques homme tuèrent les curés et religieuses du lieu qui
avaient essayé de s'entremettre pour régler la situation.
L'Histoire nous permet de voir cet événement depuis une autre perspective21. La
situation à Marie-Galante se dégradait : vingt cinq sucreries disparurent entre 1835 et
1858, le nombre d'esclaves diminua ainsi que la production de sucre. L'esclavage
n'était pas rentable, les autres îles de la Caraïbe et le marché du sucre de betterave
jouaient contre la Guadeloupe. Les petits propriétaires qui ne pouvaient investirLe
perdirent leurs biens. Un tremblement de terre en 1843 et l'incertitude causée par les
plans abolitionnistes créèrent une ambiance très chargée alors que les propriétaires se
sentent vulnérables.
En 1859 eurent lieu des élections législatives. Deux partis s'affrontent, un qui défend les
intérêts des propriétaires, et l'autre celui des travailleurs. Les autorités arrêtent une
personne de grande influence auprès des noirs et des mulâtres, qui avait été dénoncé
pour ses actions à l'encontre de la bonne marche des élections. Cette injustice fut tramée
par les propriétaires et en particulier par l'un d'eux, particulièrement agressif, EtienneNicolas Hoelche. Ce fut la goutte qui fit déborder le vase. Commencèrent une série
d'événements comme des tirs et des menaces de la part de quelques propriétaires contre
des personnes innocentes. Ils culminèrent avec des incendies provoqué par des
cultivateurs contre les propriétés des maîtres les plus violents. Le parti républicain, qui
défendait les intérêts des agriculteurs enfin libres, gagna les élections, ce qui fut un coup
dur pour les gros propriétaires22 .
Les habitations de la famille Boulogne Saint­Villiers
Nous connaissons quatre habitations où vécurent nos familiers directs de la branche
Saint-Villiers jusqu'à leur arrivée à Vieques. Elles étaient situées dans la partie nord-est
de Marie-Galante qu'on appelle “Capesterre”. Il en reste aujourd'hui des vestiges et il
serait intéressant de pouvoir aller voir ce qui en reste, comme par exemple les ruines, les
21
22
Nucho-Troplent ibid p155-164
Vie quotidienne a Marie Galante... pp155-166
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terres et les moulins de l'habitation Bézard, qui fut reconstruite il y a peu et qui est
aujourd'hui un lieu touristique.
Jacques-Philipe Boulogne Saint-Villiers, maître de l'habitation de Balisiers, eut
plusieurs enfants parmi lesquels nous n'en connaissons jusqu'à présent que deux,
Marc-Philippe Boulogne Saint-Villiers et Nicolas Désiré Boulogne-Clérange, le premier
étant notre ancêtre. Nous ne savons pas si un autre enfant porta la branche
Saint-Villiers.
Après la mort de son père, Marc-Philippe acheta l'habitation Bellevue Bézard et
quelques années plus tard l'habitation Etang Noir. Un de ses enfants (il en eut douze),
Guillaume Saint-Clair, le père de Mamimí, acheta l'habitation Calebassier.
Même si nous n'avons que peu d'information sur les habitations, nous essayerons de les
présenter au mieux.
Comme nous l'avons déjà vu, la première habitation connue fut l'Habitation Boulogne.
En ce lieu de Capesterre s'établirent les descendants du couple Germain Boulogne et
Madeleine Sergent.
Habitation Balisiers
C'est la ferme caféière qu'acheta
Jacques-Philippe en mars 1791. Elle fut
confisquée à la Révolution et la seule chose
que nous ayons pu savoir sur cette habitation
est qu'elle appartenait aux époux Ravend au
début du XIXème siècle. Il faudrait chercher
ce qui se passa avec l'habitation et avec la
famille après la mort de Jean-Philippe.
Habitation Bellevue Bézard
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Ce lieu appartient actuellement à la municipalité de
Capesterre, avec son moulin restauré. Mais nous savons
que deux couples l'achetèrent en 1817, deux frères
héritiers et leurs conjoints respectifs.
Il s'agissait de François Cognet-Bézard, marié à
Marie-Anne Lacavé, et sa soeur Marie-Fanny Cognet,
mariée à Marc-Philippe Boulogne Saint-Villiers, un des
fils de Jacques-Philippe, notre ancêtre qui fut guillotiné.
Quand le père des frères Cognet hérita de la sucrerie en 1796, celui-ci employait six
domestiques avec quatre enfants, un tonnelier, un charpentier, un majordome et cent
vingt trois cultivateurs. En 1833, les deux couples séparèrent leurs biens et notre arrièregrand-père acheta une autre sucrerie, celle de l'Etang Noir. A cette date l'habitation
Bellevue-Bézard avait prospéré et était une des plus importantes de l'île. Elle possédait
alors 137 esclaves, une maison principale de deux étages avec 9 pièces, un moulin à
vent, un moulin actionné par des bœufs, un sucrerie en maçonnerie, pierre et bois de
120 x 18 pieds, plus quatre chaudières, une fabrique d'alcool, 50 cases pour les esclaves,
et d'autres biens encore.
Étang Noir
Cette habitation se situe sur le plateau au nord-est de l'île.
Depuis le début de la colonisation, elle appartenait à la famille
Lacavé-Faussecave. Elle fut séquestrée pendant la Révolution,
puis une des filles et son mari l'achetèrent aux autres héritiers.
En 1828, les couples Marie-Fanny Cognet et son mari
Marc-Philippe Boulogne Saint-Villiers et François CognetBézard et son épouse Marie-Anne Lacavé, propriétaires de
l'habitation Bellevue-Bézard achetèrent l'habitation. Cinq ans
plus tard, nos arrière-grands-parents devinrent seuls propriétaires de l'Étang-Noir et
l'autre couple de Bellevue-Bézard.
A la mort de notre ancêtre Marc-Philippe, les héritiers divisèrent les terres et les biens
en quatorze parts, ainsi qu'il apparaît sur un document notarial de 1844. La propriété
passa dans les mains d'autres membres de la famille Saint-Villiers (Charles Boulogne
Saint-Villiers, Mme Boulogne Saint-Villliers Mondésir et le notaire Marc-Sylvère
Boulogne Saint-Villiers).
Calebassier C'était une propriété prospère, en 1827,
de 273 carrés de terre (un carré = 0,95
hectares), c'est à dire qu'il avait aux
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alentours de 287 hectares23 dont 53 étaient plantés de canne à sucre. Elle possédait une
maison principale de deux étages, une sucrerie avec six chaudières de cuivre, un moulin
à vent, une vinaigrerie et 140 esclaves.
En 1861, les propriétaires la vendirent à Guillaume Saint-Clair Boulogne Saint-Villiers,
le grand-père maternel de mamá Cécile et fils de Marc-Philippe. Guillaume dut faire un
emprunt de 50 000 Francs au CFC (Crédit hypothécaire) en 1865.
Guillaume mourut vers 1876 et le CFC saisit alors la propriété. En dehors de l'emprunt
de 50 000 F qu'il fallait encore rembourser, les quatre héritiers avaient chacun une dette
de 15 000 F auprès du CFC. La CFC vendit l'habitation à Jacques Barbotteau. La
sucrerie était alors en parfaites conditions.
Nous savons que Guillaume Saint-Clair était marié avec Marie Athanase Elvina Demay
de Goustine. Selon les informations obtenues à travers le BHG, Guillaume Saint-Clair
Boulogne Saint-Villiers24 et son épouse eurent cinq enfants, desquels on n'avait
d'information que sur quatre. L’aîné, Hypolitte, naquit en 1846 et mourut à huit ans en
1852. La seconde, Marie-Elvina Anaïs (Mamaná), naquit le 15 mars 1852. Daniel, le
troisième, naquit en 1854 et Marie-Thérèse Elmire (Mamimí) en 1862. Dans les actes
notariaux, on mentionne quatre héritiers. Au début, nous pensions que, comme le
cinquième enfant était mort très jeune, la maman était le cinquième héritier, mais ceci
était impossible, nous apprîmes peu après qu'elle était morte le 11 mars 1864.
Le quatrième héritier, ou cinquième enfant, fut semble-t-il une fille, Marie-Thérèse,
dont nous ne connaissons pas la date de naissance mais qui aurait pu naître à la mort de
sa mère en 1864. Nous apprîmes cela par titi Ivette, Marie-Thérèse avait été sa
marraine. Il nous reste maintenant à trouver son acte de naissance à Grand-Bourg de
Marie-Galante et son acte de décès à San Juan (elle a dû mourir après 1935 puisque titi
Ivette s'en rappelle). Ce qui est étrange, c'est que mon père ne m'en a jamais parlé.
Nous ne savons pas où vécu le couple Guillaume et Marie Athanase Elvina Demay de
Goustine, les parents de Mamimí, avant qu'ils achètent la sucrerie Calebassier en 1861.
Les quatre enfants dont nous possédons les dates de naissance naquirent à Grand-Bourg
de Marie-Galante, le village où vivaient la famille maternelle, les Demay de Goustine y
Laureat.
Titi Ivette conservait l'extrait de l'acte de naissance d'Anaïs délivré en 1883. Lorsqu'elle
est née, son père était aux Etats-Unis25, probablement pour des raisons commerciales.
23
Nucho-Troplent 2006 p285 : c'est une mesure de superficie utilisée dans les colonies. Les auteurs en
donnen l'équivalence pour la Guadeloupe et la Martinique.
24
o 14 février 1822 Capesterre, déclaré le 20 à Grand-Bourg
x 15 juillet 1845 Capesterre, Marie Athanase Elvina DEMAY de GOUSTINE, fille de Luc et Marie Anne
Françoise dite Anaïs LAURIAT
o 22 février 1828 Pointe à Pitre
+ 11 mars 1864 Capesterre
de ce couple naquirent cinq enfants dont un décéda à l'âge de 8 ans.
25
Nous avons l'information suivante : Louis Anselm Lauriat, le frère d'Anasthase Lauriat, c.à.d. Le
grand-oncle de l'épouse de Guillaume (né le 27 octobre 1786 à Marie-Galante, Guadeloupe, France ;
marié à Sarah Dennis le 31 mai 1807 à Salem, MA, décédé le 27 août 1857 à Sacramento CA) fut
"batteur d'or". Travaillait en 1815 à Boston MA selon le répertoire de la ville, et avait un magasin sur
Washington Street.
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Nous ne savons pas pour l'instant où il était ni la raison du voyage. Nous savons
l'importance que donnaient les propriétaires à cette nation et le nombre de personnes qui
y furent pour y vivre. L'acte nous informe que ce dernier n'avait pas de profession, ce
qui signifie qu'il avait son patrimoine et qu'il en vivait. Il nous faut faire plus de
recherches sur ce sujet.
Il est possible qu'à la mort de leur père en 1876, les enfants restèrent vivre à
Marie-Galante avec leur famille de Grand-Bourg jusqu'au début des années 80. Nous
savions, grâce à des recherches antérieures que Mamaná (Anaïs) était née en 1852, mais
la date avait été modifiée postérieurement, puisque dans la copie 1883 on lira 1857. Il
avait été nécessaire pour quelque raison de lui enlever cinq années. Peut-être était-il plus
facile pour une mineure d'entrer à Vieques ? Ceci nous fait supposer que les enfants
restèrent à Marie-Galante jusqu'en 1883, et que ce fut alors qu'ils demandèrent les actes
de naissance, pour pouvoir émigrer. L'age de la majorité était alors de 25 ans. Une
grande-tante d'eux, Assez Terrase, mariée en secondes noces avec le grand-père
maternel Anasthase Lauriat vécut à Vieques et don c il y eut des relations fortes avec la
familles dans cette île.
Grand­Bourg et la Mare d'Aimer
L'arrivée à Marie-Galante de la famille de la grand-mère maternelle de mamá Cécile,
Marie Athanase Elvina Fanny Demay de Goustine Lauriat est beaucoup plus récente
que celle de la famille Boulogne.
Demay de Goustine
Pierre Demay épousa Marie-Anne Lamarre avec laquelle il eut un fils nommé Jacques,
né à Auxon près de Troyes.
Jacques épousa Françoise Blanche à Paris le 17 avril 1716. Un de ses fils, François
Demay de Goustine, fut notre grand-père.
François était commerçant en vins et sa profession l'amena de Paris en Guadeloupe
(Lamentin et Capesterre Belle-Eau). Là, il se maria en seconde noces avec
Marie-Catherine Bontant, fille de Clément Bontant (sous-officier à Pointe-à-Pitre) et
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d'Anne Chevrier (commerçante). Marie-Catherine était née à Chamousey très près
d'Epinal et donc de Colmar, ma résidence actuelle. Nous supposons que ses parents
étaient originaires de cette région où donc elle naquit avant d'émigrer en Guadeloupe.
François et Marie-Catherine furent les parents de Luc Demay de Goustine, notre aïeul,
né à Portland, Maine, Etats-Unis, le 7 juin 1795. Ses parents avaient voyagé en France
et lors du trajet de retour, Luc naquit pendant que le bateau faisait escale dans le Maine.
Luc se maria le 23 mai 1826 avec Marie-Anne-Françoise Lauriat (qu'on appelait Anaïs).
Anaïs était fille d'Athanase Lauriat, commerçant résidant à Pointe-à-Pitre et de
Marie-Françoise-Emilie Terrasse. La famille Lauriat était arrivée en Guadeloupe en
provenance de l'île de la Dominique. Anaïs naquit le 21 avril 1811 à Pointe-à-Pitre et
mourut dans cette même ville le 9 août 1841. Son époux Luc décéda seize ans plus tard,
en 1857 à Grand-Bourg de Marie-Galante. Le couple s'était installé dans l'île où
naquirent tous leurs enfants (nous en connaissons cinq). Nous supposons que lorsque la
mère, Anaïs, tomba malade, elle retourna à la maison des ses parents à Pointe-à-Pitre et
y mourut.
L'ainée des filles de Luc et Anaïs, Elvina Demay de Goustine, naquit le 22 février 1828
à Pointe-à-Pitre. Elle fut la grand-mère maternelle de mamá Cécile. Elvina se maria le
15 juiller 1845 à Capesterre de Marie-Galante avec Guillaume Saint Clair Boulogne
Saint-Villiers, fils de Philippe Marc François et de Marie Fanny Cognet, les
propriétaires de l'habitation Etang Noir. Ce furent les parents de Mamimí.
Marie-Galante était connue pur son grand nombre de mares d'eau potables, qui pour la
plupart n'existent plus. Certaines abritent des légendes étranges et secrètes. Elles sont
souvent en relation avec un moulin, de ceux qui meulaient la canne aux temps de la
colonie. Ces mares sont calcaires et peu profondes, les animaux y allaient boire et les
gens du coin en utilisaient l'eau pour le travail. Nous connaissons déjà la fameuse Mare
au Punch et sa triste histoire de massacre. L'histoire de la Mare Demay est différente.
La Mare de Demay, Mare Demay, nous intéresse particulièrement, puisqu'elle avait été
réalisée en 1837 par notre aïeul, le grand-père maternel de mamá Cécile, Luc Demay de
Goustine.
Durant la Restauration, sous le régime de Louis XVIII, un grand incendie s'était déclaré
qui détruisit le quartier commerçant de Grand-Bourg. Malheureusement, et malgré
l'intervention de tous ceux qui étaient là, tout fut détruit et les habitants restèrent en
grand désarroi.
Luc Demay de Goustine, qui était maire de Grand-Bourg en 1838, réalisa un étang pour
compenser le manque d'eau dont on souffrait. Le familles sinistrées reçurent quelques
aides et subventions pour les aider à dépasser la situation, qui était d'autant plus dure
que l'île souffrait à cette époque d'un grande crise économique.
On imperméabilisa le fond avec de l'argile, on sema du bambou pour retenir l'eau et
donner de l'ombre par temps de grande chaleur. Pour contrôler le niveau de l'eau et
éviter l'assèchement de la mare, on planta un poste en bois. On construisit également un
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chemin de pierres pour faciliter l'accès à la mare et on construisit une plate-forme pour
qu'en cas d'incendie les pompiers puissent y accéder.
On donna à cette mare le nom de Mare Demay qui finit par être connue comme “Ma
Dimé”, ou la “Mare d’Aimer”...
Le plus intéressant est que cette retenue approvisionnait toutes les personnes qui
n'avaient pas d'eau courante près de leur maison et qu'avec le temps, cette eau se
convertit en eau magique. On l'utilisait pour soigner des maux, pour régler des
problèmes de négoce et surtout pour envoûter les amants.
Les gens venaient depuis tout l'arc antillais à cette mare chercher de cette eau magique.
Peu à peu, la retenue s'assécha et semble-t-il presque plus personne ne se rappelle de ce
qu'elle signifia en son temps. En 1965, à l'arrivée de l'eau courante au village, elle
s'assécha complètement26.
Luc Demay de Goustine eut un fils appelé Théodore Luc qui épousa une de ses jeunes
tantes du nom de Louise Marie Emilie Laureat, comme nous le verrons plus loin.
La Famille Laureat (Dominique­Marie­Galante­Grande­Terre)
Il existe une étude assez complète sur la famille Lauriat27. Il serait assez long de la
reprendre ici mais un résumé vaut la peine, puisque Marie Laureat a signé une des
photos que notre grand-mère gardait.
La famille est probablement originaire de Clermont-Ferrand, dans le centre de la
France. Le premier membre de la famille que nous ayons rencontré dans les Antilles est
Jean-Joseph, arrivé dans l'île de la Dominique. Son fils, Joseph Lauriat alla vivre à
Marie-Galante, d'abord à Vieux-Fort, puis à Capesterre où il sera propriétaire d'une
habitation en 1769. Un document nous l'indique comme maître d'école à Capesterre en
1808.
Dans le recensement de cette année-là, il apparaît comme marié à Marie-Jeanne Cognet
et qu'ils ont quatre enfants, Jean-Baptiste, Athanase, Anselme y Marie-Victoire.
Athanase, notre aïeul, naquit en 1703 à Marie-Galante et mourut en 1860 à
Pointe-à-Pitre en 1860. Il y fut un commerçant très connu et très important ou qui du
moins jouissait d'une bonne situation économique. Il se maria deux fois, sa première
épouse étant notre ancêtre, Marie-Françoise-Emilie Terrasse. Née en 1791 à la
Dominique, elle mourut probablement en couches en 1820 à Pointe-à-Pitre, laissant
quatre orphelins. Nous nous intéresserons plus particulièrement à l’aînée, Marie Anne
Françoise (connue comme Anaïs), puisque ce fut la grand-mère maternelle d'Elmire
(Maminí) et de ses frères et sœurs.
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http://www.lagalette.net/histoire-culture/les-mares-de-marie-galante.html
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Rappelons nous qu'Anaïs se maria avec Luc Demay de Goustine, avec lequel elle eut
cinq enfants, dont Elvina (1828-1845) et Theodore-Luc (1838- ?) médecin tout comme
Charles Parville Henri de cinq ans son aîné et qui avait également étudié à Montpellier.
En 1826, Athanase eut une fille avec Marie-Adelaïde Aimée Terrasse dite Assez, la
sœur de sa défunte épouse. Ils se marièrent à la Dominique le 27/11/1826 mais cette
union n'était pas considérée comme légitime dans le droit français car il n'avait pas
obtenu la «dispense de degré (de parenté)» nécessaire. Le 23 février 1833 le mariage
fut célébré «légalement» à Pointe-à-Pitre. Assez eut six enfants avec Athanase. Une des
ses filles, Louise Marie Emilie Lauriat, née en 1837, épousa son neveu Théodore-Luc
Demay de Goustine d'un an son cadet. Ils durent pour cela demander une dispense de
degré de parenté.
Assez mourut à Vieques en 1874, nous pensons qu'elle émigra là-bas avec une de ses
filles et elle mourut avant l'arrivée des petits-enfants de son mari et de sa défunte sœur.
C'est peut-être pour cette raison que les frères Boulogne Saint-Villiers s'en furent vivre
à Vieques après la mort de leur père et la perte de l'habitation Calebassier.
La vie de nos ancêtres à Marie­Galante
Avant l'émancipation des esclaves, la petite île se dédiait principalement à la culture de
la canne à sucre. La vie se partageait entre le bourg ou le village et les habitations. La
société était divisée entre la classe privilégiée, les libres et les esclaves.
Le propriétaires d'habitations, les commerçants et fonctionnaires blancs se partageaient
les privilèges des classes plus puissantes. Les libres, mulâtres et noirs, petits
commerçants, artisans et soldats jouissaient de certains privilèges obtenus grâce à leur
liberté. Avec le temps, ils obtinrent plus de privilège et acquérirent les terres et les biens
abandonnés par les blancs lorsqu'ils émigrèrent durant la deuxième moitié du XIXème
siècle. Ceux qui purent accéder à une meilleure position économique formèrent la
nouvelle classe politique.
Il y aurait beaucoup à dire du système esclavagiste, mais pour le moment, nous nous
limiterons à rappeler que la vie quotidienne devait être très dure dans les habitations
pour les travailleurs, qui étaient traités comme des biens et non pas comme des êtres
humains. Selon ce que nous raconte Jacqueline et Philippe Nucho-Troplent, les esclaves
étaient mieux traités à Marie-Galante que dans la Grande-Terre ; ils pouvaient disposer
d'un lopin de terre pour cultiver quelques fruits pour leur propre consommation et pour
les vendre et obtenir ainsi quelque argent. En plus, les châtiments et les vexations n'y
étaient pas aussi durs.
Comme nous le savons déjà, nos aïeux appartenaient à la classe privilégiée. Les
Boulogne Saint-Villiers furent des propriétaires installés à Capesterre dès les premières
années de la colonisation. Ils étaient habitués à la vie à la campagne. Les Demay de
Goustine et les Laureat, comme commerçants, étaient d'un village, mais Grand-Bourg,
quoique petit offrait bien des avantages et des commodités d'une petite ville, avec des
magasins et lieux de rencontre sociale. Il y avait un casino où se réunissait toute la
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classe privilégiée de l'île y compris les propriétaires agricoles bien entendu. Il est
important de signaler que les liens familiaux et d'amitié se tissaient également avec la
Guadeloupe. En ce qui nous concerne, les liens les plus étroits furent avec la ville de
Pointe-à-Pitre.
On peut en apprendre plus sur la vie dans l'habitation à travers les livres écrits sur cette
époque. Pour le moment, nous nous limiterons à signaler que la vie se développait de
manière très particulière et que chaque habitation était un monde en soi. Nous avons
observé bine observé que comme il s'agissait d'un groupe assez petit, les relations
étaient assez étroites. Il serait intéressant d'étudier ces liens.
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La Grande­Terre
www.gwadaplans.com
Si on compare la Grande-Terre et la Basse-Terre, on peut dire qu'elles sont très
différentes ; la première, avec une superficie de 586 km2, est plate, surtout calcaire,
idéale pour la culture de la cane à sucre. La Basse-Terre, avec 848 km2, est
montagneuse et nous pouvons y visiter un volcan semi-actif, la Soufrière ; la forêt
tropicale en occupe la partie centrale et est une zone idéale pour la culture du caféier et
du cacaotier. Comme nous l'avons déjà vu, les premiers habitants européens en
Guadeloupe s'installèrent dans le nord-est mais durent abandonner ces terres
inhospitalières pour s'installer dans le sud de la Basse-Terre, où est aujourd'hui la
capitale qui porte d'ailleurs le même nom, Basse-Terre.
Même si les premiers colons de nom Néro et Chérot arrivèrent à la Basse-Terre, nos
ancêtres vécurent dans la Grande-Terre, certains propriétaires terriens, d'autres
commerçants tout comme ceux qui vécurent à Marie-Galante. On les rencontre à
Pointe-à-Pitre, Petit-Canal, Sainte-Anne, Port-Louis et Les Abymes. C'est dans cette
dernière commune que naquit Charles, le père de Cécile, et où j'ai vécu les quatre
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années que j'ai passées en Guadeloupe. Tout comme à Marie-Galante, on peut voir de
nombreux moulins à vent sur la Grande-Terre. Leurs ruines, dans les champs, sont les
vestiges d'habitations sucrières qui n'existent plus.
Jaspard ou Jaspar … ?
Commençons notre parcours à travers l'Histoire en 1675, année de naissance de notre
premier ancêtre JASPAR connu, Guillaume Jaspar. Avant tout, il faut préciser que c'est
ainsi que c'est ainsi que s'écrit notre patronyme d'origine wallonne (belge francophone).
Semble-t-il, ce fut notre arrière-grand-père Charles Parville Henri qui le modifia, lui
ajoutant un d à la fin pour le franciser ; il le fit probablement lorsqu'il s'en fut étudier en
France28. Il est intéressant de voir combien les d, liés à la consonance française, ont été
importants dans notre famille MARCHAN sans “D”29 - JASPAR avec ”D”. C'est
justement la présence de ce D dans Jaspard qui fit que nous ne comprenions pas
pourquoi ce patronyme n'existait pas en Guadalupe. Nos “cousins” de là-bas n'ont pas
de D dans leur nom.
Guillaume Jaspar naquit aux alentours de 1675 près de
Huy (Belgique) ; il épousa Elisabeth Chaudoire le 24
mai 1706 en la paroisse St-Michel à Namur
(Belgique), elle était sûrement de cette ville. Ils eurent
huit enfants, dont le troisième, Quentin Joseph, fut
notre ancêtre. Guillaume et Elisabeth moururent à Ath,
les actes de décès sont dans la paroisse St-Julien. Le
premier décéda le 10 août 1741, et son épouse le 16
septembre 1746. La famille Jaspar d'Ath étaient des
teinturiers, ils travaillaient des tissus et leurs couleurs.
La famille était connue dans la région grâce à cette
profession. Ath était renommée depuis des temps immémoriaux pour son élaboration de
ses magnifiques étoffes.
28
29
Dans sa thèse de doctorat il écrit son patronyme avec un D
Selon les recherches du Dr le premier Marchán qui arriva à Porto Rico n'avait pas de D à son nom
mais à partir d'une des branches d'un cousin de mon grand-père Pancho, le patronyme commence a
avoir un D final.
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Quentin Joseph Jaspar naquit le 13 novembre 1713 à Namur et mourut le 24 février
1794 à Ath. Il avait épousé Anne-Joseph Le Lièvre le 6 juillet 1738. Cette dernière était
probablement née en 1717. Ils eurent onze enfants, le cinquième étant notre aïeul.
Philippe­Louis­Joseph
Philippe-Louis-Joseph Jaspar fut le premier Jaspar de notre ascendance à aller en
Amérique. Il était né le 28 septembre 1747 à Ath (Jemmapes, Belgique) et baptisé dans
l'église Saint-Julien de cette même ville.
Notre ancêtre arriva à Saint-Domingue
(Haití) en 1760, à la recherche d'indigo. On
obtenait de cette plante un bleu de grande
qualité, et comme nous le savons déjà,
l'indigotier se cultivait dans les Antilles
françaises durant les deux premiers siècles de
la colonisation. L'indigo était très précieux en
Eglise Saint Julien Ath
ces temps-là, surtout celui qui se cultivait
dans les Antilles. A l'arrivée aux environs de
1760 de notre ancêtre Philippe Louis à Saint-Domingue, quelques familles qui vivaient
dans cette colonie cultivaient majoritairement le tabac et l'indigotier. Ces plantes
devinrent célèbres en Europe en très peu de temps.
En plus de s'occuper des ses négoces, à Saint-Domingue, il fit également la
connaissance de Marguerite Brousse, probablement née à Marmande.
Ils se marièrent le 6 juillet 1768 à Saint-Domingue où ils eurent trois enfants. Le
troisième, Philippe-Etienne, notre ancêtre, naquit fin 1774 ou début 1775, nous ne
savons pas exactement quand. Il fut baptisé en 1775 à Ath.
Quand ils décidèrent de retourner à Ath, Marguerite était déjà enceinte de son quatrième
enfant, François Joseph. Ils eurent sept enfants de plus à Ath.
Après son retour à Ath, Philippe-Louis fut Régisseur ou Adjoint au Maire / Magistrat
municipal et commerçant de la ville d'Ath, où il mourut en 1802. Son épouse
Marguerite mourut 20 ans après, en 182230.
Philippe­Etienne Jaspar
Philippe-Etienne Jaspar, notre ancêtre, décida de chercher fortune en Guadeloupe
comme négociant en étoffes et il s'embarqua l'année même de la mort de son père, en
1802. Dès son arrivée, il tomba amoureux d'une veuve appelée Elisabeth Charlotte
Chérot du Pavillon, avec laquelle il sa maria le 4 décembre 1802.
Elisabeth était la veuve de son cousin Louis-Charles Chérot du Pavillon, mort au
combat pendant les troubles de la Révolution française. Tout comme notre ancêtre
guillotiné à Marie-Galante, Louis-Charles avait défendu les partisans du roi contre les
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Nous avons des membre de cette famille à Lille
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républicains menés par Victor Hugues. En 1780, il avait eu un fils, Charles-Nicolas
Chérot Dupavillon, qui émigra aux Etats-Unis.
Nous savons peu de la vie d'Elisabeth Chérot et de Philippe-Etienne Jaspar ; le couple
ne dura que 6 ans.
Philippe-Etienne Jaspar mourut à 33 ans, d'une maladie inconnue, le 13 juillet 1808. Le
couple avait eu trois enfants, le premier fut notre ancêtre, Charles-Marie Jaspar, connu
comme Rodolphe31, qui naquit le 28 juillet 1803 à Petit-Canal. Il fut baptisé tard, juste
avant d'avoir cinq ans, deux semaines avant que ne meure son père. Les deux frères de
Rodolphe furent Philippe-François-Elie connu comme Parville (1805-1827) qui décéda
célibataire à Pointe-à-Pitre et Magloire-Charles-Wilfred (18007-1875) qui fut aide
notaire et plus tard commerçant. Ce dernier eut une descendance qui vit toujours en
Guadeloupe.
Parmi les photos de Cécile, nous avons trouvé le photo de la fille de Magloire MarieCharlotte Liska Jaspar, veuve Damoiseau (née le 8 mars 1838 à Petit Canal) .
Rodolphe
Les oncle d'Ath prirent en charge Rodolphe, le jeune orphelin de père, et lui payèrent les
études en France (à cette époque cette ville appartenait à la France)32. Une lettre de 1871
de Wilfred, le frère de Rodolphe, mentionne un voyage en France qu'il fit en 1811 avec
son frère Parville. Le grand-père de mamá Cécile n'avait alors que huit ans. On sait que
Rodolphe reçut une bourse pour étudier la philosophie à l'Université de Liège à partir de
1820. Il exerça sa profession de notaire à Pointe-à-Pitre. Il serait intéressant de
connaître son parcours professionnel.
Rodolphe se maria le 21 novembre 1826 à Pointe-à-Pitre avec Louise-Augustine
Doucille Néron Longpré. Il avait déjà trois enfants lorsque un mois avant ses 33 ans,
Rodolphe mourut noyé pendant qu'il pêchait avec d'autres amis et membres de la
famille. Les trois enfants était Charlotte Elmire Jaspard, un fils né en janvier 1833 et
mort un mois plus tard, et le troisième, né en décembre de la même année, le père de
mamá Cécile, qui portait les mêmes prénoms que le petit défunt, Charles Parville Henri.
Il nous semble important de mentionner ici François Joseph, le frère de
Philippe-Etienne, le grand oncle de Charles Parville Henry, né à Ath juste avant que ses
parents retournèrent de Saint-Domingue en France. Peu après l'arrivée de son frère
Philippe Etienne en Guadeloupe, François Joseph décida de suivre les pas de son frère
et resta là-bas quatre ans. De retour en Europe, il se fit médecin et quelques années plus
tard décida de retourner encore une fois s'installer en Guadeloupe. Il exerça comme
officier de santé au Lamentin de 1821 à 1832, puis à Trois-Rivières de 1838 à 1845 et à
partir de 1846 à la léproserie de l'e de la Désirade où il mourut en 1849, probablement
vistime de l'épidémie de choléra. Ce fut lui le médecin que nous avions trouvé dans
l'Almanach de Guadalupe, il y a quelques années. A sa mort, sa veuve et ses enfants s'en
furent vivre aux Etats-Unis. C'est un de ses arrière-petites-fils et son épouse, Edward et
31
32
C'était le grand-père paternel de mama Cécile et il figure sur son acte de naissance.
La région d'Ath redevint française en 1794 et le sera jusqu'en 1815 quand elle sera annexée aux Pays
Bas. Le royaume de Belgique, tel que nous le connaissons aujourd'hui, naquit en 1830.
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Shirley Jaspard, résidents aux Etats-Unis, qui écrivirent dans le Bulletin d'Histoire de la
Caraïbe une grande partie de ce que nous savons de la famille Jaspar. Ce fut une de nos
grandes surprises lorsque nous avons commencé à chercher des informations dur
Internet.
La Famille Chérot fut également une des premières à s'installer en Guadeloupe, dans la
Grande Terre. On en connaît trois branches, les Dupavillon o Du Pavillon, les Dumaine
et les La Salinière, tous maîtres de plantations de canne.
A son mariage, Philippe-Etienne s'associa avec son épouse pour administrer les deux
manufactures de sucre qu'ils possédaient. L'une, aux Abymes avait sa fabrique de rhum
(Sucrerie Du Pavillon) ; l'autre, à Petit-Canal, avait appartenu à la communauté de biens
de Charlotte et de son défunt mari.
[Nous avons trouvé que Louis Chérot, originaire de la Guadeloupe, âgé de 38 ans,
cultivateur lieutenant de milice urbaine de Vieques en 1839, possédait une habitation
Ensenada Honda dans les années 1840. 33
Nous ne connaissons pas encore le lien de parentalité entre Louis Chérot et Charlotte
Chérot Dupavillon, la grand-mère maternelle de Charles Parville Henri.]
Nous savons bien peu de la vie d'Elisabeth Chérot et Philippe Etienne Jaspard et de leur
ménage qui ne dura que six ans.
Philippe Etienne Jaspar mourut à 33 ans, le 13 juillet 1808 d'un maladie inconnue. Le
couple avait eu trois enfants, le premier étant notre aïeul, Charles Marie Jaspar connu
sous le nom de Rodolphe34, né le 28 juillet 1803 à Petit-Canal. Il fut baptisé tard, juste
avant d'avoir cinq ans et deux semaines avant la mort de son père. Il eut deux frères,
Philippe François Elie connu comme Parville (1805-1827), mort célibataire à
Pointe-à-Pitre, et Magloire Charles Wilfred (1807-1875) qui fut clerc de notaire puis
commerçant. Ce dernier eu une descendance qui resta vivre en Guadeloupe.
33
34
Registro de Vieques , La influencia francesa en Vieques, Robert Rabin
C'est le grand-père paternel de mamá Cécile et apparaît sur l'acte de naissance.
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Neron Longpré
Nous avons longtemps pensé que le patronyme de la mère du grand-père Charles était
Longpré, puisqu'il apparaît ainsi sur l'acte de naissance de mamá Cécile. Et bien, non.
Ce fut également une branche d'un patronyme connu en Guadeloupe, Néron, et il y en a
d'autre. Les branches qui iic nous intéressent sont Longpré et Suilly.
Dans les Archives Espagnole sur le Net35, nous découvrîmes qu'Henri Néron Longpré
fut Consul des Etats-Unis à Vieques en 1870 et Vice Consul intérimaire de France dans
l'île de 1873 à 1875. Il était un cousin germain de Doucille. Son père Jean Auguste
(Gustave) Néron Longpré, marié à Cecilia Bazin, était le frère du père de Doucille, et
s'était installé el 1845 à Vieques en 1845 où il fonda l'habitation Campaña à Puerto
Diablo, une des plus importantes de L'Ile Fille. Charles fut également propriétaire de
quelques terres à Puerto Diablo.
Nous raconterons l'histoire de cette famille depuis leur arrivée en Guadeloupe et jusqu'à
ce qu'ils durent migrer à Vieques. Nous inclurons dans notre récit les familles des
conjoints et ce que nous savons de chacune d'elles.
François Néron
La famille était aussi une des plus anciennes de Guadeloupe. Le premier Néron de l'île
fut François, dont on sait qu'il habita Sainte-Anne en Grande-Terre en 1682. Son
parcours et sa descendance ont fait l'objet dans le BHC36 et il semble qu'il ait été très
difficile de clarifier certains élément , faute de documents. François naquit en 1644 à
Chinon , il tenta de faire fortune en Guadeloupe où il fut Commandant de la Flotte en
Grande-Terre. Il se maria avec Christine Lemercier en 1670 puis un seconde fois plus
tard. Trois de ses enfants s'appelaient Pierre.
Du premier lit il aut plusieurs enfants dont deux prénommés Pierre (Pierre I y Pierre II).
C'est le second qui nous intéresse puisqu'il épousa Jeanne Chérot le 22 avril 1704 et
qu'il eut avec elle dix enfants, don Jean-Baptiste qui fut le premier à porter le nom de la
branche Longpré.
Jean Baptiste Néron Longpré
Jean Baptiste Néron Longpré se maria 1780 avec Jeanne Louise Lemercier de la
Clertière, sa cousine de troisième degré de consanguinité. Elle était la fille de personnes
importantes du nord de la Grande-Terre et dont le père d'illustra dans les milices. Des
dix enfants qu'ils eurent, nous nous intéressons à Pierre-Nicolas qui fut le grand-père de
Doucille (la grand-mère de mamá Cécile).
35
Ultramar 5104, Exp. 30E et Ultramar,5101,Exp.16
Bernadette et Philippe Rossignol, Jean Christophe Germain
36
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Pierre Nicolas Néron Longpré
Pierre Nicolas fut un riche propriétaire, maître d'une grande plantation sucrière à
Petit-Canal appelée Le Perrin, qu'il avait héritée de son père. Il naquit le 25 novembre
1745 à Sainte-Anne (Grande-Terre) et mourut le 6 octobre 1823 dans son habitation ; il
avait épousé Marie Louise Claire Pasquier qui mourut en 1851, à 84 ans, dans
l'habitation Perrin.
Selon Guillaume de la Roche37, Pierre Nicolas joua un rôle important dans l'armée et
dans l'économie de l'île.
Il fut Chevalier de l'ordre de Saint-Louis, brigadier du Corps des Mousquetaires de
Guadeloupe en 1778, Capitaine des Milices de 1788 à 179438, chef de l'armement du
casernement de Petit Canal.
Comme nous l'avons dit, il était le propriétaire de la sucrerie Le Perrin de 200 hectares
de terrain dont la moitié planté de canne. Il y avait une grande maison pour le maître et
sa famille, un distillerie de rhum avec tout son équipement, un troupeau de vaches assez
important et une centaine d'esclaves. Nous avons ces détails parce que son fils Pierre la
mit en vente après avoir refusé de scinder la propriété entre ses frères et lui-même, et ce
contre la volonté de ses frères et de sa mère.
Jean­Louis Néron Longpré (Père de Doucille)
Notre aïeul, Jean Louis Néron Longpré, naquit en 1781 et mourut à Pointe-à-Pitre en
1816, à 35 ans.
C'était le père de Doucille. Il ne s'était jamais marié et mourut jeune, blessé à mort dans
un duel, le 24 avril 1816, à Pointe-à-Pitre, en la demeure de Mademoiselle Darluc (ou
D'Arluc), quai du Commerce. Il était commerçant et aide de camp du gouverneur de la
colonie. Ainsi l'atteste la déclaration de décès signé par Paul Auguste Gallard Dézaleu,
habitant du quartier de Pet00it-Canal, 36 ans et Guillaume Paviot, habitant
d'Anse-Bertrand, 46 ans.
Selon les données notariales rencontrées, le duel eut lieu pour la défense des “precieux
yeux” de la dite dame Darluc ou D'Arluc. Etait-ce une femme que rencontrait notre
ancêtre dans une maison de rende-vous ? Nous ne savons rien à ce sujet. Sur son lit de
37
Une personne de notre famille qui m'a beaucoup aidé dans cette recherche
38
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mort, il reconnut face à notaire la fille qu'il avait eue avec sa cousine Claire Mathurine
Cornette de Saint Cyr, avec laquelle, dit-il alors, il avait toujours eu l'intention de se
marier. Cette fille est notre arrière-grand-mère Doucille.
Neuf ans plus tard, à la mort du grand-père de Doucille, Pierre Nicolas Néron Longpré
fait un inventaire (Maître39 Bonnet, 31 mai 1827). Restent comme héritiers les enfants
suivants Calixte (marié à Marie Nicolas Couppé de Kadec), Marie Pauline Sophie
(mariée à Xavier Pierre Vincent Girard d'Albissin), Pierre Charles et Jean-Auguste, et la
petite-fille Louise Doucille (mariée à Rodolphe Jaspar), en représentation de Monsieur
Pierre Nicolas Néron Longpré fils, son père.
Claire Mathurine Cornette de Saint Cyr (madre de Doucille)
La madre de Doucille,
Claire Mathurine nació
el 3 de mayo de 1770 en
Petit Canal y falleció el
26 de febrero de 1836 en
la casa del señor
Vista desde el Morne à Caille Pointe-à-Pitre
Rodolphe Jaspard (su
yerno) situada en Morne à Caille40 en Pointe-à-Pitre.
Claire Mathurine se habia casado con su primo Jean-Nicolas Chérot el 27 de diciembre
de 1784. El murió el 7 de julio de 1808.
y poco después Claire Mathurine queda embarazada de Doucille. Da luz en Matouba,
Basse Terre.
le 24 avril 1816, au Petit­Canal, Madame Louise Claire
Mathurine CORNETTE, veuve de Monsieur Jean Nicolas CHÉROT, assistée de MM Paul Auguste GALLARD de ZALEU, chevalier de la Légion d'Honneur, commandant du quartier, et Alexandre
Jean Jacques Louis Honoré BARBOTTEAU, déclare que "de son
union intime hors mariage avec Monsieur Jean Louis NÉRON
LONGPRÉ fils, lieutenant colonel, aide de camp de Son
Excellence Monsieur le gouverneur de cette colonie, est
issu, le 18 août 1809 à 6 heures du soir au Matouba près
la Basse­Terre une fille à laquelle il a été donné les
prénoms de Louise Doucille."
La familia Cherot
N.D.L.R. Tous les CHéROT de Guadeloupe remontent à Jacques
époux de Catherine TABACQ d'où 7 enfants parmi lesquels
deux fils auteurs de deux branches, Nicolas CHéROT LA
SALINIèRE x Capesterre 28 7 1710 Marie Madeleine
39
Licenciado, abogado
“morne à Caille” (monte de codornices) Para el año 1820 una serie de montes son allanados para dar
paso a la extensión de la ciudad de Point-à-Pitre, uno de ellos es le Mont à caille al este de la ciudad.
40
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FILLASSIER et Pierre CHéROT DU PAVILLON x Le Gosier 16 10
1714 Marie Thérèse GARET. Il y eut de nombreux mariages
entre cousins par la suite. Pour comprendre la réponse
donnée à la question 90­20 en page 138, voir l'article sur
la numérotation en généalogie.
90­68 COUPPé (Guadeloupe, 18°)
Louise Augustine (Doucille)
Este informe notarial me ayudó mucho a conocer su historia:
–
Louise Augustine Doucille Néron Longpré hija del fallecido M. Jean-Louis Néron
Longpré hijo, fue “lieutenant colonel” (coronel lugarteniente), ayudante en el campo de
batalla de su excelencia el Sr. gobernador de esta colonia, y Doña (Dama) Louise Claire
Mathurine Cornette, viuda de M. Jean Nicolas Chérot, nacida el 18 de agosto 1809 en
Matouba, fallecida n 1882 en Vieques, contrae matrimonio en Pointe-à-Pitre el 21
noviembre 1826 con Charles Marie conocido como Rodolphe Jaspar (nacido el 28 de
julio de 1803), declarado en Petit Canal el 28 de junio de 1808, muere en Pointe-àPitre el 16 de junio de 1836 ahogado mientras había salido de pesca con un grupo de
amigos y familiares frente a Sainte-Anne – el acta de defunción dice : falleció en una
estancia situada al noroeste de la casa principal de la hacienda de caña de azúcar del
lugar y que pertenecía a Monsieur Chérot Dupavillon, testigos : Parfait Louis Eugène
Batby conocido como Berquin, de 34 años, encargado del “depósito” del leprosario de
la isla de la Désirade, isla que depende de la Guadalupe , y Jean Auguste Néron
Longpré41, de 29 años, habitante domiciliado en el barrio de Petit-Canal, el primero es el
sobrino y el segundo el tío del difunto. El difunto era hijo de Philippe Etienne y de
Elisabeth Charlotte Chérot du Pavillon[8] ? notario en Pointe-à-Pitre Testigos : Chérot
Longpré, Pasquier viuda de Néron, Dupavillon Jaspar, Chérot, Néron Longpré, Jaspar,
Petit Le Brun, JJ Jaspar, Bordiul, Girard Dalbissin, Chérot Le P ; Néron, Richemont, B.
Devarieux, Durand42.
Ya sabemos que Doucille, la hija de Jean-Louis Néron Longpré y Louise Claire
Mathurine Cornette, Doucille, tuvo tres hijos de su matrimonio con Rodolphe Jaspar
Charlotte Elmire Jaspar, Charles Parville Henri Jaspar (murió al mes de nacido) y
Charles nuestro tatarabuelo.
Después de la muerte de Rodolphe ella se vuelve a casar en 1838 con Louis Hercule
Valleteau de Moulliac y tiene tres hijos más de su segundo matrimonio.
En Sainte-Anne el 7 de diciembre de 1837 Louis Hercule Valleteau de Moulliac de 36
años años hereda de sus padres una propiedad en Francia y gracias a ello sabemos que
para entonces vivía y era propietario del domicilio en el barrio de Petit-Canal, que nació
en la comuna de Saint-Saturnin, canton de Hiévac, cerca de Angoulême, departamento
41
42
Jean-Auguste se instalará con su esposa Cecilia Bazin en Vieques poco después
A Duffort Oficial civil; Gaillard Dezaleu
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de la Charente, el 3 diciembre 1800 fue el hijo mayor y legítimo del difunto Monsieur
Jean Jacques Valleteau de Moulliac.
La hacienda en donde vivía la había comprado en 1834. Louis Hercule al parecer era
grande pues según lo que hemos leído “merecía su nombre por su peso al nacer y por
su vitalidad”. Como su padre tenía poca fortuna, decidió ir a Guadalupe para ayudar a
un viejo primo llamado Botson que se había especializado en la venta de mercancías en
las islas españolas.
Fue de esta manera que adquirió suficiente dinero para comprar un terreno de 200
hectáreas en la isla de Guadalupe, en parte sembrada de caña de azúcar. Compró, el 24
de mayo de 1834, junto con el señor Lherminier (cada uno una mitad), viejo socio de
su primo Botson, la hacienda Le Perrin la cual como hemos visto anteriormente, estaba
en venta por problemas judiciales de sucesión de Pierre Nicolas Néron Longpré, abuelo
de Doucille.
Después de casarse Louise Augustine Doucille con Louis Hercule en 1837, se fueron a
vivir a la hacienda Perrin. La parte que correspondía a Lherminier la compró Jean
Auguste Néron Longpré (el tío de Doucille que terminó yendo a Vieques en 1845) y su
esposa Cécilia Bazin.
Lo que sucede en Guadalupe entre 1832 y 1848 fecha en que se declara la emancipación
de los esclavos es de gran importancia para poder entender el gran éxodo de los
terratenientes de Guadalupe. En lo que se refiere a nuestros ancestros, la decisión de ir a
Vieques nos resulta lógica ya que se habían establecido varios hacendados de
Guadalupe en la década de los 20 y que éstos habían podido adquirir tierras y tenían una
situación económica estable.
Por otra parte, suponemos que el segundo marido de Doucille, tenía intereses y
contactos comerciales en Vieques y seguramente ya había adquirido tierras allí.
Otro hecho histórico que debemos considerar es que ocurre una gran catástrofe el 8 de
febrero de 1843. Pointe-à-Pitre, la capital, sufrió por los fuegos que se propagaron y
destruyeron la ciudad.
Mas adelante, en 1848, debido, entre otras razones, a los problemas causados por la
abolición de la esclavitud, Doucille y Hercule se instalaron en Vieques. La hacienda se
vendió después de 1851. En Vieques hercule habia comprado un terreno de 200
hectareas en Vieques sembrado de cana de azucar. Louis Hercule murió en Melle,
Francia en 1866.
[Debemos encontrar el acta de defunción de Doucille, al parecer murió en Vieques en
1882. Lo que no sabemos es porqué su esposo murió en Francia. Encontramos el
apellido en Vieques pues hasta ahora no hemos encontrado el apellido Valleteau de
Moulliac en Vieques.] Su hija murió también en Angoulême diez anos antes.
Doucille y Hercule Doucille y Hercule tuvieron tres hijos :
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Louis Auguste, nació el 9 de noviembre de 1838 en Guadaloupe, y murió en septiembre
de 1912 en Toulon, Francia, a los 73 años.
Louise Augustine, nació en 1840 en Guadalupe ?, y murió en 1856 en Angoulême, a los
16 años.
Paul Emile Boisdran, nació en 1843 en Guadalupe y murió en 1906 en Toulon, Francia .
Charles Parville Henri Jaspard
Conocía muy poco de su vida, que fue un médico francés de prestigio en Puerto Rico,
que había estudiado en Montpellier pues Arana Soto en su libro sobre los médicos de
Puerto Rico lo menciona como “Contemporáneo de estos compañeros fue el notable
médico de la Marina Francesa, Dr Jaspar, retirado en Juana Diaz y puede decirse
maestro de Villaronga del que fue su mas íntimo amigo.
Sus frecuentes llamadas a Ponce para consultar en los casos difíciles son una prueba del
valor de este gran sabio médico francés. En efecto, Jaspard era un médico y cirujano
notable. Vivió y murió en la isla de Vieques”43.
Volví a encontrar datos de este médico en 1867 cuando hace una instancia acompañada
de su título de Doctor en medicina de la Universidad de Montpellier en solicitud de
reválida y licencia para ejercer la profesión en la isla. La junta acuerda que dicho título
reúne las condiciones necesarias y puede acceder a lo que solicita.
Ahora se algo más de su vida y trataré de contarla teniendo en cuenta de que me falta
aun mas información y que podemos encontrarla en en otras fuentes.
Fue el tercer hijo del matrimonio de Rodolphe y Doucille, el segundo hijo a penas vivió
un mes, nuestro tatarabuelo nació diez meses después y le dieron el mismo nombre que
a su hermano difunto.
Nació en Los Abymes, Guadalupe en diciembre de 1833 y murió en Vieques el 19 de
julio de 1902.
Su padre murió ahogado en junio de 1836, su madre se casa con Hercule Mouillac de
Valleteau. Tienen tres hijos, la segunda muere con 16 años.
Lo más seguro es que se criara entre la hacienda de Les Abymes en donde nació pues
allí quedaba la propiedad de la cual eran dueños sus padres y Pointe-à-Pitre en Morne à
la Caille, en donde, según las actas notariales, vivían sus padres. Esto nos explica que
estudió en esa ciudad y que fue entonces que conoció y frecuentó al señor Lherminier o
L'herminier. Charles le dedica su tesis.
43
Arana Soto Médicos de Puerto Rico p 243...
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El doctor Ferdinand Joseph L'Herminier o Lherminierd fue un ilustre médico que
ejerció en Pointe-à-Pitre durante la infancia y adolescencia de Charles. Su padre, Félix
Louis y él fueron dos científicos naturalistas franceses del siglo XIX que contribuyeron
en gran medida al conocimiento del patrimonio natural de la región antillana.
Coleccionistas y observadores, ambos dejaron por escrito lo que descubrieron de la
fauna y flora de la región, descubrieron además nuevas especies.44
Seguramente grandes lazos de amistad unieron la familia Lherminier a la de Charles
tanto en Grande-Terre como en Marie-Galante. Félix, el padre, llegó a Guadalupe y
vivió en Marie Galante y Basse-Terre hasta que al fin se instaló con toda su familia en
Pointe-à-Pitre. Había estudiado química, botánica y era farmacéutico. Instaló su
farmacia en Pointe-à-Pitre. Su esposa había nacido en Angoulême y uno de los hijos,
comerciante, tuvo negocios en Marie-Galante. (Quizás fueron amigos y conocidos de
Botson y Hercule) Recordemos que el señor Lherminier (no conocemos cual de ellos)
compró a medias con Hercule la hacienda de la madre de Charles, Doucille).
Ferdinand estudió medicina en París, al regresar a Guadalupe se instaló como médico y
dirigió el hospital de Pointe-à-Pitre. Se distinguió durante las dos crisis sanitarias que
azotaron la isla. El 8 de febrero de 1843 ocurrió un terremoto que destruyó la ciudad, en
1865 se declaró una epidemia de cólera en la cual murió mucha gente. Murió un
hermano del doctor y dos hijas de éste. Por su dedicación y ayuda a la población de todo
el archipiélago durante la epidemia, se le otorgó la medalla de la Legión de Honor.
Murió en 1866 lo que coincide con la vuelta de Charles a las Antillas después de la
defensa de su tesis. Pienso que el doctor Lherminier tuvo una gran influencia en la
carrera que decidió estudiar nuestro tatarabuelo.
La tesis tesis doctoral de Charles trata de la fiebre amarilla en Tampico, México pues él
estuvo allí como médico del 2° Regimiento de la Marina. Para entonces el Emperador
Napoleón III había declarado la guerra a México por por lo tanto enviado soldados para
conquistarlo. (Ver anexo)
Sabemos que unos años después de haber terminado su tesis Charles se va a Puerto Rico
en donde desde 1858 vivía su hermana Elmire Jaspard casada con Amedé Bonnet y su
madre Doucille.
El cólera,
44
http://www.shnlh.org/www/pages/biographie/felix_et_ferdinand.htm
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Vieques, la Isla Nena
Isla Nena
Luis Lloréns Torres
Cayita, caña y canción.
Vegas de sol y de azúcar,
playa de coco y de sol...
la Isla Madre, la isla encinta,
rompió el mar su dolor;
la Isla Madre abrió su entraña
y la Isla Nena nació;
Vieques, Isabel Segunda,
Cayita, caña y canción;
la caña canta en el llano,
y en el monte el ruiseñor...
La Isla Madre abrió su entraña
y, la Isla Nena nació;
del Heráldico cordero,
polluelo que debajo
de las alas se salió;
becerrito, becerrito,
becerrito corredor,
que la leche toda espuma
de la mar desgaritó...
La Isla Nena es de la madre
que la parió con dolor,
de la madre que al parirla
se salió del corazón.
De aquí surgió nombre con el que conocemos Vieques ,“ la isla Nena” nació de una
poesía
La isla
La historia de Vieques es muy interesante, en esa isla se han dado cita conflictos y
encuentros de diferente índole. Desde la llegada de pueblos americanos venidos desde
las tierras del norte de lo que hoy llamamos América del Sur hasta hoy, son muchas las
historias que contar.
Es importante saber que, en resumen, marcaron la historia de la pequeña isla la llegada
de los españoles, el comercio, los corsarios y filibusteros, la llegada de las familias y
comerciantes franceses y españoles, la invasión de los EEUU y el cambio que trajo el
siglo XX.
En los años 40 los EEUU deciden que Vieques (y Culebra) será el lugar ideal para
implantar una base militar y allí se instalan, compran tierras a precio de ganga, dividen
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la isla, alteran su economía y la vida de sus habitantes y para completar contaminan
todo. Gracias a la desobediencia civil, hoy Vieques se ha liberado de esa carga pero, ¿ a
qué precio y hasta cuándo?
La historia que nos interesa para este trabajo es la que cuenta de la influencia francesa
en Puerto Rico. Poco a poco ésta se ha ido diluyendo, quedan unos apellidos, la
estructura de algunas casas, las ruinas de grandes haciendas de los tiempos del cultivo
de la caña de azúcar y algo más.
Robert Rabin escribió un artículo sobre la influencia francesa en Vieques. Nos
introduce en la época de las ideas del Siglo de las Luces cuya influencia fue primordial
en la independencia de Haití (Saint Domingue) y de donde vinieron muchos franceses a
Puerto Rico. En Vieques se dieron cita grandes y pequeños hacendados, comerciantes y
profesionales franceses. No olvidemos que con ellos llegaron sus esclavos. También
llegaron libertos no solo de las colonias francesas, si no de las danesas, holandesas e
inglesas. Como ya sabemos en Puerto Rico la emancipación es decretada más tarde, en
1873.
Durante los siglos VII y VIII comerciantes aventureros y filibusteros intentaron
colonizar la islita al igual que lo hicieran en las otras del arco antillano. En 1688 y
posteriormente en 1717 unos cuantos colonos ingleses de islas vecinas se instalaron en
la isla pero el Gobierno español de Puerto Rico desalojó a esos pobladores ya que
Vieques formaba parte del imperio español45.
Nos dice Rabin que no es hasta 1811 que se inicia la colonización organizada de
Vieques con el comandante militar Don Juan Roselló. En 1823, llega a Vieques Don
Teófilo José Jaime María Le Guillou, hacendado francés de Saint Domingue (Haití) y
reconocido Fundador del Pueblo de Vieques. Le Guillou llegó a la isla huyendo de la
situación política y económica de la ex colonia francesa de Saint Domingue que para
entonces ya se llamaba Haití.
En l832, con la muerte de Don Francisco Roselló, hermano de Don José y entonces comandante
militar de Vieques, Le Guillou es nombrado nuevo comandante de la Isla de Vieques.
Entre 1832 y 1843, Le Guillou, con el título de Gobernador Militar y Político de la Ysla Española
de Vieques, desarrolla un plan para la organización económica y política de la Isla. Durante este
periodo, con el permiso del gobierno español en Puerto Rico y atraídos por la Real Cédula de
Gracias de 1815, decenas de hacendados franceses de las Islas de Guadalupe y Martinica se
establecen en Vieques. Estos franceses levantan varias haciendas azucareras con trapiches
trabajados por la fuerza esclava.
En 1844, un año después de la muerte de Le Guillou y bajo el segundo Gobernador Militar y
Político de Vieques, Don Francisco Sainz, funda oficialmente el pueblo de Isabel II de Vieques46.
Poco a poco las familias conocidas y emparentadas se van instalando en Vieques he
aquí tres que ya conocemos pero seguramente hay otras mas.
45
46
http://www.vieques-island.com/navy/rabin.html
http://www.vieques-island.com/navy/rabin.html
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Eugenio Bonnet Hacienda Puerto Ferro 1850
Sucessión Boulogne Hacienda Santa Elena 1860
Sres. Benítez y Longpré Hacienda Marquesad 1860
Ya sabemos que Louis Chérot fue el primer familiar conocido en llegar, luego Augusto
Neron Longpré y su esposa Cecilia Bazin, Assez Terrasse viuda de Lauriat, la tia abuela
de Elmire y Anaïs, y finalmente Doucille y Hercule.
Doucille y Hercule se van a vivir a Francia por una razón que desconozco, alli muere
Louise Augustine su hija a los 16 anos en 1856, muere también Hercule diez años
después.
Charlotte Emile Jaspard, la hija mayor, regresa a Guadalupe para casarse con Eugène
Amedée Bonnet y en 1858 se instala con su esposo en Vieques en donde nacerán sus
dos hijos, Luis Amadeo (casado con María Benítez Gastano) y Luis Augusto (casado
con Isaura Rieckehoff Medina). En el Almanaque de Puerto Rico de 1894 se informa
que Charlotte tiene un negocio de transportes, su esposo murió el 15 de enero de 1879.
Doucille regresará a Vieques cuando queda viuda y allí morirá en 1882.
Es entonces cuando pide la reválida, en 1867 la obtiene y pasa a ejercer su profesión en
el sur de Puerto Rico. (Buscaar mas informaión en las cajas de Ponce y Juana Diaz)
Contrae matrimonio siendo ya bastante mayor, a los 52 años. (1885) con Marie-Thérèse
Elmire. Recordemos que ella y sus hermanos llegaron a Vieques después de la muerte
de su padre y de haber perdido la hacienda Calebassier de Marie-Galante.
Es posible que los padres de Cécile se conocieran en Guadalupe, Marie Galante o
Pointe-à-Pitre antes de que ambos llegaran a Vieques. Aún no lo sabemos. Lo que sí
sabemos es que el esposo de Elmire Jaspard (la hermana de Charles Parville Henri)
Amédée Bonnet había nacido y vivido en Marie Galante y que la tía abuela de Elmire
había vivido en Vieques.
Encontré un documento que lo menciona es el diario de un general español que escribe
lo que sucede antes y después de la invasión de la isla por los EEUU en 1898. El 5 de
mayo hace el comentario de que se implanta la Cruz Roja en todos los pueblos.
El hermano de Elmire, Daniel, nació en Guadalupe en 1855 y que murió en Vieques en
1934 (Tumba en el cementerio de Vieques). Se casó con Sara Urdaneta, que tuvieron 6
hijos. Cécile (1889), Luis (1890), Rafael (1896), Arturo (1898), Amadeo (1900), Ma
Teresa (1902) (Censo Vieques Pueblo, 1910).
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Daniel (Boulogne) Saint-Villiers y Elmire Jaspard, entonces viuda de Amédé Bonnet
fueron los padrinos del hermano mayor de Cécile. Charles Henri murió a los 21 anos de
tétanos luego de haber estudiado en los EEUU su carrera de Contabilidad ?
Los padrinos de Cécile fueron Agustín Bonnet y Emilia Duteil.
Mama Cecile se casa el 14 de septiembre de 1912, a los 17 años con Francisco de Paula
Marchán Sicardó natural de Barceloneta, soltero de 29 años.
Fue un matrimonio diferente por ser religiosamente mixto. La ceremonia tuvo lugar en
la casa del pueblo. El esposo, papá Pancho, tan profundamente Bautista permitió que
Mama Cécile siguiera practicando su religión católica que tan importante fue para ella.
El resto de la historia la conocemos mejor. Cecile y Pancho tienen su primer hijo,
Carlitos el 1 de mayo de 1914 pero se les muere muy pronto a penas tenía un año el 7 de
julio o sea el mismo día en que yo nací 48 años después.
Esta muerte coincide con unos hechos muy importantes en la historia social de Vieques.
Me pregunto qué papel jugó nuestro abuelo Pancho quien entonces era juez.
En 1915 ocurre en Vieques una huelga violenta de los obreros de la industria
azucarera en busca de mejorar el sueldo de 50 centavos al día por 14 horas de
trabajo. Los obreros viequenses, organizados en la Federación Americana de
Trabajadores, exigían un dólar diario por ocho horas de trabajo. Los dueños de las
centrales contestaron con la policía que ellos controlaban, atacando a los huelgarios,
matando a varios e hiriendo a otros. La gente en el pueblo se amotinaron contra la
violencia de la policía, obligando a estos a pedir refuerzos policiacos de la Isla
Grande. Decenas de obreros fueron arrestados y encarcelados en el Fortín.
Eventualmente, lograron un pequeño aumento en sueldo y una reducción en horas
de trabajo. La distinguida feminista y luchadora obrera Luisa Capetillo vino a
Vieques como miembro de la Federación Americana de Trabajadores en apoyo a los
obreros viequenses. 47
De todas formas es justo entre 1914 y 1915 que el matrimonio y las dos hermanas
Elmire y Anaïs se mudan a San Juan. En San Juan nace Luis Augusto (1916) como su
abuela paterna luego papi, Pepé (1918), Roberto (1920), Rafaelito (1924) e Ivette
(1928). Ente los dos últimos la pequeña Elmire murió de meses.
La historia que sigue la podemos escribir todos. Se que cada uno de ustedes podrá
aportar mucho.
47
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Table des matières
Mamá Cécile......................................................................................................................2
Marie Thérèse Cécile Jaspard .................................................................................2
Charles Parville Henri Jaspard.................................................................................2
Marie Thérèse Elmire Boulogne Saint-Villiers........................................................2
Las Antillas...................................................................................................................6
Un poco de historia..................................................................................................7
Marie-Galante..................................................................................................................12
B de Boulogne.............................................................................................................12
Habitation Bellevue Bézard...................................................................................17
Étang Noir (Estanque negro)..................................................................................18
Calebassier (Higüera).............................................................................................18
Grand-Bourg y la Mare d'Aimer............................................................................20
La Familia Laureat (Dominica-Marie-Galante-Grande-Terre)..............................21
La Grande-Terre..............................................................................................................23
¿ Jaspard o Jaspar … ?................................................................................................24
Neron Longpré.......................................................................................................28
François Néron.......................................................................................................28
Jean Baptiste Néron Longpré.................................................................................28
Pierre Nicolas Néron Longpré...............................................................................28
Jean-Louis Néron Longpré (Padre de Doucille)....................................................29
Claire Mathurine Cornette de Saint Cyr (madre de Doucille)...............................30
Louise Augustine (Doucille)..................................................................................30
Vieques, la Isla Nena.......................................................................................................33
La isla.....................................................................................................................33
Charles Parville Henri Jaspard...............................................................................35
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