Untitled - Valli Art

Transcripción

Untitled - Valli Art
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Publié en septembre 2014 par Galerie Celal
Conception, coordination: Kenor
Commissaire de l’exposition: Fabien Hulin
Conception graphique: Art From Chaos
Image de couverture: Max Rippon
Textes: Leon Ka
Traduction française: Magali Simonin Colomer
Traduction anglaise: Abel Romero
Toute reproduction ou transmission, même partielle,
sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation
écrite du détenteur des droits.
2014 © Kenor & Galerie Celal
KENOR
POLYRYTHMIC BEATS
Kenor y su obra
Rafael Schacter
Peu nombreux sont les artistes de graffitis qui aiment
peindre les rues à nues. Mais Kenor n´est pas un
quelconque artiste de graffitis. C´est un extraterrestre,
un artiste né, dont les productions organiques
et kaléidoscopiques sont des représentations
géométriques de sons et de mouvements, des
interprétations visuelles de la musique et de la
dance sous forme bidimensionnelle. La production
artistique doit toujours être comprise comme un acte
performant, et les images de Kenor sont saturées
de cette empreinte corporelle, restes art factuels
de son ardente énergie. Ses tonalités multicolores,
effervescentes, ses fluides, contours protéiques, nous
mènent à voyager à l´intérieur de ses tableaux, de
son “architecture abstraite”, son architecture “flottant
dans le cosmos”.
Jusqu´à l´année 2000, Kenor s´est centré sur l´art urbain
plus traditionnel, obsessionné par la typographie,
les logos, et l´expérimentation textuelle. Pourtant, à
mesure que le mouvement de Barcelone s´accélérait,
Kenor s´est vu happé par les changements, créant
des œuvres qui fonctionnaient comme “des mondes
parallèles, des rêves, des espoirs, des illusions, des
questions, des options et des sorties”.
Son désir de transformer la ville, en opposant une
richesse de couleurs au gris envahisseur, a été le fil
conducteur des deux étapes de sa carrière. Avec des
envies incontrôlables de “décorer les villes mortes”,
pour faire de la rue une “galerie d´art pour tous”.
C´est pourquoi ce qui inspire Kenor c´est la texture
de la ville, les “banlieues”, les parties “dégradées
et abandonnées” des rues. Ces espaces l´attirent,
le séduisent, demandant à être réparés, réanimés,
ressuscités. Ainsi Kenor s´est converti en un porte-
parole (au travers de ses mots et ses images) contre
la marchandisation croissante, la Barcelone grise, un
porte-parole contre les nouvelles lois qui répriment
grande partie de l´activité dans les rues des villes. Des
activités comme le skatebording, la performance art,
le break dance ou la musique de rue ont été réduits
alors que la ville se doit de se promouvoir au travers de
son héritage libéral et culturel: “Ils ont créé leur propre
ville, et son évolution prend le chemin qu´ils décident,
pourtant, elle contamine aussi le futur, en maintenant
les marques d´autre types de cultures dans nos
rues… Ils veulent promouvoir uniquement ce qui les
intéresse. Ils soutiennent uniquement le temps d´une
journée ces personnes qu´ils méprisent pour gagner
la sympathie de la jeunesse”. Malgré tout, Kenor a
continué à créer pour revitaliser la ville. Aujourd´hui
ses œuvres gagnent une proportion monumentale
couvrant les murs du monde entier. Mais il s´est
aussi essayé à de nouveaux univers, non seulement
des installations et des sculptures, mais aussi une
évolution plus profonde en vidéo et Performance
Art. Des films comme “Floating point”, “Dentro de
mi” (En moi) et en particulier “Cualquier lugar, un
día cualquiera” (Un lieu quelconque, une journée
quelconque), montrent clairement la connexion entre
la dance et l´inscription, la chorégraphie et l´image.
Ainsi, tel un organisme vivant, Kenor veut que son
travail soit en constante évolution, “recréer des
espaces de liberté”, présentant au spectateur “des
options infinies”. Avec l´indépendance de la technique
avec laquelle il travaille, il veut que le récepteur de
l´image soit un “joueur libre”, un joueur “capable de
choisir et d´imaginer une nouvelle dimension qui lui
permette d´évoluer”, sans restriction d´image, séduit
par les possibilités infinies de la ligne.
Martinique Caribean 2013 5
2004 - 2014
7
Collaboration avec Kode, Valldonçella, Raval Barcelona 2004-05 9
Une manière
Kenor est quelqu´un qui sans surprise fascine ceux qu´il croise par sa personnalité presque toujours excessive.
Energique et actif, il exprime fortement ses idées, communique avec brio ses accords comme ses désaccords
et manifeste de façon effusive ses émotions. Comme si le repos et l´inactivité étaient intolérables, il a toujours
des rendez-vous pour assister à des évènements, faire des voyages, réaliser des œuvres. Un tempérament à
l´état pur, énergique et spontané. Propice à expérimenter chaque moment sans besoin d´en justifier les actes.
Ceux qui sont près de lui se sentent en sécurité, absorbés par sa vitalité contagieuse, et peuvent ainsi réaliser avec
lui des œuvres sans le besoin de communiquer, en sachant parfaitement ce qu´il y a à faire. Cette spontanéité
et compénétration caractérisent celui qui avant de peindre écoute le lieu, sa signification, sa visibilité, son
histoire, sa texture et ses dimensions. Quelqu´un avec un grand potentiel créatif dont l´inconformisme l´oblige en
permanence à explorer de nouveaux modes de composition.
Quelqu´un qui se donne entier à son œuvre qui ne dépend d´aucun processus rationnel, prédéterminé, et dans
laquelle il laisse voir entièrement qui il est.
Tiana Catalunya 2005
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Badalona Catalunya 2005
Prat del Llobregat Barcelona 2005 13
L’art en mouvement
Peindre un train est un acte extrême. Il faut être attentif à tout, et mettre tous ses sentiments à disposition de
l´environnement. Il n´y a pas beaucoup de temps pour réaliser une œuvre. Alors que l´attention est à vif, il faut se
concentrer sur un petit format horizontal. Cette concentration diffuse et tendue est le stimulateur qui caractérise
la façon de peindre de Kenor : une œuvre construite au travers du geste. De chacun de ces gestes résulte la ligne
définitive, précise, qui surgit de façon viscérale. Composant ainsi une œuvre dans laquelle aucune ligne n´a de
privilège sur les autres, aucune couleur ne prédomine l´autre. Sa prouesse est la création d´œuvres harmoniques
et cohérentes, nées de la plus pure expression.
La surface n´est pas divisée en coordonnées, il n´y a pas de composition prévue. C´est l´œuvre elle-même qui
prend son propre rythme, sa propre voix. Chaque geste construit une ligne, chaque ensemble de lignes forment
un son, un rythme. C´est le rythme propre de chaque œuvre que Kenor écoute, que Kenor peint. Elle est celle
qui lui dit quelle ligne suivre, quelle couleur apposer.
Barcelona Metro 2008 15
Berlin 2007
Barcelona - Berlin 2007
17
Can Ricart , Poblenou Barcelona 2008 19
Can Ricart , Poblenou Barcelona 2008 Can Ricart , Poblenou Barcelona 2008 21
23
“Kenovni Installation”, Rojo Space , Barcelona 2008 25
“Kenovni installation”, Senko Gallery in Viborg Denmark 2008
27
“Arquitek series” 120 x 80 2009 “Arquitek series” 92 x 60 2009 29
“En la ciudad sin limites” 200 x 200, 2008 “City of light” 196 x 166 2010 31
Hors du temps
La concentration dense et la ligne expressive rendaient l´œuvre dans les trains viscérale et dynamique. Cette
façon de travailler, au travers de gestes, s´est déplacé à d´autres espaces. Et particulièrement dans les terrains
abandonnés et industriels du quartier de Poblenou de Barcelone, où Kenor a pu développer une collaboration
pendant l´année 2004.
Dans de tels espaces inhospitaliers, son exercice d´écoute s´est limité à répandre les déchets de chaque lieu:
câbles, fers oxydés, verres, etc, de telle façon que ce sont les espaces eux-mêmes qui lui ont transmis la
dimension et les traits de l´œuvre.
De ces espaces, auquel a été enlevée toute valoration architecturale et dans lesquels la notion espace-temps est
diffuse, Kenor a créé une œuvre qui s´ajuste à cette dévalorisation, des fragments de lignes, décomposant les
espaces par la couleur, en ne limitant pas son œuvre a un espace restreint concret mais en l´étendant aux sols
et aux toits, avec pour finalité que l´œuvre et l´espace se compénètrent harmoniquement.
Can Ricart , Poblenou Barcelona 2008
33
Can Ricart , Poblenou Barcelona 2008
35
Plaza Glories, Barcelona 2009 “City of light” 196 x 166 2009
37
Can Ricart , Poblenou Barcelona 2008
39
Can Ricart , Poblenou Barcelona 2008
41
“Burning train”, Barcelona 2011 43
Poblenou, Barcelona 2011 45
Reggio Emilia, Italy 2010 47
Asalto Festival, Zaragoza, Spain 2010 49
Collaboration avec PEZ “Amigo mucho fusion”, Torino. Italy 2011 51
Poliniza Festival, Valencia 2010
“Entra installation”, Barcelona 2011
53
Manresa Catalunya 2010 55
Poznan, Poland 2011 57
“In action”, Barcelona cercanías 2010
59
Venice - Berlin - Barcelona 2006 - 2010
61
CityBilder Festival, collaboration avec H101, Dresden, Germany 2011 63
Mural Festival Outer Spaces. Poznan, Poland 2011 65
Écriture
La propre exigence de l´expérimentation a mené Kenor à une activité dont l´objet est la dépuration d´une
topographie en quête d´essentiel, lui qui est conscient de l´identification des produits, des institutions et des
corporations au travers de leurs logotypes. Mais ce n´est pas seulement cela. La volonté d´être (et d´être
physiquement très présent), dans l´espace urbain nécessite que les œuvres ne soient pas, du moins la
plupart, sans une certaine alacrité. Et cette vitesse imposée par le besoin d´être présent dans l´espace urbain
s´accommode de cette dépuration.
Sa technique particulière de composer des lettres s´origine en employant seulement des courbes ou seulement
des droites ou en entrecroisant les des, et en terminant avec la recherche de l´équilibre. Quelque-soit la façon
de composer, la finalité est que l´ensemble des lettres soient dans une composition équilibrée. Un graphisme qui
reçoit l´influence non seulement des auteurs de graffitis, amis de l´artiste, tels que Yowin (Pegh), Vino, Inupie et
Golpe, mais aussi l´influence de la calligraphie orientale et arabe, ainsi que la symbolisation égyptienne.
Poblenou Barcelona 2010
67
Barcelona 2009 - 2013
Sevilla 2013
69
Barcelona - Sevilla 2011 - 2014
Barcelona - Sevilla 2009 - 2014
71
Installations
Des gestes dynamiques et amples qui découlent d´un certain automatisme en mettant en scène une peinture
exécutée tel un déchirement dans laquelle la couleur éclate, Kenor impose la non-limitation de son œuvre
dans un espace restreint et prétend sortir de la surface et transfigurer les volumes de manière à ce que
l´individu puisse échanger avec lui.
Ses techniques créatives commencent à germer pendant son séjour à Berlin où l´architecture industrielle
lui suggère des œuvres dans lesquelles une série d´objets donne à la composition totale une continuité
inébranlable. Plus tard les connexions qu´il établie entre les objets artistiques sont plus fragiles, les liant au
travers de fils entre eux, provoquant la sensation très particulière de la cadence d´un vol.
Dans ses techniques créatives récentes la musique électronique abstraite et l´expérimentation du bruit
influencent fortement certaines œuvres qui conservent un tracé ample, et dans lesquelles se décomposent
toujours les plans mais dans une palette de couleur réduite jusqu´au monochrome, sans en enlever l´intégration
à l´espace et la cohérence sensible.
“Aceleracion” installation, Centre d’Art Amposta, Catalunya 2012 73
“Conexión action”, “Democracia Urbana collective”, Metro de Barcelona 2012
75
“Impossible Reflections”, KKKB Gallery, Barcelona 2012
77
“Vicious delicious”, “Urban Forms Festival”, Lodz, Poland 2011 79
“Urban Forms Festival”, Lodz, Poland 2011 81
83
“FAHR Festival Street Art”, Delta de l’Ebre, Catalunya 2012
85
“SWAB International Contemporary Art Fair”, “Kognitif Project”, Barcelona 2012 “Simposio Internazionale di Pittura Murale Festival”, collaboration avec Remed, San Benedetto del Tronto, Italy 2012 87
“ARD POP Festival”, Oslo, Norway 2012 89
Marseille - Napoli 2011 - 2012 Milano - Catania 2011 - 2012
91
“Desconstruccion/Energia” 195 x 130, Barcelona 2012 Belgium 2013 “Last days of Can Ricart”, Poblenou Barcelona 2011
93
Collaboration avec Zosen, Gola & H101, Reggio Emilia, Italy 2010
95
“Total eclipse” Biac Martinique, WBiennale Internationale d’Art Contemporain”, Antilles 2013 97
“Cash, Cans & Candy Festival”, “Galerie Ernst Hilger”, Vienna, Austria 2013 “Cash, Cans & Candy Festival”, “Galerie Ernst Hilger”, collaboration avec H101, Vienna, Austria 2013 99
“Magneze”, 90 x 90. Barcelona 2013 “Parallel Dimension”, 285 x 130, Barcelona 2014 101
“The end of all”,120 x 120, colaboration with H101, Barcelona 2013 “Preview tomorrow”, 100 x 100, Barcelona 2013 “Bigwings”, 100 x 100, Barcelona 2013 “Emotional response”, 100 x 100, Barcelona 2013 103
“Bigwings”, 100 x 100, Barcelona 2013 “Cipater”, 130 x 97, Barcelona 2013 “Dream”, 130 x 97, Barcelona 2013 105
Collaboration avec Mina Hamada & Zosen, “ArtBasel”, Wynwood, Miami 2013 107
“Dark Sunrise”, Photo: KIKOR studio, “ArtBasel”, Coconut Grove, Miami 2013 109
“Adventure in the deep space”, “Le Mur du Square Karcher”, “Art Azoi Project”, Paris 2013 111
Collaboration avec PEZ, “La Cite La Banane”, “Art Azoi Project”, Paris 2013 113
“Cosmosis”, 300 x 200. “Exposition l’Echappee Belle”, Grand Palais, Paris 2013 “Claude Young”, 195 x 120, Barcelona 2013
115
117
“Dans cette fresque J’ai fusionné tous les styles qui se sont développés au cours des 10 dernières années. Géométrie, la déconstruction, abstrait, la dimension et le mouvement”
“Entre dos soles”, “In Situ Art Festival”, Le Fort d’Aubervilliers, Paris 2014 119
Parc de la Villete, “Museum of Science and Technology”, “WIP Villete & Art Azoi Project”, Paris 2014 121
POLYRYTHMIC EXPOSITION
DU 11 SEPT AU 4 OCT 2014
Une mélodie est constituée d’une série de rythmes. je peins des rythmes, les déconstruis et les reconstruis,
créant ainsi une nouvelle proposition audiovisuelle.Transformant chaque rythme en un langage pictural différent.
Dans “POLYRYTHMIC BEATS” j’ai fusionné tous les styles que j’ai développé ces dix dernières années: géométrie,
abstraction, déconstruction, perspective et mouvement. Pour ce concept il m’a été très important de construire
à partir du “point”. Une succession infinie et continue de points qui fragmente la ligne sur le plan, créant ainsi
une multitude de fragments dans une seule dimension.
Commissaire de l’exposition: Fabien Hulin
123
“Polyrythmic Beats” 192 x 192, Paris 2014
“Eat Static”, Sevilla 2013
125
“Chain Reaction” 130 x 97, Seville 2014
“Tecnho” 130 x 97, Seville 2014
“Transforms” 130 x 97, Seville 2014
127
129
“Da funk”, Sevilla 2014
131
“Musique”, Sevilla 2014
133
“Transparent mind” 185 x 110, Barcelona 2014
“Le lotus bleu” 185 x 110, Barcelona 2014
135
“Incubation” 120 x 120, Seville 2014
“Silent machine” 120 x 120, Barcelona 2014
137
139
“Solaris”, Barcelona 2013
“Amber” 150 x 100, Barcelona 2014
141
“The Outerspace” 120 x 120, Barcelona 2014
“Point Of No return” 120 x 120, Barcelona 2014
143
“Infinite Irlite” 130 x 97, Seville 2014
“Full On” 100 x100, Barcelona 2014
145
“Pule” 90 x 90, Colaboration avec H101, Barcelona 2013
“TranceForms” 195 x 130, Barcelona 2013
147
Translations
Traducciones
Kenor and his work
Rafael Schacter
Kenor is not just any graffiti artist. A self-confessed extraterrestrial, a born performer, Kenor’s
organic, kaleidoscopic productions are geometric representations of sound and movement, visual
interpretations of music and dance in two-dimensional form. Whilst the production of art must
always be understood as a performative act then, Kenor’s images are saturated with this corporeal
trace, artefactual remnants of his burning energy. Their multicolored, effervescent hues, their fluid,
protean contours, mean we are forced to enter into, to travel into his paintings, to travel within his
“abstract architecture”, his architecture “floating in the cosmos”.
Up until 2000, Kenor was focussed on more traditional urban art, obsessed with typography, logos,
and textual experimentation. Yet as the Barcelona movement gathered pace, Kenor found himself
wrapped up within the changes, forming designs which functioned as “parallel worlds, dreams,
hopes, illusions, questions, options and exits”.
His urge to transform the city, to counteract the ever encroaching grey with a wealth of colour,
has been one which connects these two phases in his career however, an irrepressible urge to
“decorate the dead cities”, to make the street a “gallery for everyone”. What thus moves him is
the texture of the city, the “boundaries”, the “abandoned, damaged, worn” parts of the street.
These sites call him, seduce him, they necessitate repair, resuscitation, reanimation. Kenor has
thus become something of a spokesperson (through both his words and images) against the
increasing commodification, the greyification of Barcelona, a spokesperson against the new laws
which have come to repress so much of the cities previously active street-life. From skateboarding to
performance art, break-dancing to busking, street practices have been curtailed whilst the city still
attempts to market itself through its liberal, cultural heritage: “They made their own city, and their
evolution goes the way they choose, yet it also contaminates the future, keeping marks for another
kind of culture in our streets…They want to promote only for their interest. They support for a day
the same people they punish to win the sympathy of the young people”. Despite this, Kenor has
continued to produce, to revivify the city, his works increasing to a now monumental size, covering
walls all over the world. Yet he has also moved into new realms, not only installatory and sculptural,
but a deeper progression into video and performance art. Films such as “Floating Points”, “Dentro
de mi”, and in particular “Cualquier lugar, un dia cualquiera”, more readily display the connection
between dance and inscription, the choreography of the image. Like a living organism, Kenor thus
simply wants his work to keep constantly evolving, to “re-create spaces of freedom”, submitting the
viewer to “endless options”. Whatever medium he works within then, he wants the recipient of the
image to be a “free player”, a player “able to choose and imagine a new dimension that allows it to
grow”, one unrestricted by the image, captured by infinite possibilities of the line.
Kenor y su obra
Rafael Schacter
Kenor no es cualquier artista de graffiti. Un artista nato, las producciones orgánicas y caleidoscópicas
de Kenor son representaciones geométricas de sonido y movimiento, interpretaciones visuales de la
música y la danza en forma bidimensional. Mientras que la producción de arte siempre tiene que
ser entendida como un acto performativo, las imágenes de Kenor están saturadas de esta huella
corporal, restos artefactuales de su ardiente energía. Sus tonalidades multicolores, efervescentes,
sus fluidos, contornos proteicos nos llevan a viajar hacia adentro de sus cuadros, de su “arquitectura
abstracta”, su arquitectura “flotando en el cosmos”.
Hasta el año 2000, Kenor se centró en el arte urbano más tradicional, obsesionado con la tipografía,
logos, y la experimentación textual. Sin embargo, a medida que el movimiento de Barcelona
aceleraba, Kenor se vió envuelto dentro de los cambios, creando diseños que funcionaban como
“mundos paralelos, sueños, esperanzas, ilusiones, preguntas, opciones y salidas”.
Su deseo de transformar la ciudad, para contrarrestar con una riqueza de color el gris invasor, ha
sido uno que conecta estas dos fases de su carrera. Unas ganas incontrolables de “decorar las
ciudades muertas”, para hacer de la calle una “galería para todo el mundo“. Por lo tanto, lo que
mueve a Kenor es la textura de la ciudad, los “suburbios”, las partes “degradadas y abandonadas”
de la calle. Estos sitios le llaman, seducen, requieren reparación, reanimación, resucitar. Así
Kenor se ha convertido en un portavoz (a través de sus palabras y las imágenes) en contra de la
mercantilización creciente, la Barcelona gris, ​​un portavoz contra las nuevas leyes que reprimen gran
parte de la vida activa en las calles de las ciudades. Las actividades de la calle como skateboarding,
performance art, break dance y tocar música, han sido reducidas mientras que la ciudad todavía
intenta promocionarse a sí misma a través de su herencia liberal y cultural: “Crearon su propia
ciudad, y su evolución va por el camino que ellos eligen, sin embargo, también contamina el futuro,
manteniendo las marcas de otro tipo de cultura en nuestras calles ... Ellos quieren promover sólo lo
que les interesa. Apoyan por un día a la misma gente que castigan para ganarse la simpatía de los
jóvenes“. A pesar de todo, Kenor ha seguido creando, para revitalizar la ciudad. Ahora sus obras
ganan un tamaño monumental, cubriendo muros en todo el mundo. Sin embargo, también se ha
trasladado a nuevos ámbitos, no sólo instalaciones y esculturas, sino una evolución más profunda
en vídeo y performance art. Películas como “Floating Points”, “Dentro de mi” y, en particular, “
Cualquier lugar, un dia cualquiera“, muestran claramente la conexión entre la danza y la inscripción,
la coreografía de la imagen. Así, como un organismo vivo, Kenor simplemente quiere que mantener
su trabajo en constante evolución, “recrear espacios de libertad”, presentando al espectador “un
sinfín de opciones”. “Con independencia del medio con el que trabaja, quiere que el receptor de la
imagen sea un “jugador libre”, un jugador “capaz de elegir e imaginar una nueva dimensión que le
permita crecer”, sin restricciones de la imagen, capturada por las posibilidades infinitas de la línea.
149
Translations
Traducciones
One way
Un camino
Kenor is someone whose personality would most of the times drag to excess those who are beside
him. Energetic and lively, he loudly cries his perceptions, communicates with enthusiasm both his
likes and dislikes, he effusively expresses his emotions. As if rest and inactivity were intolerable,
he always has the initiative to attend events, go on trips, carry out works. A pure temperament,
energetic and spontaneous. Likely to experience every moment without having to justify his actions.
Those who are with him feel safe, able to enter his contagious vitality, being able to produce work
without the need of communicating, knowing what each of person must do. That spontaneity and
rapport characterizes someone who, before painting, listens to the place, its meaning, its visibility,
its history, its texture and dimensions. Someone with a great creative potential whose creative
nonconformity forces him to constantly explore new ways of composition. Someone who is entirely
dedicated to a piece of work that doesn’t depend on a predetermined, rational process and which
entirely exposes who he is.
Kenor es alguien de quien no sorprende que arrastre con su personalidad casi siempre hasta el
exceso a quienes están a su lado. Enérgico y bullicioso, exclama ruidosamente sus percepciones,
comunica con brío sus agrados al igual que sus desagrados, manifiesta efusivamente sus emociones.
Como si fuera intolerable el reposo y la inactividad, siempre tiene iniciativa para asistir a eventos,
realizar viajes, efectuar obras. Un temperamento en estado puro, enérgico y espontáneo. Propenso
a experimentar cada momento sin necesidad de justificar sus actos. Los que están junto a él se
sienten seguros, capaces de entrar en su vitalidad contagiosa, pudiendo realizar obras sin necesidad
de comunicarse sabiendo que ha de hacer cada uno. Esa espontaneidad y compenetración
caracteriza a alguien que antes de pintar escucha el lugar, su significado, su visibilidad, su historia,
su textura y dimensiones. Alguien con una gran potencial creativo cuyo inconformismo creativo
le obliga a investigar incesantemente nuevos modos de composición. Alguien que se dedica por
entero a una obra que no depende de un proceso racional, predeterminado, y en la cual deja al
descubierto por entero quien es él.
Instalations
Instalaciones
From dynamic and broad gestures derived from a certain automatism resulting in a painting executed
with anguish in which colour bursts, Kenor recovers the non-limitation of his work to a restricted
space and intends to get out of the plane and transfigure spaces so that the individual is able to
interact with it. His installations start to take shape under the influence of his stay in Berlin whose
industrial architecture suggests him some works in which a series of objects are used so that there
is an unwavering continuity in his entire composition. Later, the links that he establishes among
the artistic objects are more fragile, linking them through some threads. Causing a very particular
conception of the cadence of the flight. In these latter installations abstract electronic music and
noise experimentation are already a very marked influence on some works which preserve the
thick brush stroke, in which the planes continue to break down but in which the colour palette is
reduced to monochrome, thus lacking an integration to space and an obvious consistency.a sound,
a rhythm. And it is the rhythm of each work what Kenor listens to and paints. It tells him what line
follows, what colour is needed.
De los gestos dinámicos y amplios que se derivan de cierto automatismo dando lugar a una pintura
ejecutada con desgarro en la cual el color estalla, Kenor recupera la no-limitación de su obra a un
espacio restringido y pretende salirse del plano y transfigurar espacios de modo que el individuo
pueda interactuar con él. Sus instalaciones comienzan a gestarse bajo el influjo de su estancia en
Berlín cuya arquitectura industrial le sugiere unas obras en las cuales una serie de objetos sirven
para que haya en la composición total una continuidad inquebrantable. Más tarde los vínculos
que establece entre los objetos artísticos son más frágiles, vinculando mediante hilos unos y otros
objetos. Provocando una muy particular concepción de la cadencia del vuelo. En estas últimas
instalaciones la música electrónica abstracta y la experimentación del ruido son ya una influencia
muy marcada en unas obras que se conserva el trazo amplio, en las que se siguen descomponiendo
planos pero en las que la paleta de colores se reduce hasta el monocromo, no restando por ello
una integración al espacio y una consistencia palmaria.
Time passing
El paso del tiempo
If the tense concentration and the expressive line implied work on trains to be visceral and dynamic,
this way of working through gestures has moved to other spaces. In particular, Kenor has been
able to iniciate a dialogue in abandoned industrial sites of Poblenou neighborhood in Barcelona.​​
especially around 2004. In such inhospitable spaces, his listening exercise was based on arranging
the remains of each space (cables, rusty iron crossed on beams, glass, etc.) so that those spaces
themselves have transmitted the dimenssion and features of the work.
Si la concentración tensa y la línea expresiva comportaban que la obra en los trenes fuera visceral
y dinámica. Esa manera de trabajar, mediante gestos, se ha trasladado a otros espacios. En
particular, Kenor ha sabido entablar un diálogo en solares abandonados e industriales del barrio
del Poblenou de Barcelona, sobre todo en torno al año 2004. En tales espacios inhóspitos, su
ejercicio de escucha se basó en disponer los residuos de cada lugar: cables, hierros oxidados
cruzados en las vigas, cristales, etcétera, de tal modo que han sido ésos espacios mismos los que
han transmitido la dimensión y los rasgos de la obra.
From these spaces, which have lost their architectural value and in which the notion of spacetime is
fuzzy, Kenor has obtained a piece of work that fits that dismissal, fragmenting lines, deconstructing
colour spaces, not limiting his work to a particular restricted space but extending it over floors and
ceilings, in order that the work carried out and the space that makes it possible relate harmoniously.
De éstos espacios, a los que se le han substraído su estimación arquitectónica y en los cuales la
noción de espacio-tiempo es difusa, Kenor ha obtenido una obra que se ajusta a esa desestimación,
fragmentando líneas, deconstruyendo espacios de color, no limitando su obra a un espacio
restringido concreto sino extendiéndola por suelos y techos, con la finalidad de que la obra
efectuada y el espacio que la posibilita se relacionasen armónicamente.
Art in movement
Arte en movimiento
Painting a train is an extreme situation. One has to pay attention to one’s surroundings, put almost
all your senses available to the environment. There isn’t much time for the completion of a work.
Despite this extensive attention one has to focus on a small horizontal format. That tense, diffuse
concentration is the stimulus that determined Kenor’s way of painting: one built through gestures.
Each of them is the launching of an accurate, final line which arises in a visceral way. Composing
a piece of work in which no line has privilege over the others, any colour prevails over others. His
achievement is thereby to generate harmonic and coherent work from the purely expressive.
El pintar un tren es una situación límite. Uno tiene que estar pendiente de su alrededor, poner casi
todos sus sentidos a disposición del entorno. No hay mucho tiempo para la realización de una obra.
Pese a esa atención dilatada uno tiene que concentrarse en un pequeño formato horizontal. Esa
concentración difusa, tensa, es el estímulo que determinó la manera de pintar de Kenor: una obra
construida mediante gestos. Cada uno de ellos es el lanzamiento de una línea definitiva, precisa,
que surge de manera visceral. Componiendo una obra en la que ninguna línea tiene privilegio
sobre las demás, ningún color predomina sobre otros. Su logro es generar por ello obra armónica y
coherente, desde lo puramente expresivo.
The surface isn’t divided into coordinates, there isn’t a forseen composition. It is the piece of work
itself that takes its own rhythm, its own voice. Every gesture builds a line, each set of lines forms a
sound, a rhythm. And it is the rhythm of each work what Kenor listens to and paints. It tells him what
line follows, what colour is needed.
La superficie no la divide en coordenadas, no hay una composición prevista. Es la propia obra quien
cobra su propio ritmo, su propia voz. Cada gesto construye una línea, cada conjuntos de líneas
forman un sonido, un ritmo. Y es el ritmo propio de cada obra lo que Kenor escucha, lo que Kenor
pinta. Ella es la que le dice qué línea prosigue, qué color demanda.
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Traducciones
Translations
Writing
Escritura
Kenor’s self-demand for experimentation has led him to an activity which purpose is the depuration
of a typography that tends to search the primitive because he is aware of the identification made
by products, institutions and corporations with the logos that distinguish them. But that’s not the
only reason. The desire to be very present in the urban scene requires his works not to be free
of a certain promptness. And this celerity imposed by his wish to be present in the urban scene
adjusts to this primitivism. His peculiar way of composing letters originates using only straight lines
or curves or crisscrossing both kinds, and ends in the search for balance. Whatever the form of
composing, the target is that the set of letters is compositionally balanced. A graphic style not only
influenced by graffiti artists who are his peers such as Yowin (Pegh), Vino, Inupie y Golpe but also
has traces of Oriental and Arabic calligraphy and Egyptian symbology.
La propia exigencia de experimentación ha llevado a Kenor a una actividad cuyo objeto es
la depuración de una tipografía que tiende a buscar lo primitivo, porque es consciente de la
identificación que hacen los productos, las instituciones y corporaciones con los logotipos que las
distinguen. Pero no tan sólo por eso. El querer estar –y estar efectivamente muy presente–, en el
ámbito urbano requiere que las obras no estén, al menos todas ellas, exenta de cierta presteza.
Y esta celeridad impuesta por el querer estar presente en el medio urbano se acomoda a ese
primitismo. Su manera peculiar de componer letras se origina empleando solamente curvas o
únicamente rectas o entrecruzando tanto unas como otras, y termina en la búsqueda de equilibrio.
Sea cual sea la forma de componer, la finalidad es que el conjunto de letras esté equilibrado
compositivamente. Un grafismo que recibe la influencia no sólo de escritores de graffiti que son
compañeros suyos tales como Yowin (Pegh), Vino, Inupie y Golpe sino que también hay rastro de
caligrafías orientales y árabes, así como de simbología egipcia.
POLYRYTHMIC BEATS
POLYRYTHMIC BEATS
A song is formed by a set of rythms. I paint rhythms, deconstruct and construct them, creating
a new audio visual piece of work. Transforming each rhythm into my different pictorial language.
Una canción está formada por un conjunto de ritmos. Pinto ritmos, los deconstruyo y los construyo,
creando una nueva pieza audiovisual. Transformando cada ritmo en un lenguaje pictorico diferente.
In “Polyrhythmic beats” i’ve merged all the styles that I have developed over the last 10 years:
geometry, abstract, deconstruction, dimension and movement. For this concept it has been very
important building with points, creating infinite points from a continuous and indefinite succession
that defragments the line on the plane into multiple fragments in a single dimension.
En “POLYRYTHMIC BEATS” he fusionado todos los estilos que he desarrollado en los últimos 10
años: geometría, abstracto, deconstrucción, dimensión y movimiento. Para este concepto ha sido
muy importante cosnstruir a partir de un punto. Una sucesion continua de puntos infinitos que
desfragmentan la linea sobre el plano en multiples fragmentos en una sola dimension.
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Merci / Gracias / Thanks
Alberto Lopez Baena, Pez, H101, Jesus Vela, Abel Romero, Topo, Burdy, Oriol Martinez,
Tom 14, Leon K, Fabien Hulin, Celal family, Markos, Romeros, Rafa, Gola, Yowin, Dram,
Marky & Ian, Naue & Aurea, Zoze, Francisco Rodrigo Perez, Sopre, Jamal, Kuatro, Chaca,
Jan Spivey, Zosen, Btoy, Maze, Vaqno, Imagina, Sioc, Sensible, Poesia, Gilbert1, Remed,
Sixe, Joge Rodriguez Guerada, Anna Taratiel, Gato, Jordi Rubio, Graffuturism Team, Rioga,
Apes, Chanoir, Knore, Koes, Blu, 2501, Binok, Kram, Raw Tellas, Ritmo ritmado, Motor, Oyes,
Kepa, Tode, Raset, Kain, Nask, Mina Hamada, Spit, German Rigol, Farlopa Crew, Hank, Nob,
La buena y la mala, Skount, Anna Stolyarova, Sibila Estruch, Dania, Pepe, Anna Rosa,
Sepu, Gonzalo, Nimek, Elise Herszkowicz, Dan, Iker Muro, Sabotaje al montaje, David, Eko,
Tristan Manco, Nicolas Chenus, Samantha Longhi, Smithe, Dhear, Anna Dimitrova, Alegre,
Helias, Guerra, 3615, 1xRun, José Antonio Lucas Granado, Coue, Ilia Mayer, Paradiso crew,
Erosie, Sam5, San, Aryz, Debens, Owen, AMH crew, Henrik & Turil, Rois, Rallito X & Autechre.