Haut-Rhin Magazine n° 7 (Février 2006)

Transcripción

Haut-Rhin Magazine n° 7 (Février 2006)
rhinazine
haut-mag
Le Conseil Général vous informe
N07 février 2006
Dossier culture
Economie :
Le Haut-Rhin dit oui
aux pôles de compétitivité
Tour d’horizon des lieux
de spectacles
Cahier :
De bons conseils pour votre jardin
Territoires :
Le Logelbach se raconte
N°ISSN : 1772-3361
sommaire
25 Le projet pour le Haut-Rhin
Améliorer l’accès aux services publics
Education
En direct
Les décisions du Conseil Général,
en bref et en images
4
Enjeux
26 Visite scolaire au Mémorial d’Alsace-Moselle
à Schirmeck
Arch ologie
Budget
Les grandes lignes du budget
8
28 Vingt ans de fouilles dans le Haut-Rhin.
Le point sur l’archéologie départementale à l’aube de la
mise en place d’un service d’archéologie interdépartemental.
Le 9 décembre dernier, le Conseil Général a adopté
son budget pour 2006. Son montant s’élève à
729 millions d’euros.
Tous les détails…
Exposition
31
Actualit
10 La Maison départementale des personnes
handicapées a ouvert ses portes à Colmar
Economie
11 Pôle de compétitivité : Le Haut-Rhin
dit oui au « véhicule du futur »
12 Le centre de recherche de Georgia
Pacific s’agrandit
13
Le dossier
Culture
Que le spectacle
commence
Des lieux et des structures pour que la
culture soit au cœur de nos territoires
et touche tous les publics.
Interview de Charles Wilhelm,
Président de commission Culture
et Patrimoine.
« Il faut que tous les Haut-Rhinois
puissent accéder à la culture »
Liberté, égalité, handicapés
Au Conseil Général du 20 mars au 7 avril.
Sport
32 Trois champions dans les Vosges
Florine, Sylvain et Charlie. Portrait des trois snowboarders
du ski club de Sainte-Marie-aux-Mines, leur palmarès et
leurs ambitions, ce qu’ils aiment et qu’ils détestent…
34 Portrait
Patrick Fulgraff
Le chef du Fer Rouge à Colmar perpétue avec talent la
tradition familiale. Son parcours l’a fait rencontrer les
plus grands et lui a permis
de faire évoluer sa cuisine
vers plus de liberté. Avec ses « Ferettes » il propose de faire
découvrir ses meilleurs plats à un nouveau public.
Dialecte
36 Fàsnàcht, d’femfta Johreszitt
Territoires Le Logelbach
37 Partagé entre Colmar, Ingersheim et Wintzenheim, ce
« quartier » n’en possède pas moins une forte identité.
Concours
41 Rallye Alsace-Vosges
Le cahier
De bons conseils pour votre jardin
21
Insecticides, herbicides, comment bien les utiliser ?
Retrouvez de nombreux conseils pratiques pour vous
servir des produits phytosanitaires.
Ville d’Epinal
Participez à notre concours
en répondant à cinq questions faciles. Le gagnant pourra passer une journée au
cœur de la course et vivre en invité VIP la 2e manche du
championnat de France.
Tribune d expression
2
haut -rhin
42 Des groupes de l’assemblée
édito
Chères Haut-Rhinoises et chers Haut-Rhinois
J
e souhaite, en ce début d’année, partager avec vous
quelques réflexions, que j’ai livrées aux Maires du Haut-Rhin
le 13 janvier à Mulhouse, lors de la traditionnelle cérémonie
des vœux.
Sur l’acte II de la décentralisation tout d’abord, j’ai dit et je
répète que l’Etat nous a transféré des compétences sans nous
donner les moyens suffisants pour les assumer.
Ces compétences nouvelles en matière de personnels des
collèges, des routes ou encore du handicap, nous les saisissons néanmoins avec enthousiasme,convaincus que les collectivités locales font mieux de près, dans la proximité, que l’Etat de loin.
Dans cet esprit, j’appelle à un acte III de la décentralisation :
● qui réponde à une logique de transferts authentiques de compétences et de moyens
à nos collectivités,pour parvenir à une vraie République décentralisée. Car les solutions
ne viendront pas d’en haut mais d’abord de nos énergies locales. Mairies, communautés de communes,Conseil Général du Bas-Rhin et Conseil Régional, tous ensemble, mobilisons nos forces pour faire aboutir nos projets, au service du Haut-Rhin et de
l’Alsace !
● qui aboutisse à la création de grandes régions dotées de compétences élargies : une
fédération du Grand Est pourrait ainsi mieux faire valoir nos intérêts ;
● qui donne à nos collectivités la pleine possibilité de conduire une coopération
transfrontalière aboutie. C’est indispensable pour l’Alsace, située au cœur du Rhin
supérieur et dont l’avenir doit, chaque jour davantage, se construire avec nos
voisins suisses et allemands.
Vous l’aurez compris : seule une vraie décentralisation nous permettra de gérer
efficacement la vie publique, au plus proche des citoyens et à l’échelle de territoires
pertinents.
Le Projet pour le Haut Rhin que j’ai initié poursuit d’ailleurs ce but de rapprocher
l’administration des usagers, les élus de notre population, pour toujours mieux
répondre à vos attentes.
C’est ce volontarisme que cette année encore, avec tous mes collègues Conseillers
Généraux, je vais promouvoir, avec optimisme.
Charles Buttner
Président du Conseil Général
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3
Les décisions du Conseil Général
en direct...en direct...en dire
Environnement
Le compostage
en bonne place
Pour apprendre à composter,rien
de tel que de mettre la main à
la pâte ! C’est pourquoi,le Conseil
Général a imaginé la création de
placettes de compostage.La première placette a été installée
dans les jardins du Centre d’initiation à la nature de Lutterbach
et permet d’expérimenter la
décomposition des déchets
biologiques sur toute la chaîne
de compostage. Son succès est
tel que le Département propose
aux communautés de communes qui le souhaitent d’installer
eux aussi une placette de
compostage.
Recherche
Eau
Le mariage de
la plante et du microbe
Mulhouse,
les pieds au sec
La plate-forme technologique «Agrosystème» de l’Université de Haute Alsace vient
de mettre au point un procédé innovant de
dépollution biologique de l’eau. Le procédé
consiste à «marier» des plantes et des
micro-organismes, sélectionnés pour leur
aptitude à neutraliser une partie des pesticides employés notamment en viticulture.
Le procédé sera testé in situ pendant trois
ans sur un terrain du Biopôle de Colmar.
L’objectif est de sélectionner les meilleurs
couples biologiques et de permettre ainsi
à l’entreprise partenaire, l’Atelier Reeb, de
développer le procédé. Ce projet reçoit un
soutien de 150 653 euros.
Afin d’assurer la sécurité des habitants de
Mulhouse, le Département du Haut-Rhin
et le syndicat Mixte de l’Ill ont lancé une
opération d’envergure pour contrôler les
crues de l’Ill. Il s’agit de détourner une partie des eaux de crue vers les canaux de la
Hardt via le canal du Rhône au Rhin. Les
premiers travaux consistent à équiper
l’écluse 41 d’une porte levante qui laissera
passer les eaux de l’Ill dans le canal. Le
Conseil Général a investi 289 300 euros
dans ce chantier.
Développement durable
L’Agenda 21 dans les collèges
Comment concilier protection de l’environnement,équité sociale et efficacité économique?
La réponse se trouve dans le fameux « Agenda
21 », un programme d’action pour le 21ème
siècle élaboré pour l’ensemble de la planète lors du sommet de Rio. Les mesures
qu’il décline s’adressent aussi bien aux
Etats qu’à chacun d’entre nous. Le Conseil
Général du Haut-Rhin,en partenariat avec
l’Académie de Strasbourg,a décidé de promouvoir les Agendas 21 dans les collèges
afin de former les élèves au développement
durable.Ce nouvel outil pédagogique sera testé
en 2006 dans trois collèges haut-rhinois pour un
montant global de 8 500 euros.
Les aides du Département L’Association des Fermes Auberges du Haut-Rhin a reçu une aide de 6 000
euros afin de bénéficier d’une mission d’assistance et de conseil. ● L’hôtel-restaurant Le Faudé à Lapoutroie et
l’hôtel-restaurant La Palette à Wettolsheim ont reçu une aide globale de 51 675 euros pour la rénovation de leurs
chambres . ● Au titre de l’aide à l’acquisition foncière, 18 opérations de logements aidés ont été menées pour un
montant de 381 800 euros. ● Les communes d’Aubure et de Sainte-Marie-aux-Mines bénéficient de 10 647 euros
de subventions pour l’acquisition respective d’une lame de déneigement et de chaînes à neige.
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ect...en direct...
Education
Trois collèges
contre la violence
Tout en images…
artisans ukrainiens.Cette année,les
ventes d’œufs auront lieu du 1er au
15 avril partout dans le Haut-Rhin.
Contact : [email protected] ou 03 89 40 26 33
Transport
La navette du marché
Les Collèges Pfeffel et Molière de
Colmar et le collège Anne Franck
d’Illzach se lancent dans des projets
de prévention des violences scolaires. Le Conseil Général les accompagnera dans cette démarche en
finançant ces actions pour un
montant global de 6 260 euros. Au
programme : atelier de médiation,
théâtre et percussion.
Solidarité
« 10 000 œufs pour les
enfants de Tchernobyl»
Un service complémentaire de transport a été créé en partenariat avec
la Communauté de communes de
la Vallée Noble et du Val de Soultzmatt. Un minicar dessert gratuitement le marché de Soultzmatt
le mardi matin, et le marché de
Rouffach le jeudi après-midi. Le
Conseil Général y participe à
hauteur de 3 150 € par an.
La nouvelle gendarmerie de Ferrette a été inaugurée par le
Président Charles Buttner en présence de Dominique
Dirrig,conseiller général du canton. Montant de l’opération:
1,5 million d’euros.
Le nouveau multiaccueil de Muespach-le-Haut est entré
en fonction. Une aide départementale de 174 730 euros a
permis sa construction.
Social
Aider les
femmes
battues
Vingt ans après l’explosion de la centrale nucléaire,l’association «Les enfants de Tchernobyl» poursuit son
action en faveur des populations
victimes de la catastrophe. Depuis
1993,elle a permis l’accueil de 2 000
enfants des environs de Tchernobyl
dans des familles haut-rhinoises
bénévoles. L’opération est financée
par la vente de Pyssankis, des oeufs
en bois peint réalisés par des
Un nouveau
service d’aide
aux personnes victimes
de violences intra-familiales est né
dans la région colmarienne et le Centre Alsace. Le dispositif, baptisé Sophia, propose aux victimes un accueil,un hébergement sécurisé,ainsi
qu’un accompagnement sur la durée. Ce service relève du Tribunal de
Grande Instance de Colmar et associe tous les organismes et collectivités concernés. Une participation
départementale de 11 000 euros est
prévue pour 2006.
Dans le cadre de l’opération Solidarité Asie menée avec l’association des maires, le Président Charles Buttner a remis
un chèque de 205 425 euros à l’Association Aide et Action.
●
Une enveloppe de 6 960 euros a été versée à dix autoécoles pour l’organisation de formations «Volants Jeunes».
● Le camping Lefebure à Orbey bénéficie d’une subvention
de 21 230 euros pour l’installation de quatre habitations
légères de loisir.
La restructuration du collège de Ste-Marie-aux-Mines a été
inaugurée par le Président Charles Buttner, en présence du
conseiller général Christian Chaton.
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Les décisions du Conseil Général
Tout en images…
en direct...en dir
Vie associative
Chantiers africains
Le partenariat entre le Conseil Général et les entreprises est
renforcé grâce à une nouvelle convention en faveur de
l’emploi durable des bénéficiaires du RMI. Le Président
Charles Buttner a signé l’accord accompagné du conseiller
général Pierre Freyburger.
Trois associations haut-rhinoises bénéficient d’une aide globale de
11 500 euros pour les projets de développement menés en Afrique :
● Au Bénin, l’association «Solidarité Alsace Bénin» de Rouffach
participe à la construction d’une nouvelle unité de soins pour les
malades du sida au centre de santé Sainte-Camille de Davougon.
●
Au Burkina Faso, une nouvelle école viendra compléter le complexe scolaire de Tangounga avec l’aide de l’Association «Amitié
solidarité Alsace Burkina Faso» d’Illzach.
● L’Association «Kébémer Amitiés» de Munster va construire
un mur d’enceinte et des sanitaires à l’école de Gad Mbrama au
Sénégal.
Collège
Gros travaux en vue à Saint-Louis
La Fédération Patronale des Boulangers Pâtissiers du HautRhin a offert la traditionnelle Galette des Rois au Président
Charles Buttner et au Préfet du Haut-Rhin Michel Guillot.
Les marchés de travaux
pour l’extension et la
restructuration du collège
René Schickelé à SaintLouis vont pouvoir être lancés. Le projet définitif a été
validé par le Conseil Général pour un montant global de 1,6 million d’euros. Il
comprend la construction
d’un ascenseur, d’un nouveau préau et d’un garage à vélos. L’administration sera entièrement
restructurée ainsi que les deux étages du bâtiment d’enseignement.
L’ensemble de l’établissement sera remis aux normes de sécurité.
Les aides du Conseil Général
Nouvelle vitrine touristique du Haut-Rhin, la Maison de
la Haute Alsace à Village-Neuf a été inaugurée par le
Président Charles Buttner.
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L’auberge du Melkerhof à Thannenkirch bénéficie d’une aide
de 44 000 euros pour la création d’un hôtel-restaurant de
8 chambres. ● Un ruisseau pédagogique sera créé à Oderen
grâce à une aide de 17 000 euros dans le cadre du Gerplan
de Saint-Amarin. ● A Mollau, cinq parcours de découverte
sur le thème de l’arbre sont subventionnés pour un
rect...en direct...
Tout en images…
Patrimoine départemental
Une nouvelle gendarmerie
à Dannemarie
La reconstruction de la gendarmerie s’élève à 2,7 millions d’euros. Elle
consiste en la construction de deux bâtiments distincts, l’un pour les
logements, l’autre pour les locaux techniques et de service. L’opération
s’inscrit dans une démarche HQE (Haute Qualité Environnementale) avec
notamment la production d’eau chaude par énergie solaire,ou encore des
fenêtres en aluminium recyclable.
Routes
Nouveau giratoire à Bantzenheim
L’intersection entre la RD 39 et la
RD 468 à Bantzenheim compte
parmi les points noirs routiers du
Haut-Rhin. Pour remédier à cette
situation,le Département vient d’approuver le projet d’aménagement
d’un carrefour giratoire. L’opération
est estimée à 900 000 euros.
Le Président du Comité d’Action Economique du Haut-Rhin
(CAHR), M. Jean-Luc Reitzer, a présenté ses voeux au Conseil
Général à Colmar. De nombreux conseillers généraux y ont
assisté, comme ici Guy Daesslé du canton de Wintzenheim.
Jeunesse
Echange avec le Lot-et-Garonne
Le traditionnel échange d’enfants avec le Lot-et-Garonne aura lieu
cet été. Cette action est ouverte à des jeunes de 10 à 14 ans inclus,
dont la famille s’engage à recevoir pendant quinze jours leur
correspondant du Lot-et-Garonne.Du 4 au 18 juillet,les jeunes hautrhinois seront accueillis dans les familles lot-et-garonnaises et du
18 juillet au 1er août, les Lot-et-Garonnais séjourneront à leur tour
dans le Haut-Rhin. Les deux Départements prennent en charge les
frais d’accompagnement et de déplacement en avion.
Pour tout renseignement : Conseil Général – Tél : 03 89 30 60 09
Protection des batraciens
Ils arrivent, levez le pied!
Le nouveau télésiège de la station du Lac Blanc a été
inauguré par le Président Charles Buttner,entouré des conseillers généraux Pierre Schmitt, Jean Schuster et Eric Straumann. Montant de l’investissement : 5 millions d’euros.
Dès la fin du mois de février et jusqu’au début du mois d’avril, les
batraciens sortent des bois pour rejoindre leur plan d’eau natal. Pour le
Conseil Général, c’est le moment de
mettre en place les filets et seaux de
protection le long des routes départementales. De nombreux bénévoles
viendront, chaque jour, récupérer les grenouilles tombées dans les seaux.
Ce dispositif permet de sauver des milliers de batraciens. Sur le plan
sécurité, il évite de voir se transformer la chaussée en véritable patinoire.
Soyez attentifs aux panneaux temporaires de signalisation et ralentissez
aux abords des sites de ramassages.
montant de 1 525 euros. ● La chaufferie de l’école élémentaire
des Jonquilles à Illzach sera rénovée grâce à une subvention
de 6 317 euros. ● Une subvention globale de 149 460 euros a
été attribuée à 23 éleveurs pour la construction, la rénovation ou l’extension de leur bâtiment d’élevage.
Le Prix de l’Enseignement Bilingue 2005/2006 a été remis
au Principal et à l’équipe pédagogique du collège Robert
Beltz de Soultz par le Président charles Buttner, le conseiller général Etienne Bannwarth et l’inspecteur d’académie.
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7
729 millions d’euros
pour 2006
Lors de sa séance plénière du 9 décembre dernier, le Conseil
Général a adopté son budget primitif 2006 pour un montant
total de 729 millions d’euros. Avec ce budget ambitieux, le
Département se donne les moyens de faire face à ses nouvelles
responsabilités. Il poursuit ses objectifs inscrits dans le Projet
pour le Haut-Rhin, pour un service public de plus grande qualité.
Les grands domaines
d’intervention en 2006
238 millions
d’euros
pour l’action
sociale
En matière d’aide aux personnes âgées,
le Département doit faire face à une montée en charge de l’Aide Personnalisée à
l’Autonomie (APA) qui représente plus de
trente-deux millions d’euros.L’année 2006
verra également la mise en place de la
Maison départementale des personnes
handicapées et du nouveau schéma du
Handicap. Avec l’augmentation du nombre de bénéficiaires du RMI,le budget de
l’insertion passe à cinquante-deux
millions d’euros.
115 millions
d’euros pour les
transports et les
infrastructures
D’importantes opérations,comme les déviations de Wintzenheim et de Hésingue,
seront poursuivies.Le transfert de 140 km
de routes nationales au Département implique une augmentation de près de cinq
millions d’euros du budget consacré au
réseau routier. Ce dernier s’élève désormais à soixante millions d’euros. A noter
également le financement du TGV-Est
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haut -rhin
(6 M€), du Tram-Train de Mulhouse
(4 M€), ou encore du déploiement du réseau informatique à haut débit (2,7 M€)…
63 millions
d’euros pour
l’économie, la
vie locale et le
développement
des territoires
Le Conseil Général s’engage dans une politique de soutien à l’économie à travers
un programme de dix millions d’euros
dont cinq sont débloqués dès cette
année. Un effort conséquent est également réalisé en faveur de l’enseignement
supérieur et de la recherche, avec quatre
millions d’euros pour la construction de
la Faculté de la ZAC de la Fonderie à
Mulhouse et l’IUT de Colmar.
46 millions d’euros
pour l’éducation et
la jeunesse
Le budget des travaux dans les collèges
(construction et restructuration) s’élève
à vingt-deux millions d’euros. En matière
d’actions éducatives, le Département
lance une nouvelle aide pour encourager
les visites pédagogiques des lieux de mémoires d’Alsace (Mémorial de Schirmeck,
Struthof, ligne Maginot…). La pratique
sportive mobilise quant à elle sept
44 millions
d’euros pour
l’environnement
et le cadre
de vie
millions d’euros.
Les crédits pour l’assainissement sont en
augmentation (8,8 M€) du fait des chantiers de mises aux normes de stations
d’épuration et de premières constructions. En matière d’agriculture, près de
trois millions d’euros sont consacrés à la
construction du nouvel abattoir de
32 millions
d’euros pour le
patrimoine bâti
du Département
Cernay.
Avec au programme des constructions
de nouvelles gendarmeries,comme celle
de Dannemarie, du nouvel Espace Solidarité Fonderie à Mulhouse,ou encore la
restructuration de la nouvelle Maison
Départementale des Personnes Handicapées à Colmar.
11,7 millions d’euros
pour la culture
et le
patrimoine
La mise en œuvre du nouveau Schéma
départemental pour la lecture publique
porte le budget de la Médiathèque à un
million deux cents mille euros. Une
nouvelle politique en faveur du développement des musiques actuelles est
budget
Sur 100 euros,
le Conseil Général consacre …
37 euros
pour la
solidarité
- personnes âgées
- personnes
handicapées
- aide sociale
- enfance et
famille...
18 euros pour
les transports et
les infrastructures
14 euros
pour la gestion
des services
10 euros pour
le développement
économique et
la vie locale
9 euros pour
l’enseignement, la
jeunesse, le sport
et la culture
7 euros pour
l’environnement
6 euros
pour la dette
... soit pour l’année 2006 :
Développement économique et vie locale 62,8 M€
Solidarité 238,5 M€
Transports et infrastructures 115,1 M€
Enseignement, jeunesse, sport et culture 57,9 M€
Dette et opérations financières 120,3 M€ Environnement 44,3 M€
Administration générale 89,8 M€
Roland Wagner,
Conseiller Général du canton de
Colmar Sud et
Président de la
Commission des
Finances au
Conseil Général,
revient sur cette
décision importante.
Le Budget 2006 est en augmentation de 17 % par rapport à l’année
précédente. Pourquoi ?
De nouvelles dépenses sont prises en
compte. Ce sont les transferts de
charges de l’Etat vers les collectivités
liés à l’acte II de la décentralisation. De
même, depuis le 1er janvier 2006,
570 techniciens et ouvriers de service
des collèges (TOS) font partie des
effectifs du Département.Enfin,la mise
en œuvre de la loi sur le handicap
entraîne à elle seule une hausse de la
fiscalité de plus de 4 %. Rappelons que
près de 40 % du budget du Département sont consacrés à nos obligations
liées à l’action sociale.
La pression fiscale reste limitée.Comment avez-vous fait ce choix ?
Dans un contexte économique difficile,l’Assemblée a décidé de limiter au
maximum l’augmentation de ses taux
de fiscalité.Cette augmentation s’élève
donc à 9 %,alors que la prise en compte
des transferts réclamait une augmentation de 16 %.Nous avons donc voulu
épargner au maximum nos concitoyens et nos entreprises. Dans le cadre du Projet pour le Haut-Rhin,notre
ambition est de trouver des sources
d’économie et des synergies afin de
réduire les frais de fonctionnement.
Cela veut-il dire plus d’emprunt ?
Certes nous avons inscrit au budget
primitif 102 millions d’euros d’emprunt,
contre 80 millions pour l’année 2005.
Mais il faut également savoir que tous
les emprunts ne seront pas réalisés
(seulement 30 millions en 2005). Notre volonté est de maîtriser l’endettement, tout en préservant notre capacité d’autofinancement.
haut -rhin
9
actualité
La Maison des personnes
handicapées est ouverte !
A la Maison des personnes handicapées, Marie-Laure Sailly, ergothérapeute, Marie-Christine Maginieau, assistante sociale et Nicole Florsch,
secrétaire médico-sociale accueillent, orientent et accompagnent les
personnes déficientes et leur famille.
Le mardi 3 janvier 2006,la première Maison départementale des personnes handicapées a ouvert ses portes. Prouvant
une nouvelle fois son dynamisme, le
Haut-Rhin a rapidement mis en application la loi du 11 février 2005 sur l’égalité
des droits et des chances des personnes
handicapées.
A l’instar des pôles gérontologiques pour les
personnes âgées, la Maison des personnes
handicapées a pour but de simplifier le
parcours de la personne déficiente et de
sa famille en devenant le «site unique» de
référence. Provisoirement installée rue de
Logelbach à Colmar, cette Maison départementale élira définitivement domicile en
janvier 2007 à proximité de la gare,au 48 avenue de la République, dans des locaux accessibles à tous.Les personnes handicapées,éloignées de Colmar, pourront se rendre dans
les différents points d’accueil répartis sur
l’ensemble du département.
La personne handicapée
au centre du dispositif
Pour simplifier les démarches administratives,les personnes souffrant d’un handicap et
leur famille pourront être accueillies, écoutées,conseillées et informées dans un même
lieu.
La Maison des personnes handicapées
regroupe, en effet, l’ensemble des services
assurés jusqu’ici par la COTOREP (commission
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technique d’orientation et de reclassement
professionnel) et la CDES (commission départementale de l’éducation spéciale). Et, c’est
désormais une commission unique appelée
la commission des droits et de l’autonomie
qui se prononcera sur l’orientation professionnelle,scolaire ou sur le choix d’un établissement d’accueil. Il lui incombera également
l’attribution des cartes d’invalidité et de la
nouvelle prestation de compensation du
handicap.
La prestation de compensation
Le droit à compensation est la principale nouveauté de cette loi en faveur des personnes
handicapées.Il s’agit de «compenser les conséquences du handicap en prenant en compte
les aspirations et les besoins de la personne
handicapée». En somme, il s’agit de prendre
en charge les dépenses liées au handicap,
comme par exemple, l’achat d’un fauteuil
roulant ou l’aménagement d’un véhicule, le
surcoût du transport ou encore le dressage
d’un chien guide d’aveugle (...). Cette prestation sera versée selon les besoins de la
personne, évalués par une équipe pluridisciplinaire,en fonction de son projet de vie. Pour
cela, l’équipe peut être amenée à se déplacer
au domicile de la personne en difficulté.Cette
nouvelle aide concerne pour l’instant les 20/60
ans et devrait d’ici quelques années s’ouvrir
à tous, quelque soit l’âge.
Bérengère Behotas
3 questions à
Jean-Louis Lorrain
Conseiller
Général
du canton
de Sierentz
Président de
la Commission
Solidarité
Quel est l’impact de la nouvelle loi
en faveur des personnes handicapées
sur le budget solidarité du département ?
Nous avons toujours consacré une part
importante de notre budget aux personnes handicapées.Suite à la réforme,
il est vrai que les dépenses de cette année, qui s’élèvent à plus de 59 millions
d’euros, sont en forte progression, soit
plus de 26 % par rapport à notre
budget de l’an passé en raison de la
mise en place dès janvier de la
nouvelle prestation de compensation.
La maison des personnes handicapées concerne-t-elle tous les handicaps ?
Effectivement.Tous les handicaps sont
concernés par la loi du 11 février. Cette
dernière réaffirme justement le principe de non discrimination. Et pour la
première fois,le handicap «psychique»
est mentionné au même titre que les
autres handicaps.
Dans un souci de proximité, des
annexes à la maison des personnes
handicapées sont-elles prévues dans
le département?
Une antenne à Mulhouse est prévue
pour octobre 2006.Elle accueillera une
équipe de huit travailleurs médicosociaux. Et dans certaines villes, les
services d’accompagnement à la vie
sociale (SAVS) seront associés aux
missions de la Maison des personnes
handicapées et serviront de points d’accueil. Ils participeront également aux
visites à domicile pour l’élaboration
du plan individuel de compensation.
La Maison des Personnes Handicapées
140 rue de Logelbach - BP 20351
68006 Colmar Cedex
ouverte du lundi au vendredi
de 8h30 à 11h30 et de 14h à 17h
N° vert : 0 800 109 700
Email : [email protected]
économie
Pôle de compétitivité «Véhicule du Futur»
Pour que
l’automobile soit
toujours un succès
Le 26 janvier dernier, le Président Charles Buttner a signé avec Nicolas
Sarkozy, Ministre de l’Intérieur et de l’Aménagement du Territoire, le
premier contrat-cadre « Pôle de Compétitivité Véhicule du Futur ».
En soutenant le Pôle de compétitivité «Véhicule du Futur», le
Conseil Général a voulu doter le Haut-Rhin d’un atout puissant
et dynamique. L’ensemble du bassin économique lié à l’industrie automobile, dont la Franche-Comté fait également partie,
va devenir un territoire de référence en matière d’innovation
technologique. Une enveloppe annuelle de 600 000 euros sur
trois ans sera consacrée aux projets de ce Pôle de compétitivité.
Qu’est-ce qu’un Pôle de compétitivité ?
Les Pôles de compétitivité sont
nés de l’appel à projets lancé
par l’Etat en 2004.L’objectif est
de faire face aux mutations
économiques internationales.
Dans un espace géographique
donné, un Pôle de compétitivité rassemble des entreprises,
des unités de recherche,et des
centres de formation autour de
projets innovants. Trois pôles
ont été retenus en Alsace :
un pôle à vocation mondiale
« Innovation thérapeutique »,
et deux pôles à vocation nationale et européenne « Véhicule
du Futur » et « Fibres naturelles-Grand Est ».
Pour en savoir plus :
www.vehiculedufutur.com
3 questions à
Alphonse Hartmann
Conseiller général du canton
d’Altkirch - Président de
la Commission de l’Economie,
du Tourisme, de l’Université
et de la Recherche.
Dans quelle démarche s’inscrit
le soutien au Pôle de compétitivité «Véhicule du Futur» ?
Le soutien du Conseil Général
s’inscrit dans le cadre du Plan de revitalisation pour
l’emploi pour lequel dix millions d’euros ont été
votés par notre Assemblée le 24 juin 2005. En
Alsace et en Franche-Comté, l’industrie automobile représente 90 000 salariés. Nous devons
préparer l’avenir de ce bassin économique et
industriel en préservant les emplois actuels et en
soutenant la création de postes qualifiés.
Quels sont les objectifs du Pôle ?
L’un des principaux objectifs est d’être le leader français, de niveau mondial, du Véhicule du Futur. En
un mot :être les meilleurs ! En plus de ce travail sur
l’excellence de la filière automobile, le Pôle a défini
une stratégie de développement axée sur deux thèmes. Le premier, «véhicule propre», a pour objectif
de réduire les nuisances dégagées par le véhicule.
Le second thème,«véhicule et réseaux intelligents»,
concerne les interactions entre l’homme, son véhicule et son environnement. Je pense par exemple
aux systèmes de navigation... Dans tous les cas les
projets qui bénéficient des aides publiques doivent
impérativement être le fruit d’un partenariat
entre une entreprise, un laboratoire de recherche
et un centre de formation.
Justement, quel rôle joue la recherche ?
La Recherche apporte une valeur ajoutée indispensable et assure une plus grande compétitivité.
L’Alsace et la Franche-Comté sont, sur ce plan, particulièrement bien loties. Le Pôle regroupe vingt-six
équipes de recherche publique, quatre universités,
sept écoles d’ingénieurs. La recherche privée emploie 6 100 personnes. On comprend dès lors quel
formidable potentiel cela représente. Pour
attirer encore plus d’entreprises, 350 emplois de
chercheurs publics et 900 emplois de chercheurs
privés seront créés. Le Pôle «Véhicule du Futur»
espère ainsi la création ou l’implantation de 50
entreprises en cinq ans et une augmentation d’au
moins 25 % des brevets déposés.
haut -rhin
11
économie
Georgia-Pacific
Le centre de recherche
de Kunheim s’agrandit !
Le nom de Georgia Pacific ne vous évoque peut-être rien.
Et pourtant, leurs produits font partie de votre quotidien :
Vania, Lotus, Demak’Up, Okay… C’est eux !
La recherche est un moteur important du développement économique du Haut-Rhin.
Georgia Pacific en est le parfait exemple.
Le 10 mars prochain,le groupe américain
Georgia Pacific,l’un des leaders mondiaux
en produits sanitaires et domestiques,
inaugurera l’agrandissement de son
centre de recherche situé dans la zone industrielle de Kunheim.C’est dans le HautRhin, au carrefour de l’Europe, que le
Groupe avait choisi d’installer son centre
de recherche européen, il y a plusieurs
décennies.
La création d’une nouvelle annexe,appelée «3i» (international innovation institute), permettra au centre de recherche
d’accueillir et d’informer les clients mais
aussi de faire des démonstrations de
produits.
92 chercheurs travaillent actuellement
au centre pour le développement de nouveaux produits et de procédés. Pour ces
ingénieurs et techniciens, il s’agit principalement d’innover pour satisfaire et
anticiper les besoins des consommateurs.
Papier toilette, essuie-tout, mouchoir,
serviette de table (…) et ce n’est pas tout,
12
haut -rhin
Georgia Pacific est aussi un des premiers
intervenants sur le marché du bien-être
intime des femmes, des soins de la peau
et des produits de santé (pansements,
lingettes apaisantes…). On trouve leurs
produits dans la grande distribution, ou
encore les pharmacies et espaces santé.
Avec la gamme Lotus Professional, le
groupe se positionne en leader sur le marché français des produits à usage unique
pour les collectivités.Georgia Pacific,c’est
aussi beaucoup d’investissements dans
la recherche, avec une attention particulière à l’innocuité des produits et à l’environnement. «60 % de nos productions
proviennent d’arbres de culture» souligne Rémy Ruppel,vice-président à la technique pour l’Europe «l’environnement a
toujours été intégré dans la démarche de
notre société». La société privilégiant
l’utilisation de produits non polluants et
facilement recyclables, et le tri des
déchets.
Bérengère Béhotas
Georgia Pacific, c’est :
Le 1er producteur mondial de
produits en ouate de cellulose
● 20 milliards de dollars de chiffre
d’affaires (2004)
● 55 000 personnes dont 6 000
employées dans 10 pays d’Europe
● 300 sites en Amérique du Nord
et en Europe dont 5 sites en France
●
haut-rhi
Le magazine du Conseil Général du Haut-Rhin
l e dossier
N°7
Février 2006 -
Un dossier de Pascal Herrscher
Culture
Que le spectacle
commence
●
Dans les collèges avec la Filature
de Mulhouse
●A
la Manufacture à Colmar et
à la Coupole à Saint-Louis
● Aux Dominicains de Guebwiller
● En milieu scolaire avec La Follia
● Au Noumatrouff de Mulhouse
Que le spectacle commence
Hamlet à la Filature
Une culture de qualité,
mais sans hiérarchie, ni
jugement de valeur, où
chacun vient puiser selon
ses goûts et ses envies.
La Pluralité des mondes à La Filature
Hamlet à La Filature
au cœur de la volonté du Conseil
Général d’offrir à tous les HautRhinois l’accès à une culture
diversifiée et de qualité.
Le magazine du Conseil Général du Haut-Rhin
Le refus d’une culture
élitiste
14
Qu’est-ce que la culture ? Bach,Rembrandt, Proust ? Y-a-t-il une culture
avec un grand C, universelle, codée,
et une culture plus populaire qui ne
mériterait pas le label précédent ?
La culture, ne serait-ce pas plutôt
l’ensemble de ce qui construit la
personne, tout ce qui fait lien avec
les autres ?
La culture n’est pas un bien mais un
rapport au monde.Elle est curiosité,
partage, émotion, ouverture et, ne
l’oublions jamais, plaisir. Il n’est pas
de notion plus porteuse d’enjeux de
civilisation,individuels ou collectifs.
Et il est peu de domaines d’action
comme celui de la création culturelle à mobiliser autant d’acteurs,de
talents, de compétences et de passions. C’est cette certitude qui est
«La culture ne doit pas fournir des
universaux au peuple mais prendre
au contraire en compte la diversité
de demandes». Ce sage précepte de
Malraux,formulé voilà plus de trente
ans, le Conseil Général l’a fait sien.
Accompagner plutôt qu’orienter.
Donner à voir, à écouter, favoriser la
plus large diffusion possible, des
créations théâtrales, des musiques,
qu’elles soient anciennes,classiques,
contemporaines,nouvelles,alternatives… Une culture de qualité, mais
sans hiérarchie, ni jugement de
valeur, où chacun vient puiser selon
ses goûts et ses envies.
Démocratiser l’accès
à la culture
Trop longtemps la création culturelle
a entretenu avec la société des rapports ambigus. Parce qu’une minorité se l’était appropriée et se la réservait jalousement. Aujourd’hui
encore, nombreux sont ceux qui
hésitent à franchir le seuil d’une salle
de spectacle. Parfois aussi,il est vrai,
du fait de leur éloignement d’un
centre de création.
Favoriser la diffusion culturelle sous
toutes ses formes, dans les lieux les
plus divers,afin de permettre au plus
grand nombre d’avoir accès au spectacle vivant est la seconde grande
ambition de la politique culturelle
du Département.
Le rôle de la culture dans le développement et l’attractivité des territoires est aujourd’hui largement reconnu. Mais l’attention est souvent
portée de manière quasi-exclusive
sur les retombées économiques de
l’investissement culturel. Or la
culture répond aussi et peut être
d’abord à un enjeu autrement plus
essentiel : un enjeu citoyen. La
culture est tout ce qui permet de
nouer des relations singulières avec
l’ensemble d’une population.
Coup de projecteur sur quelques
structures culturelles soutenues par
notre collectivité et qui portent haut
et loin l’idée d’une culture riche,
diverse, accessible à tous.
Lenine “Incité”
Raga for the rainy season
l e dossier
Février N°7
La Filature à Mulhouse
L’école du
spectateur :
une école du
citoyen !
Bienvenue à bord
C’est le navire amiral du paysage culturel du sud du département. Près de treize ans après
son lancement sur les eaux du nouveau bassin mulhousien, le grand bateau de la Filature a
pleinement réussi son pari : devenir un lieu pluridisciplinaire et multiculturel, une véritable
entreprise de spectacle vivant dont le rayonnement lui vaut aujourd’hui de recruter son
public dans tout l’espace rhénan. Au-delà de sa programmation de très haute qualité, dans
tous les registres de l’expression artistique, musique, danse, théâtre, chant…, la scène
nationale de la Filature s’investit dans un important travail «hors les murs» qui traduit
son désir de sensibilisation du plus large public à toutes les formes de la création.
«Pour amener les enfants à l’art, il ne suffit pas de les emmener au spectacle»
Interview
Roch Baumert,
secrétaire
général de
La Filature
Le Conseil Général
du Haut-Rhin soutient le projet «La
Filature au collège»,une action d’éveil
et de sensibilisation au spectacle
vivant.Dites-nous en un peu plus sur
cette initiative.
«La Filature au collège» est un cycle
de parcours de découverte et de sensibilisation aux différentes formes artistiques présentées à La Filature :théâtre,danse,musique et image.Le projet
est né en 1999 de la difficulté des
établissements à financer des sorties
scolaires dans un contexte budgétaire
restreint. La réponse de La Filature a
été de concevoir un programme d’actions à mener directement dans les
collèges, partant du rôle fondamental que les disciplines artistiques
doivent jouer dans le développement
personnel des adolescents.
Concrètement comment se passe le
travail avec les collégiens ?
Les cinq parcours que nous proposons,
articulent rencontres avec les artistes
et ateliers de pratique artistique autour d’une véritable réflexion pédagogique sur la notion de spectacle. A
l’issue seulement de ce travail préparatoire, les collégiens découvrent le
spectacle sur la scène de La Filature. Il
s’agit en quelque sorte d’une école du
spectateur,de l’acquisition d’un regard
critique et averti. Cela implique une
étroite collaboration entre La Filature
et les équipes pédagogiques des
collèges.
Combien de collèges ont pu profiter
de cette initiative ?
Pour la saison 2005-2006, 45 classes
de 11 établissements haut-rhinois
participent à «La Filature au collège».
Cela représente plus de 1 060 élèves.
Mais les collégiens ne sont pas les seuls
à être impliqués dans les actions
culturelles que nous menons. De la
maternelle au baccalauréat, ce sont
plus de 3 400 élèves qui sont concernés chaque année par l’un de nos projets en milieu scolaire. Ce chiffre est
important. Il est la traduction de
notre volonté de rendre la culture
accessible au plus grand nombre et
au jeune public en particulier.
La Filature
20 allée Nathan Katz
68090 Mulhouse Cedex
Tél.03 89 36 28 29
Fax 03 89 36 28 00
www.lafilature.org
«Pour les élèves, l’ouverture
culturelle est enrichissante à plusieurs titres.Une initiative comme
«La Filature au collège» leur offre
déjà un accès à des spectacles
auxquels ils n’auraient sans doute
pas assisté en temps normal ; ils
peuvent ainsi découvrir toute une
palette de nouvelles esthétiques
et de nouveaux langages (chanson,musique,théâtre,danse,etc).
Grâce au contact direct avec les
artistes, ils se familiarisent avec
le processus créatif (Qu’est-ce
qu’un artiste ? Comment se passent les répétitions ? D’où vient
cet instrument de musique ?
Comment travaille-t-on tel texte?
etc). Pour un professeur de français comme moi, c’est un excellent support pédagogique !
Aujourd’hui,les enfants n’ont pas
une approche facile du texte.Avec
l’art vivant, on a un biais très
concret pour faire passer certaines notions.Touchés par la beauté
d’un spectacle ou dérangés par
un autre,ils s’expriment d’autant
plus facilement que les choses
sont ancrées affectivement,émotionnellement. Cela développe
du même coup leur esprit critique et leur sens de l’analyse. Ce
qui est très intéressant,c’est l’aspect «école du spectateur» : les
enfants apprennent à entrer dans
une salle de spectacle, à écouter
et à respecter un travail. Voir un
spectacle,c’est aussi vivre ensemble, et l’école du spectateur est
aussi une école du citoyen !»
Propos recueillis par
Isabelle Freyburger
haut-rhin
Photo : Sébastien Jordini
Michel
Ringele,
professeur de
français au
collège Gambetta de Riedisheim, participe pour la
deuxième
année consécutive au dispositif
«La Filature au collège».
15
Les Dominicains de Haute Alsace
Tout pour la musique
Téllure
Le chant de
la terre
Pendant près d’un millénaire
l’argent a fait son bonheur.
Mais depuis la fin du 16e siècle,
la vallée de Sainte-Marie-auxMines a dû faire face à bien des
crises. Celle de la fermeture des
mines d’argent tout d’abord.
Celle beaucoup plus récente
du textile.
Le magazine du Conseil Général du Haut-Rhin
Avec le projet de parc minier
«Téllure» dont l’ouverture au
public est prévue en 2007, le Val
d’Argent prouve qu’il est loin
d’avoir épuisé tous ses filons.
800 m2 d’espaces muséographiques d’une époustouflante
originalité dont la sonorisation
a été confiée au compositeur
en résidence des Dominicains
de Haute Alsace, Gérard Garcin.
L’occasion d’un travail sur la
mémoire sonore de la mine qui
va associer écoles et population
de la vallée. Un travail de
collecte sonore et de création
musicale. Bruits de pointerolles
sur le rocher, boiseries et engrenages qui grincent, courants
d’air et eau qui ruisselle, jusqu’au souffle des mineurs.
Le chant profond de la terre.
16
Les Dominicains
de Haute-Alsace
BP 83 - 68502 Guebwiller Cedex
Tél. 03 89 62 21 81
Fax 03 89 74 19 92
[email protected]
www.les-dominicains.com
Propriété départementale et instrument privilégié du Conseil Général
pour la pratique et la diffusion musicale, les Dominicains de Haute
Alsace sont un lieu habité par la musique. Clara Schumann y a donné
plusieurs concerts, de même que
Jules Stockhausen, le fameux
«Julius»,natif de Guebwiller et grand
ami de Brahms. Pendant près de
quarante ans, les saisons musicales
ont permis d’accueillir ici les plus
prestigieux ensembles et les plus
grands instrumentistes.Et pourtant
de ces murs définitivement imprégnés de musique ne sourd nulle note,
nul chant depuis plusieurs mois. Le
motif en est la préparation de la nouvelle saison musicale par une équipe
de direction qui vient à peine de
prendre les commandes des Dominicains. Avec une volonté toujours
aussi forte de faire partager au plus
grand nombre l’émotion musicale.
Une mission pour laquelle les Dominicains pourront également s’appuyer sur une autre association départementale présente sur le même
lieu, le Conseil Départemental pour
la Musique et la Culture de Haute
Alsace (CDMC) en charge de tous les
aspects de formation musicale.
Arrêt sur note sur deux projets
pédagogiques, l’un abouti, l’autre
en devenir, qui illustrent cette
ambition.
Aux sources du fleuve ou l’enfant créateur
C’est l’histoire d’un partenariat exemplaire entre l’Education nationale et une structure culturelle dédiée à la
musique,les Dominicains de
Haute Alsace.
Durant deux ans, une cinquantaine d’enfants de deux
écoles élémentaires de Guebwiller et de sa proche région
ont participé à un travail mêlant musique, arts visuels et
danse,et ce en vue de la réalisation de la scène 1 de l’opéra
«Aux sources du fleuve» intitulé
«L’enfant créateur» et consacré à la
jeunesse d’Hector Berlioz.
Cette commande de l’Etat à Gérard
Garcin, compositeur en résidence
aux Dominicains,est un pari auda-
cieux puisqu’il propose aux enfants
une situation de créateur associé
et non pas celle, habituelle, d’exécutant. Pour cette scène, Gérard
Garcin a proposé aux enfants de
réaliser leurs propres instruments.
En collaboration avec l’Institut Eu-
ropéen des Arts Céramiques
de Guebwiller et avec l’aide
de plusieurs artistes, les enfants ont exploré les relations
entre musique et céramique,
ont pu créer des instruments
en terre, flûtes, «gaffophones»,masques sonores… avec
lesquels ils ont travaillé
«les sons de la terre».Au cours
de la seconde année, ces
mêmes enfants se sont retrouvés embarqués dans un
véritable travail de mise en scène.
La plus belle façon de s’approprier
l’espace scénique et musical.
www.crdp-strasbourg.fr
/cddp68/auxsources
l e dossier
Février N°7
La voie royale
La Manufacture à Colmar
On y fait de la belle ouvrage
«La clémence de Titus» de
Glück, mise en scène par
Matthew Jocelyn, directeur de
l’Atelier du Rhin, a été réalisée
avec la promotion 2004-2005
des jeunes voix du Rhin.
Installé dans les locaux du théâtre de la Manufacture à Colmar, l’atelier du Rhin est un lieu de création unique
en France par sa double activité théâtrale et lyrique mais aussi sa vocation multiple qui est de
produire et de diffuser du théâtre dramatique et lyrique, de former tant les professionnels que les amateurs
dans des disciplines comme la danse, le théâtre… et de préparer des jeunes chanteurs au plus haut niveau.
L’Atelier du Rhin propose, chaque saison, une vingtaine de spectacles : théâtre, opéra, danse, théâtre jeune
public et produit au minimum deux créations dramatiques et une création lyrique par saison.
Créations, qui après leur représentation à Colmar, sont diffusées en France et à l’étranger.
Les artistes en résidence mènent tout au long de l’année des ateliers, des projets hors les murs tant en zone
urbaine que rurale, permettant ainsi au public d’entretenir des rapports privilégiés avec le processus de création.
“Planète”
au théâtre de
la Manufacture
Photo : Stéphane Hill
“Reigen” au théâtre de la Manufacture
“Dans l’instant du pays”
au théâtre de
la Manufacture
Depuis 1998, «les jeunes voix
du Rhin», centre de formation
lyrique de l’opéra national du
Rhin, recrute chaque année
huit jeunes chanteurs et
un chef de chant stagiaire à
l’échelle internationale. La
formation a pour mission de
préparer de jeunes artistes
lyriques à leur carrière de
soliste ou de chef de chant
et de leur fournir les outils
nécessaires pour intégrer
le monde professionnel.
Compagnie
Dégadézo
Nos cités ont du talent
Badradine a 23 ans, il est chômeur.
Comme beaucoup d’autres jeunes
des quartiers ouest de Colmar, il
porte un regard plutôt sévère sur
le théâtre,art bourgeois et élitiste.
Et puis,un jour,il croise Pierre Guillois,metteur en scène en résidence
à l’Atelier du Rhin. Avec quelques
autres jeunes, il se laisse convaincre. Commence alors un intense
travail de préparation,d’écriture,de
mise en scène,de répétitions. Lorsque «Vengeance,franchement vengeance» est présenté au public,
spectateurs et critiques sont unanimes
dans l’éloge : textes
profonds, touchants,
acteurs étonnants.Le
succès est tel que le
spectacle est intégré
dans le programme
officiel de la Manufacture.Et que Badradine
rêve aujourd’hui de faire du théâtre son métier. Une expérience
exemplaire qui est la preuve que la
culture, tout autant que l’économi-
En 2006, la compagnie Dégadézo en résidence à la Manufacture poursuivra son action
de sensibilisation des publics
du quartier ouest à l’expression
théâtrale. Des ateliers hebdomadaires qui se dérouleront le
plus souvent possible en extérieur, dans la rue, les espaces
publics, inviteront les habitants
à porter un autre regard sur
leurs espaces de vie quotidiens,
à interroger et bousculer leurs
habitudes, à s’inquiéter de ce
qui s’accomplit autour d’eux.
Atelier du Rhin
Théâtre de
la Manufacture
que,est un formidable outil d’intégration et de cohésion sociale.
6 route d’Ingersheim
68027 Colmar Cedex
Tél. 03 89 41 71 92
Réservations : 03 89 24 31 78
Fax 03 89 41 33 26
[email protected]
haut-rhin
Photo : Alain Kaiser
Photo : Hervé Kielwasser
Un déluge d’émotions
17
«Je l’aime,
car il me parle
de demain»
Pour le compositeur Philippe
Schoeller, la grande sagesse de
Mozart est d’éloigner le bruit.
La profusion de clarté de ses
œuvres est telle qu’on ne peut
rien faire d’autre qu’écouter.
«Angel Amadeus», tout en
hommage à Mozart, veut
contribuer à «effacer le bruit
gras, insoutenable de notre
mécanisation technologique
quotidienne. Si Mozart revenait
vivre parmi nous, probablement qu’il se boucherait les
oreilles. C’est un monde impossible pour l’écoute. Or écouter,
c’est recevoir. Et recevoir, c’est
pouvoir donner à son tour. Mozart est un guerrier de lumière
universelle. Il est clarté, joie, vitalité, discernement, mais aussi
tragique. Il est tellement actuel.
C’est un ange de feu que j’aime
car il me parle de demain».
La Follia
Contact : [email protected]
www.la-follia.org
Le compositeur Philippe Schoeller
Ensemble instrumental La Follia
Contre l’exclusion culturelle
Depuis toujours, la composition du
public amateur de musique classique est la même et se recrute dans
les catégories des diplômés de l’enseignement supérieur,des cadres et
des professions libérales.Certes,rien
n’interdit à quiconque le souhaite
de brancher sa radio sur France
Musique plutôt que sur NRJ, mais
l’on n’accède rarement à la culture
de plain-pied. Démocratiser l’accès
à la culture demande un effort de
médiation importante. Il faut informer, former, éduquer. Une mission
que le Conseil Général a confié à
l’ensemble instrumental «La Follia».
Le goût du partage
Créé en 1971 par un groupe de musiciens professionnels de la région
rhénane, l’ensemble instrumental
«La Follia» s’est forgé une réputation
d’excellence qui a rapidement dépassé les frontières. Une renommée
à laquelle la richesse de l’horizon
musical de ces musiciens n’est pas
étrangère. Le répertoire de «La
Follia» s’étend en effet des grands
classiques aux œuvres nouvelles écrites par les musiciens de notre temps.
Entre leurs tournées en Europe, au
Moyen Orient,en Amérique du Sud…
les musiciens de «La Follia» posent
leurs valises pour aller jouer et
partager l’émotion musicale avec les
enfants des écoles de la région.
Bouleverser le cérémonial habituel
des concerts de musique classique,
faire vivre la musique en y insufflant
davantage de fraternité,de convivialité. Dire et redire combien la
musique est un formidable et irremplaçable outil de liberté et de
promotion individuelle.
Angel Amadeus
Le magazine du Conseil Général du Haut-Rhin
Un cadeau d’anniversaire
18
Une création mondiale en province,
a fortiori, dans une petite ville en
zone rurale ! L’événement est de
taille pour Thann qui le jour anniversaire de la naissance de Mozart,
a accueilli l’ensemble instrumental «La Follia» pour la création
d’«Angel Amadeus»,une œuvre offerte à son illustre prédécesseur par
le compositeur Philippe Schoeller.
Le matin de la représentation et en
avant-première, huit cents élèves
des collèges et écoles de la région
ont pu découvrir l’œuvre et dialoguer avec les musiciens. «Le pur
plaisir d’oreille» écrivait au début
du siècle passé le musicologue
Boris de Schloezer «est infiniment
plus faible, plus pauvre que ce
même plaisir éclairé, sublimé par
la chose comprise».
L’éducation artistique pour que la
culture ne soit plus un privilège
mais un droit.Et un droit,on le sait,
ne vaut que lorsqu’il est partagé
par tous !
l e dossier
Février N°7
Le Noumatrouff
Ne vous y trompez pas, le temple
mulhousien des musiques actuelles
propose des concerts pour tous les
goûts et tous les âges.
Rencontre avec
son directeur
Olivier Dieterlen
Noumatrouff ! comment vous est
venu ce nom ?
C’est un petit clin d’œil à notre région.
Alors qu’un petit groupe de personnes cogitait pour trouver un nom à
la structure, l’expression alsacienne
«noma drof», que l’on pourrait traduire par «vas y fonce», a été lancée.
Ça a fait rire, mais surtout ça a plu.
«Noma drof» a été francisé pour donner Noumatrouff. Et j’avoue que ce
nom colle plutôt bien à l’image que
nous souhaitons donner de notre
projet culturel : dynamique et qui va
de l’avant.
Et par musiques actuelles
que faut il entendre ?
«Musiques actuelles» est un terme
institutionnel, forgé par le ministère
de la Culture.Voilà de longues années
que ce dernier affirmait sa volonté de
mener une politique active en faveur
des musiques d’aujourd’hui. Or pour
soutenir un secteur, il faut l’identifier
et le nommer. Plus simplement, on
pourrait dire que les musiques actuelles sont constituées par tous les genres musicaux à l’exception de la
musique classique : jazz, musiques
traditionnelles et musiques du monde,
chansons, musiques électroniques,
amplifiées, rock, funk, reggae…
C’est l’ensemble de toutes les musiques populaires en fait.
Le terme n’est pas très heureux tout
de même dans la mesure où il laisse
croire que le Noumatrouff ne
s’adresse qu’aux jeunes !
C’est vrai, l’appellation musiques
actuelles ne traduit pas la richesse et
la diversité de notre programmation.
Surtout, elle efface le passé et écrase
l’avenir. Or la musique populaire est
une musique vivante qui évolue en
permanence et qui fait du neuf avec
de l’ancien.
Quel est votre public ?
Au Noumatrouff, nous n’avons pas
un public mais des publics. Les jeunes
constituent notre cœur de cible,mais
nous touchons des publics d’âge et
de catégories socio-professionnelles
extrêmement divers. Quand vous
programmez un concert de Métal,
vous n’attirez pas le même public que
lorsque vous proposez une soirée de
chansons françaises.
Parlez nous de votre
programmation
Notre ambition est de proposer à nos
publics les esthétiques les plus diverses ; travail qui a été reconnu, puisque le Noumatrouff a été l’une des
toutes premières scènes à obtenir le
label SMAC (scène de musiques
actuelles).
On peut venir écouter chez nous aussi
bien des artistes locaux qui démarrent que des têtes d’affiches internationales.Dans l’année,nous programmons entre 60 et 80 concerts et
accueillons quelque 250 groupes dont
une cinquantaine de groupes régionaux.
250 groupes pour 80 concerts ?
C’est l’une des particularités du Noumatrouff, en effet, que de proposer à
son public 3 voire 4 groupes dans une
même soirée. C’est notre rôle que de
faire connaître le plus grand nombre
possible d’artistes. Nous avons toujours osé le pari de la découverte,avec
quelques belles réussites avouons-le.
Lorsqu’il y a dix ans, nous avons programmé des groupes comme Dyonisos, Les Têtes noires ou Louise Attack,
la plus petite de nos deux salles de
concert était aux trois quarts vide.
Ces mêmes groupes font aujourd’hui
La Filature et remplissent les salles.
Des projets ?
Pleins la tête ! Dans les années à
venir nous irons davantage encore à
la rencontre du public.Nous le faisons
déjà avec le festival «Bêtes de scène»
qui d’ailleurs bénéficie de longue date
du soutien du Conseil Général. Mais
notre objectif est de multiplier les
manifestations «Hors les murs» et de
développer des partenariats avec
d’autres structures culturelles.
Si la diffusion de la musique est
notre vocation première nous souhaitons également poursuivre nos
efforts en matière de soutien à la
pratique musicale. A côté de ces deux
salles de spectacle, le Noumatrouff
met également à disposition des
musiciens amateurs ou aspirants professionnels,cinq studios de répétition
ouverts tous les jours du mardi au
samedi jusqu’à minuit. Ce n’est pas
notre activité la plus connue mais ce
n’est pas, assurément, la moins utile.
Bientôt
à l’affiche
Claire Di Terzi
le 4 mars dans
le cadre de
la semaine de
la Chanson
Française
NADA SURF
le 1er avril
Un concert dans la grande
salle du Noumatrouff
Noumatrouff
Noumatrouff-Fédération Hiero
57, rue de la Mertzau,
Mulhouse - Tél. 03 89 32 94 10
www.noumatrouff.com
haut-rhin
C’est pas pour les Oufs !
19
La Coupole à Saint-Louis
En verre et pour tous !
Un vaste et ambitieux projet de réaménagement du centre-ville qui
fait le choix de donner à la culture
la part belle. C’est à Saint-Louis, où
le théâtre de la Coupole s’est invité
au cœur de la cité et est devenu, en
quelques années,une vitrine au service du développement culturel
d’une ville et de sa région.
Pour sa sixième saison, la Coupole
reste fidèle à son ambition première:
diversité et ouverture. Au programme, musique classique, théâtre, chanson française, opérette,
danse… sans oublier le théâtre de
Jarnisy qui poursuit sa résidence à
Saint-Louis.
Le magazine du Conseil Général du Haut-Rhin
3 questions à
Charles Wilhelm
20
Conseiller général
du canton de Cernay
Vice-Président
du Conseil Général
Président de la Commission de
la culture et du patrimoine
2 croisée des Lys - 68300 Saint-Louis
Tél. 03 89 70 03 13
[email protected]
www.lacoupole.fr
tateur, à peine le pied posé à terre,
pénétrait dans un univers imaginaire, à la découverte d’atmosphères uniques et surprenantes, de
tranches de vie drôles, émouvantes,
déroutantes.
Ils reviennent en 2006
Juste la fin du monde, la nouvelle
création de la compagnie Jarnisy
Louis revient dans sa famille pour
l’informer de sa mort prochaine. Ce
sont les retrouvailles avec le cercle
familial où l’on se dit l’amour que
l’on se porte à travers les éternelles
querelles. De cette visite qu’il
voulait définitive,Louis repartira sans
avoir rien dit.
Création le mardi 26 septembre
2006 à 20 h 30
Un voyage théâtral
transfrontalier
Pour son dernier rendez-vous de la
saison 2004-2005,la compagnie de
théâtre de Jarnisy en résidence au
théâtre de la Coupole pour trois ans,
a proposé deux journées de rencontres et de découvertes théâtrales.
Pour ce voyage, samedi 21 mai et
dimanche 22 mai, troupe et spectateurs ont embarqué à bord de bus.
L’itinéraire a été jalonné de plusieurs
stations. Haltes théâtrales qui
allaient à la rencontre de l’environnement local et frontalier. Le spec-
Théâtre La Coupole
En chiffres
Acteurs ou spectateurs ? Avec la compagnie du théâtre
de Jarnisy les rôles sont parfois inversés.
Quelle est la place qu’occupe le
Département dans la vie culturelle
haut-rhinoise ?
Le Haut-Rhin se distingue, on le sait,
par un extraordinaire tissu associatif
et une activité débordante dans le domaine de la culture. Nos communes
et structures intercommunales savent
d’ailleurs se mettre au diapason d’une
telle richesse et en constituent souvent des acteurs essentiels, sans pour
autant disposer de moyens suffisants
pour faire face à la diversité et l’importance des demandes. Le Département constitue à cet égard, à travers
sa politique de soutien en faveur du
développement culturel,un partenaire
de poids qui doit cependant, lui aussi,
faire face à des enjeux budgétaires
cruciaux.
Voulez-vous dire par là que le Conseil
Général peut, à terme, être amené à
se désengager de son rôle de partenaire ?
Non, je ne le pense pas. Il faut savoir
que le soutien apporté par le Conseil
Général à la culture vivante est le
résultat d’une véritable volonté
politique et non d’une obligation
imposée par la loi, comme cela est le
cas, par exemple, pour le développement de la lecture publique ou pour
la conservation des archives départementales. C’est bel et bien parce que
ses élus en expriment le souhait fort
et constant depuis des décennies que
le Département poursuit son ambition, celle de favoriser l’accès de tous
les publics à toutes les pratiques culturelles. Cette politique volontariste
doit cependant,d’année en année,être
conciliée avec la multiplication des
charges obligatoires pesant sur notre
11,7 M€ pour
la politique culturelle
du Conseil Général dont
près de 4,8 M€ à
la culture vivante.
collectivité,notamment dans le cadre
des transferts de compétences de l’Etat
vers le Département.
Quelles sont les grandes lignes de la
politique que conduira le Département en 2006, en faveur de la
culture vivante ?
Outre la poursuite, voire le développement de nos actions traditionnelles,tant à destination des petites structures associatives qu’en direction de
nos partenaires incontournables que
sont par exemple les Dominicains de
Haute Alsace, La Filature, l’Atelier du
Rhin ou encore le CDMC, pour ne
citer que ceux-là, l’année qui vient de
débuter sera notamment marquée
par le lancement d’une politique
active de soutien en faveur des
Musiques Actuelles.
l e cahier
Un dossier de Pascal Herrscher, en collaboration avec le GREPPAL
Phytosanitaires
au jardin :
les bons
gestes
Lutter contre les mauvaises herbes,
les insectes et les champignons tout en protégeant
l’environnement, c’est possible !
Un trésor de santé
Posséder un jardin, produire ses propres
légumes, pouvoir offrir à sa famille ou à
ses amis des légumes frais, savoureux,
sains,de haute qualité nutritive,apporte
beaucoup de joies et de satisfactions.
Mais la nature, même lorsqu’elle est
domestiquée, est parfois cruelle. Mauvaises herbes, insectes, champignons et
autres ravageurs peuvent anéantir des
mois d’efforts et d’espérance.
Les jardineries et la plupart des supermarchés proposent dans leurs rayons
toute une panoplie de produits phytosanitaires qui permettent de protéger
efficacement jardin ou potager. Ces
produits,comme tout produit chimique,
ne sont toutefois pas anodins, ont des
impacts certains sur la santé humaine et
sur la pollution de l’air,des sols et de l’eau.
Il est donc impératif de limiter les risques
pour vous-même et pour l’environnement lors de leur utilisation.
L’objectif de ces pages est de vous y
aider et de vous convaincre que la plus
savoureuse des carottes n’est pas nécessairement la plus belle d’aspect.
Gare aux
idées reçues
Qui dit pollution, pense irrémédiablement industrie et agriculture. Un
raccourci un peu facile. Inexact surtout.
Savez-vous par exemple que le million
d’hectares de pelouses, de potagers et
de jardins d’agrément du territoire
national ne représente ni plus ni moins
que la moitié des superficies ensemencées en maïs ? Et comme la quasi-totalité des personnes possédant un jardin
utilise au moins un produit de traitement,
que 13 % en utilisent plus que six, que la
plupart fertilise à l’excès leur parcelle,
jusqu’à trois fois les besoins réels
des plantes cultivées, on comprendra
l’impact positif sur notre environnement
que peut avoir un jardinage en bon père
de famille.
Ne la laissez
pas tomber,
elle est si fragile !
Elle ? La nappe phréatique
rhénane, la plus importante réserve d’eau souterraine d’Europe dont
l’Alsace a la chance d’avoir
sous ses pieds la partie
amont. Une capacité de
stockage estimée entre
40 et 60 milliards le
mètre cube d’eau, soit
l’équivalent du débit
moyen annuel du Rhin !
On peut parier sans risque
que notre région ne manquera jamais d’eau. Le problème est de
savoir de quelle eau nous allons disposer demain. D’ores et déjà, près du tiers
de la surface de la nappe phréatique n’est
plus utilisable pour la consommation
humaine sans traitement.
22
haut -rhin
Le saviez-vous ?
Le seuil de potabilité de l’eau est fixé
à 0,1 microgramme par litre. En déversant 5 gouttes de substance active
dans une piscine olympique (50 m x
25 m x 2 m),cette norme est largement
dépassée.
Si vous avez choisi d’utiliser un produit
phytosanitaire, sélectionnez-le avec soin
et tenez compte :
● de la plante à traiter (rosier, gazon…)
● de l’organisme à combattre (herbes, insectes, champignons)
●
●
du type d’application (sur feuilles, sur sol nu…)
du type de surface à traiter (allée, potager, pelouse)
Préservez votre santé, préservez
votre environnement, respectez
ces douze points capitaux
Préparation du produit
1. Protégez-vous (bottes, gants, bleu de travail ou combinaison)
2. Utilisez du matériel adapté. Seul le pulvérisateur permet un
travail de précision. Evitez l’arrosoir trop gourmand en produit.
3. Respectez la dose préconisée
4. Préparez votre produit dans un lieu adapté,à l’écart d’un point
d’évacuation des eaux et éloigné de toute zone de stockage
d’aliments.
7. Ne fumez pas, ne mangez pas, ne buvez pas, ne mâchez pas de
chewing-gum pendant que vous appliquez le traitement.
8. Rincez le pulvérisateur et pulvérisez l’eau de rinçage sur une
surface perméable (allée, gravillons...). N’évacuez jamais d’excédent de produit dans les égouts ou les toilettes. Nos stations
d’épuration ne sont pas équipées pour éliminer les produits
phytosanitaires.
Après le traitement
9. Nettoyez bottes et gants
10. Rangez soigneusement vos produits dans un endroit aéré,
hors gel et dans leur emballage d’origine
11. Neutralisez vos emballages vides. Rincez-les trois fois (en passant l’eau de rinçage dans le pulvérisateur) et percez vos emballages afin de les rendre inutilisables.
12. Prenez une douche, ou au minimum lavez-vous les mains et
le visage
Attention : Quand vous traitez vos fruits et légumes, tenez
compte du délai avant récolte mentionné sur l’étiquette.
Application du produit
5. Attendez la période favorable. Ne traitez pas par forte chaleur,
s’il y a du vent ou si la pluie menace
6. Evitez les zones à risque (point d’eau, surface imperméable)
Lisez soigneusement l’étiquette
C : Corrosif
T : Toxique
Xn : Nocif
Xi : Irritant
N : Dangereux pour
l’environnement
● Composition
Noms et concentration
des substances actives
● Consignes de précautions
● Numéro d’homologation
environnementales
(obligatoire à vérifier)
● Mention “Emploi autorisé
dans les jardins” (obligatoire
depuis octobre 2000)
● Dose homologuée
Indique la dose maximum
pour laquelle le produit a
obtenu son homologation
Des gants, c’est bien.
Des bottes et un masque,
ce serait mieux !
● Périodes d’utilisation
● Consignes d’usages
● Symbole de toxicité
Renseigne sur
les risques encourus
Consignes de sécurité
pour l’utilisateur
haut -rhin
23
Macération d’orties : s’utilise contre les
maladies cryptogamiques (champignons),
principalement contre le mildiou
Macération de feuilles de fougères :s’utilise contre les pucerons et les limaces
Macération de feuilles de tomates : en
traitement curatif contre les pucerons et
pour lutter contre le ver du poireau
Macération de feuilles de noyer :
contre les chenilles
Infusion de feuilles de rhubarbe :
contre le ver du poireau
Jardinez
comme un pro
● La protection des végétaux commence
dans le sol. Une terre trop pauvre ou au
contraire trop riche en éléments nutritifs
donnera des plantes fragiles et déséquilibrées qui seront attaquées par les
maladies ou les parasites.
Astuces de jardinier
● Le marc de café mélangé au terreau
est un remède efficace contre la mouche
de la carotte.
● La bière et la cendre s’utilisent contre
les limaces.
● Pensez à cultiver des plantes
qui éloignent les insectes :
Ail : A mettre partout en cultures intercalaires pour son action bactéricide et
fongicide
Aneth : contre la piéride du chou
Basilic : contre les doryphores
Bourrache : contre le sphinx de la tomate
Ciboulette : contre la gale de la pomme
de terre
Sauge : contre la mouche de la carotte…
Associations
de bienfaiteurs
Le saviez-vous ? Les plantes potagères entretiennent entre elles des affinités électives. Ainsi, le chou adore le voisinage de
la laitue, de la tomate ou du céleri, mais
déteste celui du fraisier ou du radis. Favoriser ces mariages de raison, c’est faire
l’économie de nombreux traitements.
Naturels, mais
pas inoffensifs !
Certes,ils sont d’origine végétale :à base
de fleurs de chrysanthèmes pour la
Pyrèthrine, de racine de légumineuse
tropicale pour la Roténone. De plus, ils
éliminent la majorité des parasites tout
en épargnant la plupart de leurs prédateurs. L’utilisation des insecticides naturels nécessite toutefois un certain nombre de précautions. Parce qu’ils sont
sensibles à la lumière du jour, il convient
de les appliquer impérativement en
extrême fin de journée. D’autant plus
qu’ils présentent une toxicité pour les
abeilles,précieux auxiliaires du jardinier.
Alors, même les produits naturels,
utilisons-les avec parcimonie.
La cuisine
des jardiniers
Infusions, décoctions, macérations… Les
recettes de nos grands-pères ont prouvé
leur efficacité, même si leur action est
généralement de courte durée et s’il faut
répéter les applications plus souvent.
24
haut -rhin
Pour en savoir plus
Bêchage et binage sont un moyen
efficace de lutte contre les œufs et la
multiplication des larves de parasites.
● Pensez à pratiquer l’alternance des
cultures sur un même carré. Occupez
constamment le terrain en mélangeant
les légumes à croissance rapide avec des
espèces à développement plus lent.
●
Les amis du jardin :
apprenez à les reconnaître
et à les protéger
Hérissons, lézards, crapauds, musaraignes,mésanges,merles hirondelles… sont
les ennemis naturels des espèces nuisibles. Mais il y a une foultitude d’auxiliaires plus modestes et tout aussi efficaces
qu’il convient de protéger également.Les
coccinelles sont de grandes dévoreuses
de pucerons : jusqu’à 100 par jour. Perceoreilles, mantes religieuses… sont aussi
de redoutables nettoyeurs d’insectes
parasites. Mention particulière au roi des
auxiliaires, le carabe, dont le quotidien
est constitué de limaces, d’escargots et
de chenilles.
Le potager par les méthodes naturelles
de Victor Renaud et Christian Dudouet
aux éditions Rustica
Surveillez vos boîtes
aux lettres
L’APRONA, l’Association pour la
Protection de la
Nappe phréatique de la plaine
d’Alsace va diffuser au courant du
mois de mars
2006 à tous les
propriétaires ou
locataires d’une
maison individuelle située en
plaine, une plaquette sur les bonnes pratiques en matière
d’utilisation de produits phytosanitaires.
enjeux
Projet pour le Haut-Rhin
« Nous avons défini des
actions concrètes pour mieux
vivre ensemble »
Accéder à un service départemental à quelques pas de chez soi,
trouver la liste des équipements sportifs accessibles aux personnes
handicapées,ou consulter le cadastre de son quartier directement sur
Internet, voilà de quoi faciliter la vie de nombreux Haut-Rhinois ! Et
les idées ne manquent pas dans les groupes de travail chargés de la
mise en œuvre du Projet pour le Haut-Rhin. Ils répondent à l’un des
mots d’ordre du Président Charles Buttner : être toujours plus proche
des Haut-Rhinois.
Questions à Charles Buttner,
Président du Conseil Général
du Haut-Rhin.
Le déploiement des services départementaux au cœur des territoires a-t-il déjà
commencé ?
Nous entrons cette année dans une phase
active de ce projet qui répond au nom
– certes un peu technique ! – de « Territorialisation ».Deux expériences vont être
menées,l’une en milieu rural dans le Sundgau, et l’autre en milieu urbain sur une
zone qui s’étend de Mulhouse et sa couronne jusqu’à Saint-Louis. Dans le Sundgau, un regroupement de nos services
pourrait se faire dans un bâtiment du
quartier Plessier à Altkirch. En plus d’un
centre médico-social, cette antenne
départementale pourra loger plusieurs
services départementaux, les Unités
Territoriales Routières Départementales
(anciennement la DDE), des bureaux à
disposition des conseillers généraux...
Mais la véritable nouveauté réside dans
la création d’un « accueil-relais », c’està-dire un service chargé de répondre à
toutes les questions des usagers dans
tous les domaines de compétence du
Conseil Général.
En sera t-il de même en milieu urbain ?
L’antenne départementale qui concerne
les secteurs de Mulhouse et Saint-Louis
devra répondre à la problématique
spécifique de ce territoire.Nous réfléchissons actuellement à la meilleure locali-
sation, mais comme pour Altkirch, il
disposera d’un « accueil-relais ». Nous
n’allons pas appliquer la même recette
dans tous les territoires. Par exemple,les
cantons autour de Colmar, proches du
siège du Conseil Général, n’ont pas les
mêmes besoins que d’autres plus éloignés. Dans tous les cas, les maîtres mots
sont proximité et qualité de service.
Une idée intéressante est celle de la mise
en ligne, sur Internet, de données
géographiques en libre accès.
En effet, vous parlez du Système d’Information Géographique, ou SIG. Il répond
à ce même objectif de proximité. Nos
concitoyens doivent pouvoir, à partir de
chez eux, obtenir des informations
précises de façon simple et rapide. Facilement,ils pourront obtenir le plan du réseau d’eau potable, les cartes des zones
inondables, ou encore afficher les Relais
Assistantes Maternelles proches de chez
eux. Il ne s’agira pas seulement d’informations issues des services départementaux. Nous souhaitons fédérer l’ensemble des collectivités et organismes du
Haut-Rhin pour que toutes les données
disponibles soient mises dans un pot
commun, à la disposition des Haut-Rhinois,des communes,ou des entreprises...
Quels sont vos projets en matière
d’accès aux équipements publics ?
Dans ce domaine, la question de l’accessibilité des personnes handicapées doit
être une priorité. J’ai créé un groupe de
projet Handicap et Citoyenneté chargé
de cette question qui me tient particulièrement à cœur. Vivre tous ensemble
dans le Haut-rhin, cela veut dire que
l’action publique s’adresse à tous. C’est
encore plus vrai pour les personnes handicapées. La charte du Handicap actuellement en préparation définit un certain
nombre d’actions qui vont dans ce sens.
Je pense par exemple à l’accessibilité des
piscines ou à l’aménagement des bibliobus. Même les stages « Volants Jeunes »,
notre action phare en matière de sécurité routière,sont concernés car ils constituent un outil de prévention des accidents. Ce sont parfois les idées simples
qui changent la vie de façon radicale.
Voir sa propre maison en vue aérienne ?
Ce sera possible grâce au « SIG », le Système
d’Information Géographique du Département.
739 098
engagements
pour 2006
En début d’année, les
Haut-Rhinois ont reçu
dans leur boîte aux
lettres une plaquette
du Conseil Général.Elle
présente les chantiers
engagés en faveur de
tous les habitants.
haut -rhin
25
Des collégiens au
Mémorial de Schirmeck
Le 9 décembre dernier, deux
classes de troisième du collège
Berlioz de Colmar se sont rendues
au Mémorial d’Alsace-Moselle
situé à Schirmeck, qui retrace
chronologiquement l’histoire
particulière de l’Alsace et de la
Moselle de 1870 à nos jours.
Retour avec quelques-uns d’entre
eux sur deux heures de totale
immersion dans l’histoire…
Véritable lieu de mémoire
148. C’est le nombre de portraits photographiés, exposés dans la première
salle du Mémorial.Des inconnus de tout
âge et de toutes conditions vous parlent et vous regardent. «On étouffe
comme eux» témoigne Noémie, qui a
été particulièrement émue par cette
salle aux dimensions de cathédrale.
«La salle est sombre, l’atmosphère est
bizarre» enchaîne Anaïs. Un regard, un
vêtement, une coiffure. Difficile de ne
pas être saisi… Un audio-guide restitue
leur voix.Français,allemand et alsacien
se mêlent pour raconter 70 années d’histoire, de 1870 à 1939. Le ton est donné.
C’est le début d’un véritable plongeon
dans l’histoire. Onze étapes, toutes
différentes, relatent les moments clés
de l’histoire.De la déclaration de guerre
à la main mise nazie. De la «mise au
pas» à l’incorporation de force. De la
guerre à la Libération. Du procès de
Bordeaux jugeant les responsables du
massacre d’Oradour à la réconciliation
franco-allemande jusqu’à la construction européenne. Le Mémorial se veut
exhaustif.
26
haut -rhin
Munis d’un questionnaire préparé par leurs professeurs d’histoire,
les élèves du Collège Berlioz ont parcouru 3 000 m2 consacrés à notre histoire.
Un musée pédagogique
interactif
«Ce n’est pas un musée traditionnel,on
ne s’est pas ennuyé» déclarent à l’unanimité les élèves. Décors, éléments
sonores, changement de température,
voix off, salles contrastées. Rien n’est
laissé au hasard. «Ce sont les événements qui viennent à nous et non
l’inverse» témoigne Francis Helderlé,
professeur d’histoire à l’origine de cette
sortie scolaire.Tout est fait pour que les
visiteurs vivent et ressentent les
événements. Et ça marche !
Chacun se souvient… Pour Valentine,ce
sont les bombardements : «j’étais très
stressée et impressionnée». Pour Zoé,
ce sont la voix off d’Hitler déclarant la
guerre et les avis de recherches. Daniel,
quant à lui,se rappelle des changements
de noms de rue, des drapeaux aux
bandes tricolores qui passent aux croix
gammées et des machines à écrire dans
les bureaux nazis…Et surtout, chacun
se rappelle de son moment passé dans
le train. Ce train évoquant l’évacuation
des 600 000 Alsaciens et Mosellans
vers le sud-ouest de la France. «C’est
physique, on se sentait mal, cela donnait une impression de malaise.On avait
vraiment l’impression que l’on partait…»
se souvient Francis Helderlé, aussitôt
rejoint par ses élèves. «On n’aurait pas
aimé être là» ajoute spontanément
Anaïs. Un malaise accentué par le sol
légèrement en pente sur lequel le Mémorial a été construit.Le Mémorial,c’est
aussi une réflexion sur le présent avec
la projection d’un film d’une vingtaine
de minutes d’Alain Jérôme «Quand on
se dit qu’il y a encore plein de guerres
aujourd’hui… Que c’est encore possible
!» conclut Valentine pensive. «Cela fait
réfléchir !»
Bérengère Béhotas
Le Conseil Général participe au
financement des visites des lieux de
mémoire d’Alsace pour les classes de
3ème des collèges publics et privés.
éducation
Le Mémorial d’Alsace-Moselle a vu
le jour grâce à la participation des
départements du Haut-Rhin (531 176
euros), Bas-Rhin (2 655 880 euros) et
de la Moselle (498 500 euros) et des
régions Alsace et Lorraine. La ville
de Schirmeck, la Communauté de
communes de la Haute Bruche,
l’Etat et l’Union Européenne ont
également apporté leur contribution.
Mémorial d’Alsace-Moselle
67130 Schirmeck – Tél. 03 88 47 45 50
www.memorial-alsace-moselle.com
haut -rhin
27
À l’aube d’une nouvelle destinée
L’archéologie départementale a
20 ans
Le service départemental d’archéologie a été créé en 1985
pour sauvegarder la mémoire très lointaine et enfouie
des Haut-Rhinois. Vingt ans d’expérience, dont l’Alsace
toute entière pourra bénéficier dès l’automne, avec la
naissance à l’initiative des présidents du Haut-Rhin
Charles Buttner et du Bas-Rhin, Philippe Richert, d’un
nouveau service interdépartemental d’archéologie.
Et c’est le Conseil Général qui se montre
le plus entreprenant et innovant : un
service d’archéologie est créé au sein de
l’administration départementale sous
l’impulsion de Jean-Jacques Wolf, instituteur, archéologue par passion qui a
accepté, comme bénévole, la responsabilité du chantier archéologique de
Sierentz. Ayant donc fait ses preuves sur
le terrain, son talent est reconnu et le
poste d’archéologue départemental lui
est confié. Il faut souligner que depuis la
fin des années 60, il avait déjà retourné
des hectares de la terre sundgauvienne
et de la plaine du Rhin aux côtés des plus
grands archéologues du secteur comme
Ch. Bonnet ou R. Schweitzer.
Désormais le Haut-Rhin fait partie du
club des 10 départements français
disposant d’un service d’archéologie.
Sierentz et
la boucle est bouclée
Sierentz 1987, fouilles d’une habitation néolithique (vers 5000 av. JC)
Tête d’épingle
sculptée, figurant
un buste féminin
provenant du
chantier de
Sierentz (1994)
Sierentz, hiver 1977. Il fait un froid de
canard, mais cela ne décourage pas la
poignée d’archéologues passionnés du
Centre de Recherches Archéologiques
du Sundgau qui fouillent un site
menacé de destruction par l’extension
d’une gravière. Ils y découvrent en
effet, un gisement exceptionnel de
vestiges archéologiques, tombes et
mobilier funéraire, un village entier de
maisons en bois vieilles de plus de 7 000
ans,des céramiques,ou encore des monnaies romaines. Avec l’aide financière de
l’Etat et du Conseil Général, à l’époque
déjà soucieux de la sauvegarde du patrimoine, les fouilles se poursuivent au fil
28
haut -rhin
des ans pour s’intensifier en 1985 avec
le projet d’aménagement d’une zone
artisanale à l’emplacement de l’actuel du
Super U à Sierentz et donc d’une nouvelle
menace de destruction.
Le Haut-Rhin, pionnier
Dès lors,l’Etat,le Département,la Ville de
Sierentz et les aménageurs, conscients
d’être en présence d’un site archéologique majeur pour l’Alsace, décident de se
mobiliser en débloquant des moyens importants pour de nouvelles fouilles.Tous
sont prêts à soulever des montagnes afin
d’arracher à cette terre tous ses secrets.
20 ans d’efforts n’y suffiront pas.
Par sa taille (25 hectares), par la longue durée
d’occupation humaine (7 000 ans),par la qualité des trésors qu’il nous a livrés, par le temps
et l’énergie qui lui ont été consacrés,mais surtout parce qu’il est à l’origine de la création du
service départemental d’archéologie du HautRhin,le chantier de fouilles de Sierentz constitue l’un des plus importants jamais découverts
dans le Haut-Rhin. Si le site a déjà donné une
foule d’informations sur la manière de vivre
de nos lointains ancêtres, nos archéologues
départementaux essayent toujours et encore
d’en percer tous les secrets.
Dernier épisode : en janvier dernier, des fouilles de sauvetage d’urgence ont pu être réalisées grâce à la fibre patrimoniale et à la compréhension de l’aménageur de la gravière
Lafarge. Le hasard ou une force mystérieuse
aura voulu que cet ultime coup de pelle du service avant son intégration dans la structure
régionale soit localisé,tenez-vous bien,à moins
de 20 m de la première découverte de 1977 !
Et la boucle est bouclée !
archéologie
Les interventions du service départemental
d’archéologie depuis 20 ans
Pièce gauloise
découverte à
Sausheim
en 1994
Cette carte recense les principales activités
du service départemental d’archéologie.
Elle montre à quel point la localisation
des chantiers de fouilles dépend des
pressions de l’urbanisation beaucoup
plus importantes dans certains
secteurs comme la région
mulhousienne.
Les prospections aériennes, elles,
n’ont été possibles que dans la plaine,
dont les sols sont plus favorables à ce type
de détection. Les forêts, collines de loess
du Sundgau, montagnes et vallées
vosgiennes en sont donc exclues.
Les inventaires archéologiques ont été
réalisés selon les sollicitations des projets
d’élaboration de PLU (anciens POS)
des communes.
Si une grande partie du territoire a déjà
été passée au peigne fin en 20 ans, il reste
encore beaucoup de pain sur la planche
au futur centre interdépartemental
d’archéologie, et notamment dans les
vallées vosgiennes ou le Haut-Sundgau.
Vase «Grossgartach» reconstitué à partir de
fragments découverts à Sausheim en 1990.
Fabriqué vers 4700-4500 av. JC., ce récipient à
usage alimentaire est richement décoré d’impressions réalisées avec un outil en os. Le
mode de suspension, à l’aide de petites anses
perforées, est original.
haut -rhin
29
archéologie
pour rejoindre l’ancienne mairie à
Ensisheim. Entre-temps Bénédicte
Viroulet, archéologue et spécialiste en
céramique gallo-romaine, était venue
étoffer le service en 1992.
Fouilles et prospection aérienne
Sierentz 2006 : après le décapage à la pelle
mécanique les archéologues entrent en action.
Dans une vieille grange
Une situation privilégiée pour l’archéologue départemental ? «Ce service m’a
permis de réaliser mon rêve et de faire de
ma passion pour l’archéologie un métier,
avoue M.Wolf. En ce sens, je me sens privilégié, mais le vrai gagnant est sans
conteste le Haut-Rhin, dont le Conseil
Général, n’a pas hésité à marquer une
forte volonté de sauvegarder son
patrimoine archéologique malgré une
pression foncière de plus en plus forte ».
Jean-Jacques Wolf oublie de raconter comment il a pris ses fonctions à l’hiver
1985/1986 dans une grange sans eau,
sans chauffage, ni sanitaires… En 1989, il
est obligé de quitter les lieux pour cause
de transformation de la dite grange en
logements. La Ville de Landser l’accueille
alors dans une petite annexe de la mairie,chauffée cette fois,qu’il quitte en 1998
Le Département, au cœur
du nouveau dispositif
Après plusieurs années de blocage et de
crise,l’archéologie a été réformée en 2003.
Le nouveau dispositif laisse la part belle
aux collectivités territoriales (département ou commune) en matière d’archéologie préventive aux côtés de l’INRAP
(Institut National de Recherches Archéologiques Préventives). Elles peuvent
désormais réaliser tous les diagnostics
prescrits par l’Etat sur leur territoire, à
condition d’avoir obtenu l’agrément de
l’Etat. Haut-Rhin (décembre 2004) et
Bas-Rhin (août 2005) ont tous deux
obtenu cet agrément et y consacrent
désormais la plus grande part de leur
activité. L’agrément de la future structure
interdépartementale est en cours
d’instruction au Ministère de la Culture.
30
haut -rhin
Si les opérations de «terrain» tels
diagnostics, fouilles de sauvetage ou
programmées (et la rédaction des
rapports correspondants) et prospection
aérienne représentent la plus grosse part
des actions du service, une intense
activité d’étude y foisonne.
Ainsi, aux côtés de l’Etat, il contribue à la
réalisation de la carte archéologique de
chacune des 377 communes haut-rhinoises. Il s’agit d’un inventaire informatisé
des sites archéologiques connus, structuré dans un système d’informations géographiques sur le ban communal.L’équipe
participe également à des colloques, à
divers projets de recherche internationaux du fait des relations étroites qu’elle
a su tisser avec les universités et les instituts de recherches suisses ou allemands.
Enfin, elle est en contact avec un vaste
réseau de bénévoles d’associations et de
sociétés d’archéologie ou d’histoire,
autant de relais de proximité dont
l’archéologie ne saurait se passer.
déroulée cet automne.Les Présidents des
deux Départements ont,en effet,adopté
un rapport commun destiné à préparer
la création du nouveau service interdépartemental d’archéologie. Il réunira le
service haut-rhinois et le tout jeune centre d’archéologie bas-rhinois créé en 2005,
dans une structure unique basée à
Sélestat.Objectif :mutualiser les moyens
pour une meilleure efficacité.
Mais au-delà, la création de cette structure marque le premier pas vers une nouvelle collaboration à l’échelle régionale et
une autre manière d’appréhender notre
patrimoine culturel.
Une grande première en France !
Pionnière en 1985, pionnière en 2006,
décidément l’archéologie départementale est une jeune fille plutôt douée… et
bien loin de son image de vieille dame
poussiéreuse !
Frédérique Niedergang
Renseignements
Conseil Général du Haut-Rhin
Service d’Archéologie - 15 Place de l’église
68690 Ensisheim - Tél. 03 89 83 49 02
[email protected]
Conseils aux élus
Mais surtout,l’archéologie départementale est devenue un facteur incontournable de la définition des politiques
d’aménagement du territoire. Elle
travaille aux côtés des élus auxquels elle
n’hésite pas à donner conseils et appuis
logistiques lorsqu’ils sont confrontés
à des fouilles archéologiques. Une
information en amont peut aussi être
apportée afin qu’ils puissent anticiper au
maximum la réalisation des projets
d’urbanisme.
Enfin,en plus des cours dispensés à l’Université de Haute-Alsace par les archéologues, des séances de formation sont
organisées pour les brigades vertes et
personnels forestiers, publics qui, au
quotidien,peuvent être confrontés à une
découverte archéologique.
Autant de missions qui seront, bien
entendu, reprises par la future structure
interdépartementale.
Haut-Rhin et Bas-Rhin
se marient
La publication des bans du mariage s’est
Sépulture mérovingienne à Eschentzwiller.
événement
Exposition au Conseil Général
Liberté, Egalité,
Handicapés
du 20 mars au
7 avril 2006
Changeons notre regard sur le handicap… La nouvelle
exposition présentée à Colmar pourrait être résumée
dans cette phrase. En vingt-et-un panneaux, illustrés
par le célèbre dessinateur Zep (l’auteur de Titeuf),Handicap international nous rappelle que les droits de
l’Homme ne s’adressent pas encore à tous les hommes. Il ne tient qu’à nous de faire changer ce regard.
Une belle leçon de citoyenneté pour toute la famille!
Exposition :
«Liberté, Egalité, Handicapés»
Conseil Général du Haut-Rhin, 100 avenue d’Alsace à Colmar
du 20 mars au 7 avril 2006 - Ouvert de 8h à 12h et de 14h à 18h
Visites guidées pour les groupes sur rendez-vous
auprès de Handicap International,
Antenne du Haut-Rhin au 03 89 46 05 76
haut -rhin
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Trois champions
dans les Vosges
Préparer les Jeux Olympiques
dans les Vosges… On n’y
croyait pas ou du moins on
n’y pensait pas ! Et pourtant,
c’est bien à la station du Lac
Blanc que s’entraînent
les trois snowboarders
internationaux du club de
Sainte-Marie-aux-Mines, qui
avaient été présélectionnés
pour les Jeux Olympiques.
Avec ses pistes profilées, son
tunnel et son télésiège
débrayable, la station du Lac
Blanc a désormais tout d’une
grande ! Portrait et découverte de nos trois champions:
Florine, Sylvain et Charlie.
32
haut -rhin
Nom : Florine Valdenaire 23 ans
Discipline : snowboard
Spécialités : Slalom parallèle et géant
parallèle
Palmarès :
Championne du monde junior 2000 et
2001
Qualifiée aux JO de Salt Lake City 2002
Championne de France 2003
Championne du monde universitaire 2005
3e aux championnats de France 2005
110 épreuves de coupe du monde
Titre dont elle est la plus fière :
Championne du monde Universitaire
Défaut : mon exigence avec les autres et
parfois avec moi-même
Qualités : la rigueur
Loisirs : bon nombre d'activités sportives
(roller,natation,VTT, tennis ...),les puzzles
Nombre fétiche : le 22, jour de ma naissance. Peu superstitieuse en général !
Aime : le chocolat,retrouver les gens que
j'aime !
Déteste : les choses mal faites ou à moitié faites, le non respect des autres et de
la nature, les chats !
Anecdote : je me suis cassée le bras l'an
passé en enseignant le snowboard,ce qui
m'a valu de nombreuses "moqueries" de
la part de mes collègues
Peur : le déclin écologique de notre planète et le "je m'en foutisme" de certaines
populations et certaines nations
Idole : Yannick Noah pour ce qu’il a accompli dans le sport,la musique,l’humanitaire et pour son charisme
Rêve : voyager (la Réunion, l'Australie, la
Patagonie) et pourquoi pas la lune ??
Objectifs 2006 : continuer à me faire plaisir en compétition en snowboard
sport
Nom : Sylvain Dufour 23 ans
Discipline : snowboard
Spécialités : Slalom parallèle, géant
parallèle et snowboardcross
Palmarès :
Champion de France junior 2001
1 victoire en coupe d’Europe
Vainqueur de la coupe de France 2003
8e à Landgraaf (dec 2004) et 12e à
Gastein (dec 2004) en coupe du monde
Qualifié aux championnats du monde
2005
Vice champion de France 2005
Titre dont vous êtes le plus fier : coupe
d'Europe,2e aux championnats de France
l'année passée
Qualités : l'orgueil, la générosité
Défauts : l'orgueil, l’égoïsme
Loisirs : moto cross, golf
Nombres fétiches : 19 et 17, date de
naissance et chiffre vainqueur a mainte
reprises
Aime : l’honnêteté
Déteste : les ronfleurs
Anecdote : vive la glisse…
Peur : perdre mon esprit d’enfant
Idole : moi ! (Plus sérieusement) J’admire
beaucoup de sportifs
Rêve : c’était les JO
Objectifs 2006 : avoir une très belle
saison 2006 en coupe du monde
Nom : Charlie Cosnier 26 ans Défaut : Susceptible
Qualités : tolérant, objectif
Discipline : snowboard
Spécialités : Slalom parallèle
Palmarès :
Champion du monde junior 1998
et 1999
2 victoires en coupe du monde
Qualifié aux JO de Salt Lake City
2002
Champion de France 2002
8e aux championnats du monde
2005
Champion de France 2005
a participé à 140 épreuves de coupe
du monde
Titre dont vous êtes le plus fier :
ma 1ère victoire en coupe du
monde en janvier 1999
Loisirs : tennis, VTT, piano
Nombre fétiche : 1807 (mon code
de carte de crédit!!!)
Aime : la cuisine de ma maman
Déteste : le cassoulet
Anecdote : je fais un sport de
vitesse dans lequel ce sont les
Suisses les plus forts !!!
Peur : avoir des regrets
Idole : Pete Sampras, il était trop
beau à voir jouer au tennis
Rêve : avoir aucun regret à la fin
de ma vie...
Objectifs 2006 : finir l'hiver
épanoui sur le plan sportif pour
profiter de l'été !
Vous êtes Fan ? Devenez Club !
Devenez membre du Fan-Club
de Sainte-Marie-aux-Mines à partir de 5€
Pour adhérer :
Allez sur le site :
http://www.lac-blanc.com/snowfanlacblanc
● Envoyez votre participation à l’ordre du SkiClub-Fan-Club de Sainte-Marie-aux-Mines,
à l’adresse suivante :
Dufour Gilles - Fan-Club - 24, rue St Louis 68160 Sainte-Marie-aux-Mines
●
Ski de fond
Karine Philippot, la championne !
A 27 ans, cette jeune skieuse du ski club de Ranspach est
sélectionnée pour les JO de Turin. 9ème aux JO de Salt Lake
City sur 15 km libre en 2002, Karine a déjà à son actif un
palmarès impressionnant. Dernier titre international
en date : la coupe du Monde 2005 où elle décrocha le
meilleur résultat de sa carrière, en arrivant 3ème.
N’oubliez pas d’indiquer vos coordonnées
A l’heure où nous mettons sous presse,
trois semaines avant les Jeux Olympiques
de Turin, Haut-Rhin magazine souhaite
bonne chance à notre championne !
haut -rhin
33
Patrick Fulgraff (Le Fer Rouge)
La tradition
toujours renouvelée
Chez les Fulgraff, on tombe dans la marmite tout petit.
Patrick qui officie aux fourneaux du Fer Rouge à Colmar a
repris l’affaire de son père qui était lui-même fils d’un
restaurateur de Marckolsheim venu s’installer dans la cité.
Depuis trente ans, Patrick crée, innove, invente. Son dernier concept : les Ferettes, une formule qui met les grands
plats de sa cuisine dans les petits ! Récit d’une épopée
gastronomique inscrite dans le patrimoine du Haut-Rhin.
Avec Patrick, c’est donc la troisième
génération qui perpétue la tradition familiale : « Quand j’étais gosse, le restaurant c’était notre maison. On mangeait,
on vivait là.La famille avait sa table à côté
de celle des habitués qui venaient
prendre l’apéritif tous les jours. »
En 1910, le grand-père, restaurateur à
Marckolsheim vient s’installer à Colmar
où il achète l’Hôtel du Musée près du
théâtre. C’est un bâtisseur. Il construit, il
agrandit. Il équipe les 45 chambres de
l’eau courante… pas courant à l’époque.
Dans une maison du 16è siècle
Chez Léon Fulgraff,toute l’Alsace sait trouver une cuisine de saison. Le gibier fait la
renommée de la table et les voyageurs
qui descendent à l’hôtel côtoient les
Colmariens dans la salle à manger.
De 1945 à 1970, c’est le fils de Léon, René,
le père de Patrick, qui reprend l’affaire
avant d’acheter le Fer Rouge, près de
l’ancienne douane. Une belle maison
alsacienne du 16e siècle.
Quand son père prend les fourneaux de
la Grand’rue en 70, Patrick a seize ans et
décide d’arrêter ses études : « Mon père
ne m’a pas incité à faire ce métier. Il m’a
laissé le choix. Mais toute mon enfance,
j’avais humé, dès cinq heures du matin,
l’odeur du caramel de cuisson des viandes qui flottait déjà dans la maisonnée.
Et quand j’allais lui dire bonjour avant de
partir à l’école,mon père me tendait une
cuillère pour que je goûte ses sauces.
J’ai toujours ressenti mon père comme
un homme heureux.Et avec un tel exemple mon choix s’est guidé tout seul. »
De Pic à Bocuse
Voilà Patrick sur les routes de France avec
la chance de débuter son apprentissage
chez Pic à Valence, dans une ambiance
familiale. Il a en mémoire la cuisine de
son père,un disciple d’Escoffier,un amoureux des plats en sauce,respectueux des
traditions qui depuis l’achat du Fer Rouge
ne pratique plus une cuisine d’hôtel mais
de restaurant.
Chez Pic, il retrouve le même souci de la
rigueur, de l’ordre et du bonheur.
L’apprentissage le mène ensuite au
Vivarois,avenue Victor Hugo à Paris chez
Claude Peyrot, un technicien d’avantgarde, puis chez Bocuse où comme tous
les apprentis de France il restera subjugué par le maître :« On le craignait.C’était
un meneur d’hommes qui savait s’entourer et qui avait l’incroyable talent de
savoir vendre sa cuisine, son image et…
soigner ses relations presse. »
Rigueur et discipline
34
haut -rhin
Après avoir appris la pâtisserie au
Vivarois, il apprendra chez Bocuse les
sauces et les poulardes en vessie, le
produit-phare de Monsieur Paul.
Chez Bocuse, les commis de cuisine ne
rigolent pas tous les jours.C’est une école
d’ordre, de discipline.
C’est à ce prix qu’on s’élève, qu’on progresse. Et en trente ans, Patrick a su faire
évoluer sa cuisine : « Quand j’ai repris le
Fer Rouge je suis resté fidèle aux traditions familiales pendant deux ans,avant
portrait
d’engager la transition vers ma propre
carte. Je me suis alors orienté vers des
sauces plus légères,et les petits légumes.
Ma génération a bénéficié d’évolutions
technologiques qui nous ont beaucoup
apporté. Du temps de mon père la cuisine sous vide n’existait pas.Il confectionnait ses foies gras dans des boîtes en fer
cerclées.Aujourd’hui on les met sous vide.
Autre exemple :on peut maintenant faire
une hollandaise à la minute. »
Les ferettes entrées
Naturel et produits de saisons
La cuisine de Patrick, c’est ses goûts personnels qu’il traduit sans souci de la mode.
Il n’aime pas associer le foie gras au pain
d’épices ou à la confiture de figues. Il préfère disposer à côté une purée d’artichaut
émulsionnée à l’huile d’olive avec une
réduction balsamique. « J’aime bien que
les foies gras ne soient pas tués par un
excès d’alcool. Le porto me convient
bien parce qu’il n’est pas agressif par
exemple. »
Les goûts et les habitudes ont également
évolués. Foie gras et saumon étaient des
produits rares, synonymes de fête et ils
se sont banalisés.
« La cuisine aujourd’hui est plus libre,
moins enfermée dans le carcan du
classicisme. Et puis notre rapport aux
aliments aussi a changé.On n’écosse plus
les petits pois ! Par contre nous avons
gardé le goût du naturel et du produit de
saison. »
Le matin, Patrick commence sa journée
par les achats. Le grand frais à Colmar,
les produits maraîchers sur le marché. Le
Fer Rouge a son courtier en viande qui
connaît les goûts du patron et lui réserve
les morceaux. « Je fais un premier
passage en cuisine vers 9h30 pour voir si
tout est lancé, mais l’équipe connaît la
philosophie du chef et sait ce qu’elle a à
faire. »
Originalité, qualité, nouveauté sont les
trois principes de la maison. Les restaurants gastronomiques subissent depuis
quelques années une diminution de la
clientèle d’affaires due à la situation
économique qui les oblige à innover en
permanence.
« Le concept des Ferettes que l’on vient
de lancer est destiné à faire connaître le
restaurant à une clientèle qui hésiterait
à venir chez nous pensant que c’est trop
luxueux pour elle. Avec les Ferettes,cette
clientèle peut goûter des portions dégustation qui lui donneront une idée de
notre créativité et de notre cuisine. »
Les ferettes plats
Les ferettes desserts
Les Ferettes
Les ferettes ou l’art de mettre les grands
plats qui ont fait la renommée du Fer Rouge
dans des petites assiettes design.
A qui cela s’adresse-t-il ?
A deux copines qui ont envie de papoter
entre midi et deux dans un cadre chaleureux
et tranquille.Un discret fond musical.La possibilité de déjeuner léger, voire végétarien.
● A un homme qui invite pour la première
fois à déjeuner une femme en espérant que
« plus si affinités ». En l’invitant aux ferettes,
il témoigne de son bon goût. Il l’emmène
dans un endroit discret et calme. Il la traite
royalement sans avoir l’air de chercher à
l’épater.
●
● A des hommes d’affaires pressés qui
accompagneront leur assiette d’un verre de
bon vin.
La carte
Vous pouvez bien sûr prendre une,deux ou
trois assiettes !...
Les ferettes entrées :
Une assiette avec délice de foie gras, saumon cru mariné à la graine de fenouil et huitre aux poireaux et à la crème échalotée.
Les ferettes végétariennes :
Une assiette avec gourmandise de champignons des bois, gratin d’aubergines à la
crème tomatée,soupe de pommes de terre
aux arômes de truffe.
Les ferettes desserts :
Tarte aux pommes, compotée d’ananas
mascarpone légère, pruneaux ivres de vin
rouge.
Le Fer Rouge, 52 Grand Rue à Colmar
Du mardi au dimanche.
haut -rhin
35
dialecte
Fàsnàcht, d’ femfta Johreszitt
Elsassischa Fàsnàcht ?
Gìt’s dàs oder han mìr ìm Landla nìt ìmmer meh so ne Mìschung vo Karneval
üssem Rhilànd (wie Köln oder Mainz),
àlemànnischa Fasnet, Bàsler Fàsnàcht,
oder Fasching ìm Bayrischa ? Farba nìt
mankmol sogàr Nice, Venedig, Rio uf
uns àb ?
Fìndet me nìt Umzeeg mìt Guggamüsik,Kenigina,Prìnzpaarla,Sambatanzer,
Màskabaal, Sìtzunga mìt kabarettàrtiga Dàrbietunga ? «Frauenrecht»,wie’s
bi unsera Nochber heißt, wìrd bi uns
dur dr Bibalafritig ersetzt.
Dr 11.11 àm 11 Ühr 11
D’Ereffnung vo dr Karnevalzitt àm nàrrischa Tèrmin vom 11.11.um 11 Ühr 11 ìsch
e Erfìndung vom 19. Johrhundert. Me
müess wìssa às die Zàhl 11 àls nàrrisch
àglüeckt wìrd, wie se d’Zeh Gottesgebota eberschrìttet, àber d’Zàhl vo de
zwälf Aposchtel nìt erreicht.Drgega Fasnet un Fasching sìn scho zwälf johrhundertlàng zwescha Drèikenig un Aschamìttwuch igranzt. Dàs beditet às, dur
dàs às Oschtera beweeglig ìsch, d’Fàsnàchtszitt gràd so güat 28 wie 63 Tag
kà düüra. Un do reda mìr vo dr Herrafàsnàcht, dènn d’Bürafàsnàcht, o àlta
Fàsnàcht gnennt, kummt drno èrscht
rìchtig ìn Schwung.
Dr «schmutzig Dunschtig»
S ditscha Wort «Fastnacht» bezeichnet
dr Oba vor dr Fàschtazitt,doch meischtens fàngt dr gànz Hàllodrio àm
«Schmutzig Dunschtig» à, wie me ìm
Bàdischa sajt,schmutzig ìm Sìnn vo fattig.Vor’m vierzig tàglànga Fàschta,düet
me rìchtig feist assa.No brücht me sìch
nìt wundra àss Fàsnàchtskiechla, Nonnapfertzla un Schankala untrènnbàr vo
dara Perioda sìn. Wenn ìm Elsàss d’cavalcades pràktisch ìmmer àm e Sunntig stàttfìnda, ìsch ana àm Rhi speziell
àm «Rosenmontag» dr Dèifel loos.«Am
Rosenmontag bin ich geboren, bis
Aschermittwoch bin ich verloren !»
«Morgastreich»
D’Basler Fàsnàcht geht èrscht e Wucha
36
haut -rhin
speeter los. Am Mantig nonem Aschamìttwuch fànge ìn Bàsel «die drey
scheenschte Däg» mìtem Morgastreich
à. Fàscht hundertàuisig wunderfìtziga
Züeschàuier wann jed Johr dàs Erreignis erlaba. Punkt vieri z’Morga wara
àlla Liechter gläscht. «Morgenstreich,
vorwärts, marsch !» rieft dr Tambourmajor,un scho geht dr «Charivari» loos.
Gruppa, mìt verruckta, gspangschtiga,
melancholischa un wìtziga Gschtàlta,
Cliqua,mìt Trummla un Pfiffla,gehn ìhr
Wag bis es Zitt ìsch fer d’obligàtorischa
Mahlsuppa un d’Zewalawaia.
’S Puppi verbrènna
’S And vo dr Fàsnàcht ìsch vilmol mìt
Fiir verbunda.’S Lumpapuppi,wo d’Boosheit symbolisiert,wìrd dur’s Dorf gfiert,
àklàgt fer veràntwortlig vo àllem Leid
wo uf d’Menscha ku ìsch ìm vergàngena Johr, un si Tod ìn de Flàmma kàt
eim nur àns Haxaverbrènna ìm Mìtte-
làlter erìnnera. Dr Symbol vom Fiir, wo
Dunkelheit un Kälte vom Wìnter furtjàgt, befìndet sìch o, uf beida Sitta vom
Rhi,bim Schiibaschlàga,wo brènnenda
Holzschiiba mìt Hàselnußstànga bargàb ìns Tàl gschleudert wara.
Dr Sinn vo dr Fastnacht ìsch, we gsait,
voll mìt dr Fàschtazitt verbunda. Un eigentlig därftigt nur dajenig Fàsnàcht
fiira, wo hìntenoh fàschtet un sìch uf
Oschtera rìschtet...
Un wie saller gsajt hàt : «Liaber eimol
ìm Johr nàrrisch se, às’s gànza Johr verruckt.»
Yves Bisch
Nonnapfertzla : des pets de nonne
Schankala : (des petites cuisses) des
beignets de carnaval
E Zewalawaia : une tarte à l’oignon
brènnenda Holzschiiba : des petits
disques en bois enflammés
territoires
Une rubrique de Pascal Herrscher
Le Logelbach
Ce n’est ni une commune, ni un quartier puisque partagé entre
Colmar,Ingersheim et Wintzenheim. Le Logelbach n’en possède
pas moins une très forte identité et ses habitants ont en commun un solide sentiment d’appartenance à une communauté.
haut -rhin
37
La première zone
industrielle de Colmar
Les établissements Haussmann vers 1826
Logelbach s’est développé à l’emplacement d’un ancien village dénommé
Durrenlogheim mentionné dès le milieu
du 8e siècle et détruit pendant la guerre
de 30 ans. Dès la fin du Moyen Age, de
nombreux petits établissements de
caractère artisanal, tels que des foulonneries, des tanneries, des moulins à blé
ou à garance… s’installent sur les rives du
Logelbach pour en utiliser le courant.
Par la suite, quelques expériences plus
ambitieuses voient le jour, entre autres
la création d’une poudrerie royale.
C’est l’installation de la fabrique de toiles imprimées des frères Haussmann en
1775 et de la filature de coton d’Antoine
Herzog (1818) qui marque le début d’une
véritable industrialisation dans la région
colmarienne.
hangars de machines en dents de scie, les
maisonnettes de la cité ouvrière et surtout
les deux énormes bâtisses qui avaient servi
au séchage des étoffes, des indiennes.»
Tomi Ungerer
A la guerre comme à la guerre
Dessins et souvenirs d’enfance
La nuée bleue
“ Un charme qui n’était
pas du goût des cigognes ”
«Pour des raisons pécuniaires, ma mère
vint s’installer au Logelbach, banlieue
industrielle de Colmar. Les deux filatures
Haussmann et Herzog établies au début
de l’ère industrielle donnaient à cette
agglomération un charme qui n’était pas
du goût des cigognes, et où le folklore alsacien était inexistant.Les parcs et les grandes villas des barons de l’industrie semblaient mettre en valeur les cheminées,les
38
haut -rhin
L’équipe sportive féminine
des établissements Haussmann
La guerre de l’eau
n’aura pas lieu
Le Mulhbach,
dont un tronçon
seulement a pris
le nom de Logelbach, prend sa
source dans la
Fecht en amont
de Turckheim.
Les premiers documents qui le
mentionnent
datent du 13e siècle. Son aménagement est très
certainement
plus ancien et a été entrepris pour alimenter la cité colmarienne en eau.S’agitil d’un cours d’eau artificiel ou d’un bras
de la Fecht ? La question est d’importance
car si le cours d’eau est artificiel, il est la
propriété de la ville de Colmar.Au contraire,
si c’est un bras de la Fecht, c’est une propriété publique. Mais comme il n’existe
aucun document fiable à ce sujet,la question n’a jamais été véritablement tranchée. Ce qui, tout au long des siècles, a
été l’origine de multiples conflits d’usage.
Une guerre de l’eau qui n’aura toutefois
plus lieu. Le développement de nouvelles sources d’énergie ont entraîné l’abandon progressif des rives du Logelbach.
Et le canal qui, il y a quelques décennies
encore,était au cœur de la vie de tout un
quartier,n’apparaît plus aujourd’hui aux
yeux de ses riverains que comme un cours
d’eau dégradé.
Le Logelbach
territoires
Entrepreneur et philanthrope
Grande figure du textile haut-rhinois,
Antoine Herzog fils est à l’origine de la
première concentration industrielle verticale du grand Est de la
France. De la production de l’énergie à celle
de la matière première, Herzog maîtrisait toutes les étapes
Antoine Herzog fils de la filature et du tissage du coton. Esprit
1816-1892
visionnaire et prospectif, il a construit sur les modèles britanniques des usines sans étage,à éclairage
zénithal qui offraient d’excellentes conditions de travail mais surtout permettaient
les rendements les plus élevés !
Pendant la guerre de Cessession qui bouleverse le marché du coton, il achète en
Algérie et au Sénégal de vastes propriétés pour y cultiver l’indispensable matière première. Antoine Herzog fait également construire une cité ouvrière, un
hôpital,des écoles,crée une caisse de maladie, de secours et de retraite pour ses
ouvriers et est un des premiers,dès 1864,
à ramener la durée quotidienne de
travail de 12 à 11 heures sans diminuer les
salaires.
Des usines sans étage, à éclairage zénithal
sur les modèles britanniques.
Ancienne villa du directeur des établissements Herzog, aujourd’hui occupée par l’école Steiner
Fournisseur de sa majesté
C’est incontestablement une place à part
que la manufacture Haussmann occupe
dans le paysage de l’industrie textile hautrhinoise. De par sa situation en plaine
tout d’abord alors que ses concurrents se
cantonnent dans les vallées vosgiennes,
du fait de l’origine locale et allemande de
ses capitaux aussi et de son indépendance à l’égard des grandes compagnies
helvético-mulhousiennes,mais plus que
tout du fait de sa quête obstinée de la
plus haute qualité. Dès leur création, les
établissements Haussmann mènent en
effet une politique de salaires élevés afin
d’attirer la main-d’œuvre la plus qualifiée. Et de fait, l’entreprise compte dans
ses rangs les artistes peintres, les graveurs et les imprimeurs les plus remarquables de l’époque, qui portèrent haut
et loin la réputation de la manufacture.
Le succès des indiennes de l’entreprise
du Logelbach était tel que les plus nobles
dames du royaume les portaient dont la
reine Marie-Antoinette, et que les trois
quarts de la production partaient à l’étranger notamment en Allemagne et dans
les pays baltes et slaves.
Du coton des îles Viti et du Pérou
Maisons d’ouvriers des établissements Herzog
«La fabrication des filés de tous les numéros de finesse implique l’emploi de cotons
de toutes qualités, de toutes provenances… Il y a des cotons de longue soie de la
Géorgie,de l’Algérie,des îles Viti et Taïti,du
Pérou et de l’Inde française :ce sont les plus
beaux, ceux qui servent pour les filés fins.
Il y en a de l’Egypte,de l’Amérique Centrale,
de la Louisiane : ce sont ceux qui servent
pour les sortes moyennes et ordinaires.
Il y en a de l’Inde anglaise : les omras,
les broachs, employés pour les articles
communs et les gros numéros.»
Charles Grad
L’Alsace, le pays et ses habitants
Hachette 1889
Dites-le avec des fleurs
Les artistes dessinateurs étaient les
incontestables aristocrates des ouvriers
du textile. Leurs
appointements
annuels pouvaient
s’élever à 6 000
livres alors que
ceux d’un manœuvre qualifié ne
dépassaient guère
les 500 livres.
Formé au dessin
floral à Paris,JeanGeorges Hirn,père
du grand savant et gendre de JeanMichel Haussmann cofondateur des établissements du même nom, contribua
grandement à la réputation de la manufacture du Logelbach en étant à l’origine
de nombreuses et admirables créations.
haut -rhin
39
territoires
La chapelle Herzog
Elle attire le regard car nul ne
s’attend à trouver une église
en grès rose des
Vosges, fine et
élancée,de style
néoclassique en
plein cœur du
Logelbach.
Ca t h o l i q u e s
pra t i q u a n t s,
alors que tous
les autres patrons du textile alsacien sont issus de
grandes familles protestantes, les
Herzog ont voulu doter le Logelbach d’un
joyau. Ils confièrent sa réalisation à
l’architecte parisien Van Soolen qui s’inspira de la chapelle Saint-Louis,dite Sainte
Chapelle,à Paris. Les deux clochetons ont
été détruits pendant la seconde guerre
mondiale.
La chapelle Herzog par Hansi qui au début de sa
carrière était dessinateur aux établissements Herzog
Maison éclusière
Maison ouvrière Haussmann. Le clocheton
servait à appeler les ouvriers au travail.
Ils ont fait le mur
Dans la crypte de la chapelle Herzog
La ville de Wintzenheim souhaite créer
une association pour la sauvegarde de
la chapelle Herzog et lance un appel à
toutes les bonnes volontés
Pour tout renseignement
Mairie de Wintzenheim,
tél. 03 89 27 94 94 - M. Buhler
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haut -rhin
La famille Herzog résidait sur les hauteurs
d’Ingersheim,au lieu-dit Letzenberg.Leur
villa ainsi que la très belle chapelle décorée par le peintre Henner ont été détruites. Subsiste toujours par contre le très
beau mur crénelé, bâti par les ouvriers
des établissements Herzog en période de
chômage technique. Autrement dit lorsque le débit du Logelbach était insuffisant pour produire l’énergie nécessaire à
l’alimentation des machines à tisser et à
filer.
Le Seigneur des anneaux
«Son front puissant,agrandi par une calvitie précoce que dissimulait une perruque,donnait à physionomie un caractère
étrange qu’accentuait une singulière difficulté d’élocution. Sa conversation était
saccadée,pénible.Mais la plume à la main,
il prenait sa revanche et écrivait de main
de maître ces ouvrages qui étonnaient le
monde savant». Et pourtant, Gustave
Adolphe Hirn, petit-fils de Jean-Michel
Haussmann et cousin du célèbre Préfet
de Paris, fut un savant pratiquement autodidacte. Cet homme qui a abordé les
plus hautes spéculations de la science a
débuté sa carrière comme chimiste coloriste dans l’entreprise familiale. Cette
activité est à l’origine de ses premières
découvertes scientifiques.Sa curiosité est
sans limite. Hirn s’intéresse autant à la
chimie qu’à la physique ou aux mathématiques. Ses découvertes sont fondamentales dans le domaine de la thermodynamique, de la chimie du pétrole et
même des techniques de forage qu’il
expérimente lui-même au Logelbach.
Roentgen et Becquerel, en découvrant le
phénomène de la radioactivité,viennent
confirmer ses intuitions géniales sur l’origine de la chaleur solaire. Même Saturne
attire son attention dont il démontre que
les anneaux ne sont pas solides mais
plutôt liquides ou gazeux.
concours
Rallye Alsace-Vosges
Ville d’Epinal
Passez une journée
au cœur de la course !
Pour vivre un moment inoubliable, participez à ce concours
en répondant à nos cinq questions.
1er prix
4e prix
Une journée au cœur du rallye
pour 2 personnes
Le livre de Sébastien Loeb «Trajectoire
gagnante» dédicacé par le champion
Invités VIP,vous passerez la journée du samedi
6 mai sur le rallye. Entièrement pris en charge
depuis le petit déjeuner jusqu’au dîner vous
le vivrez de l’intérieur. Un bus vous conduira
sur tous les points chauds de l’étape. Au programme : les spéciales, une visite commentée du parc d’assistance, des rencontres au
parc de regroupement, les explications des
mécanos et des pilotes…
du 5e au 10e prix
e
2 prix
Un baptême rallye en voiture “000”
sur une ou deux spéciales
A la place du copilote vous empruntez un
parcours chronométré en voiture ouvreuse.
Accrochez votre ceinture !
3e prix
Un collector de plaques du rallye
Alsace-Vosges
Une plaque du rallye Alsace-Vosges 2006
et un tee-shirt ASACAR
Tous les gagnants se verront
également remettre une montre
du Conseil Général.
Le rallye Alsace-Vosges - Ville d’Epinal, organisé par l’Association Sportive de l’Automobile
Club d’Alsace et du Rhin (ASACAR) est la
2e manche du championnat de France.
Le 22 mars à 14 h, un tirage au sort
public départagera les gagnants
(hall d’accueil du Conseil Général).
Les résultats seront publiés dans
notre prochain numéro.
Question 1
Question 5
Quel est le champion
du monde des rallyes
2005 ?
A Carlos Sainz
B Marcus Grönholm
C Sébastien Loeb
Le classement
« toutes catégories
confondues » s’appelle le classement :
A Scratch
B Velcro
C WRC
Question 2
Quel constructeur a
remporté le championnat du monde
des rallyes en 2005 ?
A Peugeot
B Citroën
C Ford
Question 3
Qui a gagné le rallye
Alsace-Vosges l’année dernière ?
A Nicolas Bernardi
B Didier Auriol
C Ari Vatanen
Question 4
Les voitures participant à ce rallye doivent obligatoirement
être immatriculées.
A Vrai
B Faux
C Cela dépend des
catégories
Pour participer
indiquez sur une
carte postale :
- le numéro de la
question et la lettre
correspondant à
votre réponse
- votre nom, prénom
et adresse complète
Envoyez vos réponses avant le 20 mars
minuit (le cachet de
la Poste faisant foi)
sur carte postale
uniquement à :
Concours Rallye
Alsace-Vosges
Conseil Général
du Haut-Rhin
100 Avenue d’Alsace BP 20351
68006 Colmar Cedex
ou déposez votre
carte postale au
Conseil Général
Une seule réponse est autorisée par personne.
haut -rhin
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Tribune d’expression
des groupes politiques de l’Assemblée Départementale
Conformément à l’article 9 de la loi 2002-276
Groupe majoritaire
Synergie 68
VIGILANTS ET ATTENTIFS
Elus du groupe majoritaire UMP - UDF Indépendants de droite, nous avons
préparé le budget 2006 avec soin.
Ce budget de rigueur, nous devons l’exécuter avec minutie et dans un souci de
qualité.
Des constats à rappeler
- une explosion des sommes consacrées
à l’action sociale, due en grande partie
à la 1ère loi de décentralisation.
- des missions assumées et réussies : les
collèges, le soutien à l’économie, l’aide
aux communes et aux associations.
- une fiscalité maîtrisée, puisque la
moyenne de l’augmentation sur 10 ans
est de 3,20 % par an, y compris les 9 %
votés pour 2006. Dans le Haut-Rhin,
nous avons les taux parmi les moins
élevés de France : 62ème pour la taxe professionnelle, 79ème pour la taxe d’habitation et 92ème pour la taxe foncière.
Groupe des élus socialistes
et républicains
9%, telle est l’augmentation des impôts
locaux votée par la majorité du Conseil
Général lors de l’examen du budget 2006.
Malheureusement, cet effort des HautRhinois ne viendra financer ni services
nouveaux, ni améliorations significatives
de notre cadre de vie. Car ces impôts
Groupe Alsace d’Abord
Le mouvement politique qui rassemble les
forces régionalistes, européennes et identitaires d’Alsace. Retrouvez nous sur :
www.alsacedabord.org
www.cchaton.com
Tél. 03 88 02 01 00
Christian Chaton
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haut -rhin
-l’endettement par habitant est inférieur à la moyenne nationale.
L’Etat fixe les règles
La 1ère loi de décentralisation voulue par
la gauche a coûté cher aux départements, du fait notamment du transfert
de l’action sociale.
Ces 10 dernières années (gauche et
droite confondues), les départements
ont perdu une grande partie de leur
autonomie fiscale : suppression de la
vignette et réforme de la taxe professionnelle. Mais c’est difficile pour les
départements qui n’ont pas reçu les
compensations nécessaires.
De nouvelles lois sont venues alourdir
le budget des départements, notamment celle de l’Allocation Personnalisée
d’Autonomie (APA) et celle réformant
les services d’incendie et de secours,
avec la départementalisation des
sapeurs-pompiers. Ces lois sont bonnes,
plus efficaces et plus justes, car elles permettent une gestion locale par les acteurs eux-mêmes. Mais les compensations financières ont été insuffisantes.
Avec les nouvelles lois de décentralisation, de nouvelles compétences et donc
de nouvelles charges sont transférées
de l’Etat aux départements.
Ne faites pas ce que je fais …
Pour les compensations anciennes, l’Etat
est un mauvais payeur : reste dû pour
2004 au Département du Haut-Rhin
5,6 millions d’euros. Pour 2005, le Conseil
Général a avancé 12,7 millions d’euros
que l’Etat n’a toujours pas payé. Si n’importe quel contribuable se permettait
cela, il serait puni.
Nous sommes vigilants, et nous faisons
les comptes. L’Etat paiera, cela est sûr.
En attendant, nous devons assurer pour
que personne dans le département ne
soit lésé.
C’est pour cela que nous sommes
vigilants, attentifs et inventifs.
Charles Buttner - Guy Daessle - Francis Demuth Jean-Paul Diringer - Dominique Dirrig - Francis Flury
Pierre Gsell - Michel Habig - Alphonse Hartmann Brigitte Klinkert - Jean-Louis Lorrain - Bernard
Notter - Marc Schittly - Jean Schuster - Eric
Straumann - Frédéric Striby - Roland Wagner - Daniel
Weber - Charles Wilhelm - Rémy With.
supplémentaires ont pour but unique
de compenser les transferts de charges
considérables opérés par le gouvernement
en direction des collectivités et tout
particulièrement du Conseil Général.
C’est donc des charges que l’Etat abandonne aux collectivités et que celles-ci,
déjà financièrement étranglées dans un
contexte économique difficile, n’ont pas
d’autre choix que de transformer en
impôts. En votant contre le budget, le
groupe socialiste a voulu montrer son
opposition forte à cette manière de faire,
imposée depuis Paris. Pour éviter l’implosion à terme, nous exhortons la majorité
à recentrer plus encore l’action du Conseil
Général sur les obligations légales.
Groupe Ecologie et solidarité
et Groupe Indépendant
nos actions et projets
- par le respect de l’égale dignité de tout
homme,
- par la solidarité avec les plus démunis,
- par la préservation de notre milieu de
VIE.
Après les vœux multiples et généreux,
agissons ensemble pour que les paroles
deviennent REALITE. Construisons UN
MONDE PLUS HUMAIN où LIBERTE,
EGALITE ET FRATERNITE s’incarnent dans
Etienne Bannwarth - Gilbert Buttazzoni - Pierre
Freyburger - Michel Habib - Hubert Miehe - Jo Spiegel
Pierre Schmitt - Henri Stoll - François Tacquard
Jean-Luc Reitzer
Les vœux du Président
Le 13 janvier dernier,
le Président Charles Buttner
a présenté ses vœux de bonne
année 2006 aux maires, élus
et personnalités politiques
du Haut-Rhin, réunis pour
l’occasion au Parc des
Expositions de Mulhouse.
Plus de 1 000 personnalités ont assisté à la soirée
Au programme de
la soirée, l’ensemble
instrumental
« Ecomusic d’Alsace »,
dirigé par Astrid Jund
et François Denais, et
pour l’occasion par
quatre chefs d’orchestre invités en formation
au Conseil Départemental pour la Musique et
la Culture de Haute Alsace (CDMC).
Retrouvez le discours
du Président sur :
www.cg68.fr
haut-rhin
magazine,
le magazine du Conseil Général du Haut-Rhin
N°7 Février 2006
ISSN 1772-3361 - Dépôt légal 1e trimestre 2005 - Tiré à 326 000 exemplaires
Editeur : Conseil Général du Haut-Rhin
Directeur de la publication : Charles Buttner
Directeur de la communication : Didier Fléaux
Adjoint au Directeur : Jean-Pierre Schmitt
Rédaction : Bérengère Béhotas, Pascal Herrscher, Catherine Robet
Responsable technique et artistique : Isabelle Diaz
Photographies : Edith Marbach, sauf mention contraire - Photo couverture : Christophe Meyer
Illustrations : Christophe Bruntz (p.29,39) - Jean-Paul Lieby (p.36)
Secrétariat : Sylvie Klee - Direction de la communication : 03 89 30 60 70
Photogravure : Impressions Graphiques
Impression : Groupe Imprimerie Nationale
Distribution : Groupement La Poste
Prochain
numéro avril
Conseil Général du Haut-Rhin
100 avenue d’Alsace - BP 20351
68006 Colmar Cedex
Tél. 03 89 30 68 68
Site Internet : www.cg68.fr
Accueil du public du lundi au vendredi
de 8 h à 12 h et de 14 h à 18 h
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Conception service communication du Conseil Général du Haut-Rhin - Photo E. Marbach - Illustration Caro - ADEME
Ensemble, nettoyons la nature

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