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3, rue Cassette, 75006 Paris
Tél.01 53 63 13 40
www.maisondesameriqueslatines.com - [email protected]
Communiqué de presse
Paris, le 12 novembre 2009.
A la Photo-Galerie du Monde des Amériques, 3 rue Cassette, Paris 6ème
Du 18 janvier au 27 mai 2010
« Las Soldaderas »
Photographies des archives Casasola
Jeronimo Hernandez / Casasola (1911-1912)
Cette exposition révèle les femmes-soldats du mouvement
révolutionnaire, conduit notamment par Emiliano Zapata et Pancho
Villa, à travers les photographies historiques des Archives Casasola.
Les Archives Casasola : première agence de photo-journalisme de
l’Amérique latine, créée par Agustin et Gustavo Casasola.
Vernissage et cocktail le 21 janvier 2010 à 19h00.
RSVP à [email protected]
Entrée libre, tous les jours, de 10h00 à 19h00 (hors dimanches et jours fériés)
2010 – Premier centenaire de la révolution mexicaine
Avec le soutien du Conseil de
Promotion Touristique du Mexique en France
LES ARCHIVES CASASOLA
Reportage sur les Soldaderas
paru au journal El Universal
du 13 Sept. 1928
Agustina Casasola
photographié
par Gustavo Casasola
Gustavo Casasola dans les années 30
« Le soldat Zapatiste »
Diego Rivera
Sans conteste le plus important témoignage photographique de l’histoire du Mexique du début du XXe siècle aux années
70, «los archivos Casasola » réunissent plus de 450 000 négatifs conservés par la Fototeca Nacional de l’Instituto
Nacional de Antropología y Historia (INAH) et par les descendants de la famille Casasola. Les archives conservent non
seulement l’œuvre photographique d’Agustín, Miguel et Gustavo Casasola mais également celle de plus de 400
photographes professionnels et amateurs, certains restant anonymes. Elles ont été « sauvées » de l’oubli et répertoriées
par Agustín et Gustavo en vrai travail de chercheurs.
De cette immense collection, qui préserve la mémoire du Mexique contemporain, la partie la plus connue reste celle
consacrée à la période de la révolution (1910-1930), la plus documentée des actions sociopolitiques armées de l’histoire
contemporaine. Grands moments politiques, portraits d’Emiliano Zapata et de Pancho Villa, femmes-soldats et
communautés indigènes armées, scènes de luttes et rébellions populaires sont captés par les caméras Eastman et Graflex
d’Agustín Casasola, son frère Miguel, son fils Gustavo et de nombreux photographes professionnels et amateurs.
Agustín Casasola (1874-1938) était un photographe de presse déjà connu au Mexique au début de la révolution.
Visionnaire, il dédie l’essentiel de son travail à la conservation d’un matériel exceptionnel mais voué à la disparition.
L’agence de photojournalisme est ainsi créée, et en 1921, à la fin de la révolte armée, Agustín publie le célèbre « Álbum
historico grafico », avec l’essentiel du fabuleux matériel graphique en sa possession. Après sa mort, son fils Gustavo
continuera à publier le restant des archives.
Gustavo Casasola (1900-1982) débute sa carrière à 12 ans, suivant son père et son oncle au cœur même des révoltes et
rébellions. On lui doit la fameuse photographie de Pancho Villa dans l’Hacienda de Canutillo. En 1942, après un travail
de recherche minutieux, il fait paraître le premier livre consacré à l’« Historia Grafica de la Revolución », dans l’objectif
d’achever le projet de son père. Tout en continuant son travail de photographe spécialisé notamment sur le thème de
la corrida, Gustavo essaiera de répertorier et de diffuser le patrimoine photographique dont il a hérité. A la première
publication du livre « Cuaderno » en 1942 s’en suivront 29 autres, totalisant près de 11500 photographies, 480
photographes, 3750 pages…
Outre leur importance politique et sociale, les images Casasola composent une fresque du Mexique de la première partie
du XXème siècle. Elles ont révélé pour la première fois aux mexicains et au monde entier la réalité de la vie des
habitants des campagnes, toutes classes sociales confondues. Elles ont dévoilé les paysages du nord et du sud : déserts et
montagnes de la Sierra Madre, villages et haciendas, grandes vallées couvertes de cactus candélabres…
Ces images ont ainsi façonné un certain Mexique, celui de notre imaginaire collectif, et ont influencé directement
l’œuvre d’artistes engagés mexicains, dont Diego Rivera dans ses « murales » révolutionnaires, Elia Kazan dans « Viva
Zapata » et Serguei Eisenstein dans son chef d’œuvre inachevé « Viva México » (1932) dont un épisode sur les
« Soldaderas » ne fut jamais tourné pour défaut de financement.
Les photographies des « Archives » sont soit de composition classique, suivant le goût de l’époque et les restrictions
techniques d’alors : portraits d’hommes politiques, images de fêtes et de réunions sociales où les personnages paraissent
figés comme fixant l’objectif, soit plus audacieuses notamment dans les scènes en action : cavalcades, scènes de lutte,
révolutionnaires voyageant sur le toit des trains, marches et meetings d’hommes vêtus de blanc coiffés de leur sombrero
et les femmes en jupe de percale et « rebozo » traditionnel.
Malgré le travail de recherche d’Agustín et de Gustavo Casasola, il est possible seulement pour une petite partie des
photographies de déterminer les auteurs et les dates.
LAS SOLDADERAS : mythe de femme au combat et d’une certaine idée de la
« mexicanité »
La femme mexicaine a eu une participation active dans la longue période de la révolution. Nombre d’entre
elles ont eu des rôles primordiaux dans l’action politique et intellectuelle et ont subi, par leur engagement, de
lourdes peines de prison et en ont même perdu la vie. Nous pouvons citer Carmen Serdan, la journaliste Juana
Gutierrez et Hermila Galindo qui a organisé le premier congrès féministe du Yucatan en 1916. Nous avons
choisi pour cette exposition les « héroïnes anonymes » celles que l’on appelle d’une façon générale les
« Soldaderas ». Elena Poniatowska dans son livre « Las Soldaderas » (1999, Editiones Era, Mexique) écrit :
« sans les Soldaderas, la révolution mexicaine n’existerait pas » et précise d’autres dénominations pour ces
femmes-soldats selon leurs régions ou leur participation dans les révoltes : cucarachas, adelitas, comideras,
juanas, soldadas et bien d’autres surnoms encore.
« Las Soldaderas » - Archives Casasola
Ce qui les relie est une même origine modeste, souvent indienne, en provenance des villages et des haciendas
du pays. Il existe toutefois plusieurs catégories de « Soldaderas » :
-
Les femmes mariées qui ont pris la résolution de suivre leurs maris pendant la lutte armée, emmenant
avec elles leurs enfants,
-
Les vraies révolutionnaires qui se sont volontairement engagées dans les armées.
Certaines sont arrivées, malgré le machisme dominant, à des postes de commandement - les « coronelas »
ou « generalas » - et sont parfois devenues héroïnes nationales : Petra Ruiz, Juana Ramona, Carmen
Serdan, Maria Arias …
-
Les femmes prises en otage par les soldats, obligées de les accompagner en quasi esclavage. Il est notoire
que les troupes de Pancho Villa ont exigé plusieurs femmes comme tribut pour délivrer une ville assiégée.
-
Enfin, les femmes qui se sont mises à la disposition des soldats pour gagner leur vie. Des « employées de
garnisons », des femmes à solde. Appelées « Soldaderas », elles ont donné par extension leur
dénomination à toutes les autres. Pour les soldats le surnom usuel mais peu répandu était « un juan ».
Le thème des Soldaderas a passionné Agustín et Gustavo Casasola qui ont répertorié quantité de portraits de
femmes-soldats dans toutes leurs caractéristiques. Elena Poniatowska affirme dans son livre que c’est grâce
à leur travail et aux documentaires filmés de Salvador Toscano qu’il a été possible de pérenniser le souvenir
de ces femmes et connaître leur vie de domestiques, prostituées, infirmières ou révolutionnaires. L’armée
mexicaine ayant relégué la participation des Soldaderas à un niveau bien inférieur (« moins importantes que
les chevaux »).
Outre l’aspect journalistique, les images des Soldaderas ont souvent une qualité artistique exceptionnelle
comme par exemple « femmes descendant d’un train ». Cette photo, dont l’auteur est Jerónimo Hernández,
a été sauvée in extremis de la destruction par Agustín Casasola pour devenir la plus emblématique de
l’iconographie de la révolution au niveau de celles de Pancho Villa et d’Emiliano Zapata.
LA SOLDADERAS AU CINEMA ET EN MUSIQUE
Comme indiqué ci-dessus, Serguei Eisenstein avait prévu un épisode dédié aux Soldaderas dans son film
inachevé « Que Viva México ! ». Il nous reste encore quelques prises de vue d’un montage de photographies
des Archives Casasola que le grand cinéaste russe souhaitait mélanger à celles des acteurs en mouvement.
L’utilisation de ces photos est l’une des preuves que les Archives ont inspiré Eisenstein dans la plastique de la
totalité du film.
Lors des années 50 - début des années 60, une série de films mexicains a pris les Soldaderas comme thème
principal. Des « westerns romantiques » présentant une vision idéalisée des femmes-soldats. Le plus connu
est sans conteste « La Cucaracha » avec les deux plus grandes stars du Mexique, María Félix et Dolores del
Río. Dans ce mélodrame, interprété par une autre légende mexicaine - Pedro Armendáriz, deux Soldaderas
deviennent rivales pour l’amour d’un capitaine aux allures de Pancho Villa. Dans les années 60, Louis Malle
s’est aussi inspiré des Soldaderas dans le film « Viva Maria » avec Brigitte Bardot et Jeanne Moreau.
Dans la musique populaire, la Soldadera est chantée par des centaines de « corridos », sorte de chansons de
geste qui racontent des faits de la révolution mexicaine et dont les interprètes ont été des aveugles ou des
troubadours ambulants. La figure de la Soldadera y est évoquée soit comme une héroïne, un martyr de la
patrie soit comme une femme de « mauvaise vie », une beauté qui détruit les cœurs des pauvres « juan »... La
légende du plus connu des corridos « Adelita », dont les auteurs et l’origine restent troubles, veut qu’il a été
créé par un des soldats de l’armée « Villista », amoureux malheureux d’une certaine Adelita très volage. A
écouter : la grande chanteuse de corrido : Amparo Ochoa dont l’interprétation d’Adelita est formidable. Et par
curiosité, celle de Nat King Cole dans son extraordinaire CD « En espagnol ».
Affiche du film : la Cucaracha ,1959
CD de Corridos
« Que Viva Mexico »
d’après une photo Casasola
(épisode non tourné)
CD de Corridos
LA REVOLUTION MEXICAINE – Repères historiques de la première
révolution sociale du XXe siècle et entrée du Mexique dans les temps modernes
« En 2010 le Mexique fêtera deux des événements majeurs qui ont marqué son Histoire. Le bicentenaire du
« Grito » du vénéré prêtre Miguel Hidalgo, symbolique cri de révolte et première note du requiem du potentat
espagnol en Amérique. Après une houleuse traversée d’une dizaine d’années, la naissante république
mexicaine gagnera le havre du palais présidentiel en 1821. S’en suivra pourtant une longue période
d’instabilité politique et de luttes fratricides entre « caudillos », bien qu’entrecoupée des deux courts mandats
présidentiels du remarquable réformateur Benito Juárez, premier indien à la tête de l’Etat. C’est alors à l’un
des héros de Puebla, Porfirio Díaz, vainqueur de l’armée de Napoléon III, de prendre le pouvoir sans jamais
le restituer pendant les 30 années du « porfiriato ». Sous son « règne » la croissance économique creusera
encore les inégalités laissant l’élite toujours plus omnipotente. En 1910, sous l’impulsion de quelques
hommes de bonne volonté, Francisco Madero et Emiliano Zapata pour les plus emblématiques, le Mexique
sera la première nation à opérer sa révolution contre les dictats conjugués des latifundistes, des militaires et
du clergé. Du soulèvement sanglant de toutes les couches sociales naîtra une guerre civile sans merci « hasta
la victoria » des forces révolutionnaires prés de 10 ans plus tard. Exsangue le pays se relèvera très
difficilement de la ruine et du deuil du million de mexicains morts aux combats. »
Extrait de notre catalogue de voyages Amérique latine 2009/2010
La révolution en quelques dates
1910 – Après 30 ans de gouvernement, Porfirio Díaz essaie de se faire de nouveau élire président contre son
rival Francisco l. Madero, un hacendado, riche propriétaire du Nord.
Novembre 1910 – Révoltes locales contre Porfirio Díaz qui parvient à les briser. Francisco l. Madero est
emprisonné et lance l’appel de San Luis Potosi.
27 novembre 1910 – Dans l’état de Chihuahua, le révolutionnaire
Pascual Orozco et l’ancien bandit Pancho Villa sont victorieux des
troupes de Diaz et font la conquête du Sud de l’état. C’est le début
de la période armée de la révolution.
Archives Casasola
1911 – En février, Madero rejoint Pancho Villa et les révolutionnaires dans le
Nord du pays. Au même moment, dans l’état de Morelos, au Sud du pays, le
leader paysan Emiliano Zapata initie la guerre contre les propriétaires des
haciendas pour obtenir la réforme agraire (le plan de Ayala).
Archives Casasola
L’esprit révolutionnaire gagne le Mexique du Nord au Sud, et en mai 1911 Pancho Villa prend Ciudad
Juárez. Fin du Porfiriato (la période surnommant le mandat de Porfirio).
15 juin 1911 – Francisco l. Madero est élu président du Mexique.
Novembre 1911 – Zapata rompt avec Madero et relance la révolution sous le mot d’ordre « Terre et liberté »
toujours dans l’objectif d’obtenir la réforme agraire selon le « Plan de Ayala ».
1913 – Madero est trahi par son commandant de troupes Victoriano Huerta qui négocie avec Félix Díaz, le
neveu de Porfirio, avec les encouragements des Etats-Unis. Huerta provoque la chute de Madero, qui accepte
de démissionner mais est assassiné en compagnie du vice-président.
Venustiano Carranza, gouverneur du Coahuila, refuse de reconnaître l’autorité de Huerta et se pose en
vengeur de Madero. Pancho Villa de retour des Etats-Unis, où il s’était réfugié après la chute de Madero,
entre de nouveau dans la lutte armée et domine les régions du Nord.
1914 – En juin, après l’intervention américaine à Vera Cruz, Huerta est obligé de fuir. Après la convention
d’Aguascalientes, Eulalio Gutiérrez est nommé président provisoire.
En décembre, Zapata et Villa concluent un pacte et font leur entrée dans
Mexico (faits largement documentés par les Archives Casasola).
En Europe, début de la première guerre mondiale.
Archives Casasola
1915 – Eulalio Gutierrez est remplacé par Carranza qui promulgue un décret annonçant la reforme agraire.
Malgré cela, la rébellion zapatiste continue.
1916 – Les agitations et révoltes sont chaque fois plus importantes. Carranza établit un régime de répression
sociale.
1917 – Carranza est nommé président à titre définitif après avoir promulgué des décrets importants
concernant les droits aux terres des indigènes et les droits de travail dans la « constitution mexicaine de
1917 » anticléricale et nationaliste.
En Russie, débute la révolution communiste.
1919 – Emiliano Zapata est assassiné, le mythe est né. Le « Zapatismo » existe
encore de nos jours surtout dans la région de San Cristóbal de las Casas.
1920 – Le général Obregón monte le plan d’Agua Prieta contre Carranza. Suite à la
révolte de l’état de Sonora, le président Carranza essaie de fuir et est assassiné.
Álvaro Obregón devient Président de la République et essaiera de pacifier et de
réconcilier.
Archives Casasola
1923 – Pancho Villa est assassiné.
Fin de la période armée de la révolution. Pendant les années 20, le Mexique essaiera
de se redresser, aidé par la découverte de son pétrole. La période révolutionnaire met
fin à la lutte entre « le vieux Mexique et le Mexique nouveau » selon Jean-Claude
Carrière (Dictionnaire amoureux du Mexique, Plon, 2009).
Archives Casasola
Entrée à Mexico de Pancho Villa et Emiliano Zapata, le 6 déc. 1914
Un CD de 7 photographies libres de droit accompagne ce communiqué.
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Contacts Presse
Colette Vacquier : 01 53 63 39 16, Luiz Ferreira : 01 53 63 13 40

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