Untitled - Artonik

Transcripción

Untitled - Artonik
La Holi:
La Holi, parfois appelée fête des couleurs, est la fête hindoue qui depuis la nuit des temps célèbre l’arrivée du printemps.
Dans la mythologie hindoue, Hiranyakashipu, un roi fier et arrogant semait le trouble autour de lui. Il avait un fils, Prahlad, dont il souhaitait se
débarrasser à cause de l’adoration que celui-ci portait au dieu Vishnu. Plusieurs fois, il essaya donc de le tuer, mais il ne réussît jamais.
L’idée du roi fût alors de demander de l’aide à sa sœur Holika. Puisqu’Holika ne craignait pas le feu, le roi défia son fils de s’allonger dans les flammes
avec elle. Celui-ci accepta, et finalement, contre toute attente, en ressortit indemne alors qu’Holika mourût.
Comme dans toute tradition, l'origine peut varier, et l'on en compte à ce propos des centaines.
Ainsi dans certaines régions, c’est une histoire d’amour entre les dieux qui serait à l'origine de la Holi. Krishna à la peau bleue aimait Radha à la peau
claire, mais Krishna n'était pas heureux d’être plus foncé que sa bien-aimée. Heureusement les mères des dieux, comme toutes les mères, ont toujours
des idées : Elles lui proposèrent d’appliquer de la couleur sur le visage de Radha.
C’est de ces multiples histoires que serait née la Holi, fête de la victoire du bien sur le mal.
La veille de la fête, d’immenses feux de joie sont allumés dans toutes les villes d’Inde. Du feu comme figure de la destruction du mal, les braises sont
ensuite récupérées par les habitants, qui s’en servent ensuite pour en allumer un chez eux, ou toutes les impuretés seront brulées. Le lendemain, la
couleur prend le relais. Il est alors temps de nettoyer la maison de fond en comble afin que tout brille.
Cette grande toilette va s’achever en réalisant sur le seuil un dessin symbolique et traditionnel en guise de bienvenue nommé « Kolam ». Avec une
grande dextérité, les femmes répandent sur le sol du Gulal, de la farine de riz colorée, dans une variation infinie de formes et de couleurs qui expriment
autant l’imagination que la personnalité.
Puis, chacun s’étant approvisionné de munitions chromatiques sur les bazars, au son des percussions, ou des chants populaires, les gens dansent et
défilent dans les rues habillés en blanc, et circulent avec les pigments de couleurs dont ils s'enduisent mutuellement avec plus ou moins de délicatesse,
mais toujours avec le sourire.
Il est alors d'usage de s'excuser par une accolade amicale après avoir sacrifié au rite coloré, par « Bura na mano, Holî hai » « Ne soyez pas fâchés, c’est
la Holi ! ».
Quelque soit l’endroit, l’amusement et l’euphorie sont là. Pour tous, l’événement est important car pendant la Holi, les barrières sociales tombent, il
n’y a plus de classes, plus de différences. Symbole de fraternité, la Holi est entre autre l’occasion de manifester son amour, son amitié aux autres.
Les pigments qu'ils se jettent ont une signification bien précise : le vert pour l'harmonie, l'orange pour l'optimisme, le bleu pour la vitalité et le rouge
pour la joie et l'amour.
Pendant la Holi, la seule chose à faire est de recevoir chaque projection colorée avec un sourire radieux.
« The color of time »
Petite note d'intention:
Pour calmer les tensions, les états ont toujours recherché à élever les individus les uns contre les autres, en fabricant des boucs émissaires, pour instaurer
dans la conscience collective un lien entre le sacrifié et le danger dont la communauté voudrait se préserver.
Mais une fois les stigmatisations, les divisions instaurées et légitimées, la paix sociale ainsi obtenue ne véhicule en rien le savoir-vivre ensemble avec nos
différences.
D'une manière générale, la différence de l'autre génère la peur et l'agressivité.
Elles s'alimentent mutuellement, la peur induisant l'agressivité qui provoque la peur, ce qui légitime et accroît l'agressivité...
Cette peur est quasiment réelle pour tous ceux dont la condition sociale, la maladie, la vieillesse, les origines condamnent à la plus haute des exclusions.
Plus nous projetons nos angoisses sur le SDF, le petit délinquant, l'immigré, le trafiquant, le terroriste, et plus il nous effraie.
Pourtant, chacun recherche la différence. Dans notre façon d'être, de nous comporter, par notre mode de vie, nos manières de s'habiller, notre
ameublement, nous manifestons tous, même à travers un certain conformisme, notre particularité, notre désir d'être unique.
Acceptée dans certaines limites, cette différenciation induit pourtant un risque de se voir marginalisé. Celui-ci existe quand « l'autre » s'identifie à cette
altérité. Lorsque le « différent », chômeur, homosexuel, noir, juif, est cantonné, dans ce qu'il pense, fait ou dit, à sa différence.
Quand le vieux dont l'image ou la présence agresse, renvoie à un état auquel nous voulons échapper, lui refusant comme au handicapé, une humanité
identique à la nôtre.
L'autre est alors le véritablement autre, n'ayant plus rien de ressemblant. Il se voit rejeté des modes conviviaux qui nous rassemblent.
On pourrait ajouter d'autres formes existantes d'exclusion, mais ce qui relie ces formes de racisme c'est la peur de l'altérité.
La société mondialisée, multiculturelle et multiconfessionnelle dans laquelle nous vivons génère des difficultés de cohabitation qui engendrent des peurs,
des heurts et des réactions racistes.
Mais quelles que soient sa culture, son apparence physique, sa langue ou sa religion, l'autre n'est pas simplement différent, il possède toujours quelque
chose de commun avec nous. Si différent qu'il soit, il n'en est pas moins semblable.
Français ou non, blanc ou noir, chrétien ou bouddhiste, actif ou sans emploi est, pour chacun d'entre nous, différent sous certains aspects et semblable
par ailleurs.
Cette spirale de la peur devrait être inversée par une logique de bienveillance et de générosité, en regardant l'autre non pas pour le mal qu'il pourrait
nous causer, mais pour le bien qu'il peut nous apporter, et parier sur le meilleur de l'homme.
Mais dans nos sociétés, la peur est également présente et utilisée dans le monde du travail.
Elle est liée à l'avenir, à la possible perte d'emploi, ou encore à la pression imposée par la nécessité de rendement accru, par la compétition entre salariés
au sein de l'entreprise, par l'obligation de résultat et d'objectifs, par la mondialisation et ses effets pervers.
Cette situation au lieu de renforcer les liens, contribue à diviser les individus dans une lutte acharnée pour leur propre survie, qui contribue à envisager
l'autre comme un adversaire ou un ennemi, plutôt que comme un collègue ou un ami.
Il y a dans cette célébration de la Holi, le refus de ce rejet de l'autre, et la reconnaissance fraternelle de l'altérité, à travers les étreintes colorées et
joyeusesoffertes à chacun, tout comme avec ces Free Hugs, prodigués il y a quelques années dans les rues du monde entier.
Cette envie de Holi est une envie de fuir ces réalités sociales, ou plutôt d'y résister d'une autre manière.
C'est également une recherche, un besoin de sens commun, de partage, de tendresse et d'amitié, une envie de s'opposer à ces idées qui nous divisent, à
ces discours engendrant la peur de l'autre et le repli sur soi, à la sectorisation, à la désunion.
C'est aussi une envie d'ailleurs, de couleurs, de sortir du marasme, de la grisaille des murs et des mauvaises nouvelles, de la crise, du chômage, de la
peur de l'avenir, et de ré-enchanter l'homme.
C'est le désir de puiser dans les racines d'une célébration religieuse et profane, pour créer un rituel collectif contemporain et éphémère qui rassemble et
unit. Un rituel aux origines mêlées, donnant l'occasion au spectateur de reconnaître l'autre comme un alter-ego, et de partager collectivement une
explosion de joie colorée, en participant à une orgie de plaisirs colorés.
Il y a dans cette envie de Holi le désir de renouer avec la fête comme exorcisme de la peur, comme exutoire, comme lieu du rassemblement jubilatoire et
catharsique, du partage mutuel.
C'est l'envie que la rue redevienne l'espace de la cohésion, l'espace de tous.
Qu'elle soit le lieu de l'identité collective symbolisée ici par le mélange chromatique.
C'est une envie de repeindre le réel en couleur.
Notes de mise en scène:
Si l'origine de ce projet puise dans la culture indienne, sa réalisation sera résolument contemporaine théâtrale et dansée, très loin du « Bollywood ».
Les codes et les références aux traditions indiennes seront réinterprétés et utilisés avec parcimonie.
Cette proposition sera en partie fixe, et en partie déambulatoire.
Une écriture en trois actes composera les trois temps de ce rituel.
Extérieur/Jour:
Acte1: Fixe vers déambulatoire
Ils sont parmi la foule venue assister à la représentation. Ils sont là, différents, regards inquiets, cheveux gras, détails vestimentaires bizarres, petits tics
comportementaux...Théâtre invisible, placer le spectateur en situation d'observateur d'une personne anonyme et différente provoquant le rejet.
Un cri rompt la tranquillité de l'instant, puis un second, puis un autre ailleurs, puis une multitude de cris déchire l'air.
Introduction de la danse chez chaque personnage.
La foule se fend, s'écarte et se divise en groupes, se reforme et se divise à nouveau, les cris n'en finissent pas de jaillir, confusion sonore, désordre
organisé.
Les corps s'immobilisent.
Silence.
Regroupés en une meute ils reculent face à la foule. Ils ne savent pas vers où mais ils courent, ils fuient la foule. Ils n'ont pas d'autre choix. Ils forment un
kaléidoscope de gens ordinaires, des ouvriers, des cadres, des immigrés, des jeunes, des vieux, tous en proie au doute, à l'angoisse, à la compétition, à
l'individualisme, à l'obligation de résultat, à leur condition de vie, ne percevant plus le sens de leur existence, luttant pour leur propre survie, défendant
âprement leur biens et leurs petits avantages, pris dans un mécanisme qui les aspire et les broie.
Sombre et vif.
Costumes, tailleurs, blouses, uniformes, vêtements de ville ou de travail en nuances de noir et de gris.
Ils se livrent à une lutte impitoyable portée par un engagement physique sans limite, et une débauche d'énergie destructrice. Ils crient, ils hurlent leur
détresse, les corps sont déstructurés, les angles saillants, la tension immense, et la peur se lit dans leurs yeux. Ils parviennent au chaos.
Acte 2: Fixe
Blanc
Vient la prise de conscience et de l'éveil.
Mouvement fixe, tout en retenue, en lenteur et en douceur, inscrivant dans un espace circulaire, un temps de purification. Toilette des corps et de l'esprit,
ils évoluent en boucle dans une transe apaisante et réparatrice tels des derviches tourneurs, reprenant contact avec le grain de la peau, la chair, et l'eau.
Acte 3: Déambulatoire vers fixe
L'union.
Débarrassés de leurs peurs, ils vont progressivement à la rencontre d'eux-mêmes, de l'autre, se reconnaissent et fraternisent. Apparition de la couleur.
Ils affirment leurs différences et s’en réjouissent en se colorant, jouent de leurs dissemblances, de ce qui les distingue, et se rassemblent.
Mouvement théâtral et chorégraphié enlevé et ininterrompu, introduisant peu à peu une relation, un contact physique avec les spectateurs qui reçoivent
des étreintes colorées.
Commence alors avec le public un moment chorégraphié de partage et de fête, ou la couleur et la joie font place au bonheur d'être ensemble,
unis dans la diversité.
Ils créent alors une procession rituelle, ludique et jubilatoire. Ils peignent
le sol des rues, écrivent sur l'asphalte, changent la couleur du ciel, font
jaillir des « feux d'artifices » de poudres polychromes, étreignent la ville,
la fardent, l'enveloppent de nuages colorés, et invitent les gens autour
d'eux à se mêler à cette explosion de joie, sensuelle et chromatique.
Le public souhaitant jouer avec le Gulal sera invité à le
faire et à se joindre à une chorégraphie initiée par
les danseurs. L'autre partie des spectateurs pourra
rester observateur du spectacle.
Indications complémentaires:
« The color of time » sera une composition théâtrale en
mouvement pour vingt comédiens, danseurs et musiciens
et autant de cymbales, une boîte à rythme électronique
et une guitare sauvagement électrique,
un « feu d'artifice » de poudre de Gulal multicolore et
beaucoup d'énergie.
Le son
La diffusion sonore de cette proposition sera acoustique par moments, et sonorisée à d'autres.
Cela afin de ne pas avoir recours à des engins roulants motorisés ou à propulsion manuelle.
Cette présence sera composée de pièces musicales et sonores contemporaines, interprétées en direct par des musiciens équipés d'instruments
traditionnels indiens et de musique actuelle.
Une partie du dispositif sera composé de six ou sept vieilles chaines Hi Fi de « mauvaise » qualité sonore, mais puissantes, installées de part et d'autre
d'une rue devant les pas de portes, comme sorties à l'occasion d'une fête. Le paysage audio volontairement brouillé par la multiplication des contenus et
des sources composera une image sonore unique aux sonorités indiennes.
L'installation
La volonté pour cette proposition est de réduire au maximum le temps d'installation et de mise en place de la représentation.
C'est la raison pour laquelle nous souhaitons contraindre le temps de montage à la matinée qui précède la représentation, et celui du démontage à
quelques heures à l'issue du spectacle.
Il y aura donc peu d'installations fixes.
L'ensemble des accessoires et des costumes doit pouvoir être transporté dans le bus, ou sa remorque, acheminant l'équipe à J-1.
Cette proposition sera exploitée à partir du printemps 2013.
La fête des couleurs a évolué ces dernières années pour tenir compte de plus en plus de l'environnement et de la santé sur le sous-continent. Dans le
passé, la plupart des colorants étaient fabriqués pour pas cher par un secteur non structuré, à partir de produits chimiques toxiques.
Il y a eu dans les dernières années une prise de conscience de sociétés de plus en plus émergentes, fournissant des matières organiques respectueuses de
l'environnement et non des colorants toxiques, afin d'éviter des irritations cutanées, des maladies et des dommages environnementaux.
Même le gouvernement s'implique, en envoyant des sms où l'on peut lire: " Evitez les couleurs et les produits chimiques toxiques, utilisez des couleurs
naturelles respectueuses de l'environnement ".
Le fournisseur Indien avec lequel nous allons travailler, Classic Enterprise est une société industrielle de colorants basée à Mumbai, qui produit dans l'état
du Gujarat, environ 150 tonnes de poudre de couleurs non toxiques par an.
Il le produit pendant environ huit mois chaque année, pour les fêtes religieuses, pour en fournir aux sociétés pharmaceutiques ou de l'automobile, qui
souhaitent donner de la poudre comme cadeau à leurs clients et leurs employés, ainsi que pour l'exportation.
Il y a six ans, son propriétaire Kuldeep Jaju a commencé à produire sa marque de Gulal non-toxique.
Les produits utilisés pour la fabrication du Gulal de la marque « Royal Jhilmil » ont été certifiés non toxiques par le Centre National de Toxicologie, un
laboratoire privé basé à Pune, une ville proche de Mumbai, par le biais de tests d'irritation orale et de la peau. Le CNT a également attesté l'absence de
métaux lourds dans la composition.
Résidences de création
2012-2013
2 au 5, puis du 8 au 15 juillet 2012 – Résidence à la Friche Belle de Mai – Marseille (13)
15 au 21 octobre 2012 – Résidence aux Ateliers Frappaz – Villeurbanne (69)
11 au 24 février 2013 – Résidence aux Usines Boinot – CNAR de Niort (79)
4 au 8 mars 2013 – Session de répétition à La Friche Belle de Mai – Marseille (13)
23 avril au 7 mai 2013 – Résidence au Domaine de l’Etang des Aulnes – Conseil Général 13
Calendrier de tournée
2013
20 mai 2013 – Folle Histoire des Arts de la rue – Marseille (13) – Marseille Provence Capitale Européenne de la Culture 2013
25 et 26 mai 2013 – Festival Les Rencontres d'ici et d'ailleurs – Noisy-le-sec (93)
8 juin 2013 - Festival Furies – Châlon en Champagne (date à confirmer)
mi-Juin 2013 – Festival Les Invites de Villeurbanne (69) – (date à confirmer)
7 septembre 2013 – Festival Coup de chauffe – Cognac (16)
Le reste de la tournée est en cours de préparation.
Coproducteurs et partenaires
DRAC PACA
Conseil Général 13
Ville de Marseille
DGCA
Conseil Régional PACA
Marseille Provence 2013
Karwan (13)
Ateliers Frappaz – Villeurbanne (69)
Le Moulin Fondu – Noisy-le-Sec (92)
Usines Boinot – CNAR de Niort (79)
Les partenaires en production sont les bienvenus.
41 rue Jobin – Friche La Belle de Mai - 13003 Marseille
+33 4 95 04 95 81 +33 6 63 58 60 86
[email protected] http://www.artonik.org

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